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Mohamad Ibrahim : Les jeunes athlètes ont montré leur talent et leur excellent niveau au Maroc

Doaa Badr, Mercredi, 26 avril 2017

Mohamad Ibrahim, directeur technique de l’équipe nationale de karaté, revient sur l’exploit de la sélection (hommes et dames) à la Première Ligue du Maroc avec 10 médailles, dont 5 d’or.

Les jeunes athlètes ont montré leur talent et leur excellent niveau au Maroc
Mohamad Ibrahim, directeur technique de l’équipe nationale de karaté.

Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous la performance égyptienne à la Première Ligue du Maroc ?

Mohamad Ibrahim Salem : Je suis très heureux de la performance égyptienne à la Première Ligue qui s’est achevée le 16 avril dernier au Maroc. Les karatékas égyptiens ont réalisé un exploit en remportant 10 médailles dont 5 d’or, une d’argent et 4 de bronze. Il s’agit de la première compétition de la saison et c’est encourageant. Il faut savoir que cette compétition, qui regroupait 384 athlètes représentant 34 pays, était d’un très haut niveau. L’Egypte a disputé le tournoi avec un effectif composé de 19 karatékas, 10 hommes et 9 dames. La plupart des karatékas égyptiens qui ont disputé cette compétition sont très jeunes, leur âge varie entre 18 et 20 ans. Selon le système en place, nous avons effectué des éliminatoires avant la compétition pour sélectionner les meilleurs athlètes et les vedettes de l’équipe nationale, c’est-à-dire la championne du monde, Giana Farouk, et le vice-champion du monde, Omar Abdel-Rahmane, n’ont pas participé à ces éliminatoires.

— D’après vous, quelle est l’importance de cette compétition ?

— La Première Ligue du Maroc est une compétition d’une grande importance, car elle est l’une des plus importantes étapes de la Première Ligue, vu qu’elle a été organisée en début de saison. Voilà pourquoi elle a regroupé les meilleures nations de la discipline. De plus, ce tournoi vient juste avant les Jeux de la solidarité islamique qui auront lieu du 12 au 22 mai prochain à Baku en Azerbaïdjan. Il est à noter que les Jeux de la solidarité sont une compétition très importante pour le karaté, puisque les meilleures nations du monde y prendront part.

— Quels regards portez-vous sur les jeunes athlètes de l’équipe nationale ?

— Chaque saison, l’Egypte prouve qu’elle possède une nouvelle génération talentueuse. Les jeunes athlètes qui ont disputé le tournoi marocain ont prouvé leur talent et de leur excellent niveau surtout ceux qui ont remporté l’or, comme Radwa Sayed, Aya Chaabane, Malek Oussama, Ali Al-Sawi et Ahmad Al-Asfar. Les autres athlètes qui ont décroché des médailles, et même ceux qui n’ont rien obtenu, ont tous réalisé de bonnes performances. En ce qui concerne la préparation de la sélection avant le lancement de la Première Ligue (qui comprend 10 tournois), nous avons effectué un camp de préparation en Tunisie. Les jeunes athlètes ont tiré profit de ce camp car ils avaient besoin d’acquérir plus d’expérience. Il faut préciser encore que l’hospitalité de la Fédération tunisienne de karaté était excellente. Le président de la Fédération tunisienne a déclaré aux médias qu’il était fier d’accueillir 8 champions du monde égyptiens.

— Le karaté devient un sport olympique aux JO de Tokyo 2020. Qu’en pensez-vous ?

Les jeunes athlètes ont montré leur talent et leur excellent niveau au Maroc
Radwa Sayed se confirme avec une médaille d'or.

— L’intégration du karaté aux Jeux Olympiques (JO) est un rêve enfin réalisé. La discipline fera ses débuts en 2020 à Tokyo, avec le base-ball/softball, le skateboard, le surf et l’escalade. Pour le karaté, un format de compétition très restreint sera appliqué aux JO de Tokyo 2020. Le tournoi accueillera 80 athlètes. Il se limitera à trois catégories de poids, chez les hommes comme chez les femmes. Avec 116 pays membres, les places olympiques seront très chères. Jusqu’à maintenant, le système de qualification olympique n’a pas encore été révélé, mais selon les pronostics, la qualification olympique se fera probablement à travers le classement mondial. Il faut savoir qu’avec l’intégration du karaté aux JO, de nombreux pays commenceront à accorder plus d’importance à cette discipline. Nous devons donc travailler dur pour conserver notre place au classement mondial.

— Quel est votre objectif pour cette saison ?

— Pour la sélection senior, les athlètes se préparent pour les Jeux de la solidarité islamique qui auront lieu en mai prochain en Azerbaïdjan. Puis en juillet, l’Egypte disputera les Masters qui regroupent les finalistes des Mondiaux et les meilleurs karatékas de chaque continent. Cinq Egyptiens se sont qualifiés pour les Masters. Il s’agit de Giana Farouq, Yasmine Hamdi, Omar Abdel-Rahmane en kumité et Sara Assem et Ahmad Achraf en kata. Quant à la sélection junior, l’objectif est de réaliser les meilleures performances aux Championnats du monde juniors qui auront lieu en novembre prochain en Espagne. Aux Mondiaux juniors, nous visons plus haut que la 3e place obtenue lors de la dernière édition de 2015 où l’Egypte s’était classée 3e avec 21 médailles, dont 6 d’or, 8 d’argent et 7 de bronze.

— Avec un budget insuffisant de la part du ministère de la Jeunesse et du Sport, comment réussissez-vous à travailler ?

— Nous travaillons étape par étape. A part les compétitions officielles, nous n’avons aucune visibilité de ce que seront les étapes à venir. Nous avons disputé la Première Ligue du Maroc sans le financement du ministère. Mais le pire est que le ministère de la Jeunesse et du Sport a réduit le montant des primes accordées aux médaillés des Mondiaux. La prime de la médaille d’or qui était de 200 000 L.E. est passée à 40 000 L.E. Quant à la prime de la médaille d’argent qui était de 150 000 L.E., elle est aujourd’hui de 37 000 L.E. Cette décision a profondément choqué et découragé les athlètes. Je suis certain que les performances des athlètes égyptiens seront profondément affectées par cette décision. Et j’espère que le ministère reviendra sur sa décision au plus vite.

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