Khaled Latif, membre du conseil d’administration de la Fédération égyptienne de football (EFA).
Al-Ahram Hebdo : La Fédération égyptienne de football (EFA) connaît en ce moment beaucoup de problèmes et on entend parler d’une éventuelle suspension par la FIFA. Pouvez-vous nous décrire la situation actuelle ?
Khaled Latif : Ce qui s’est passé est que le président de la FIFA, Gianni Infantino, a rencontré le président de l’EFA, Hani Abou-Rida, lors des élections de la CAF la semaine dernière et il lui a fait part de son mécontentement de l’ingérence dans les affaires de la Fédération égyptienne. Il lui a dit que la Fédération malienne de football a été suspendue par la FIFA il y a quelques jours à cause d’une situation similaire, et il lui a assuré que l’EFA doit être autonome conformément aux règlements de la FIFA. De même, il lui a assuré que les jugements des tribunaux égyptiens ne doivent pas s’appliquer à la fédération, sinon elle sera suspendue. Le ministre de la Jeunesse et du Sport égyptien, Khaled Abdel-Aziz, est au courant de l’entretien qui a eu lieu entre Infantino et Abou-Rida, et il est en train de chercher une solution. Le ministre est en train de chercher une solution non seulement au problème du jugement sur l’invalidité des élections de l’EFA par le tribunal, mais aussi à toutes les autres lacunes du sport égyptien jusqu’à ce que la nouvelle loi du sport soit approuvée.
— De quelles lacunes parlez-vous ?
— Les lacunes qui existent en ce moment et que le ministre doit résoudre comme la loi des fédérations et des clubs sportifs qui laisse le choix des membres des fédérations et des clubs sportifs aux mains des assemblées générales. Autre lacune est l’illégitimité des assemblées générales de plusieurs clubs après la dissolution de leurs conseils comme le club Ahli par exemple. Toutes les décisions prises par les conseils d’administration de ces clubs ne sont pas valides. Par exemple la décision d’engager Hossam Al-Badri comme coach de la première équipe de foot n’est pas valide. Il faut savoir que les conseils d’administration de tous les clubs de première division à part Zamalek sont des conseils nommés à la place des anciens conseils dissous. Donc, toutes les décisions de ces clubs sont invalides. Autre chose, si ces clubs ont des conseils d’administration nommés à la place des anciens dissous, alors ils n’ont pas le droit de voter aux élections de la Fédération égyptiennes de football.
— Et quelle est la solution de ce problème de votre point de vue ?
— La solution est aux mains du ministre de la Jeunesse et du Sport. Il doit respecter le règlement de l’EFA qui a été envoyé à la FIFA en 2012, après avoir été révisé et approuvé par l’ancien ministre. Un article de règlement exige de ne pas s’adresser aux tribunaux civils en cas de litiges. L’année dernière, sous le mandat de l’ancienne fédération, les membres du conseil d’administration de l’EFA, présidée à l’époque par l’ancien président Gamal Allam, avaient décidé de démissionner collectivement après la décision de la justice de dissoudre le conseil. Ils ont ainsi démissionné pour que la FIFA ne suspende pas la fédération. Cette fois-ci, si le ministre insiste sur le fait que la décision du tribunal soit respectée, les membres du conseil d’administration ont le droit de refuser la décision conformément au règlement de la FIFA. Le ministre dans ce cas sera dans une situation délicate entre le règlement de la FIFA et la décision du tribunal égyptien. En tout cas, c’est au ministre de trouver une solution pour éviter la suspension de la fédération par la FIFA. Il faut signaler que la Fédération de football a une situation différente des autres fédérations sportives en Egypte, car nous avons nos règlements approuvés par le ministère de la Jeunesse et du Sport et la FIFA. Quant au problème de Sahar et Hazem Al-Hawari, les deux sont toujours membres de l’EFA malgré la décision du tribunal. Ils exercent leur travail à la fédération sans problèmes. Ils attendent le résultat de l’appel contre la décision du tribunal.
— La fédération connaît en ce moment un autre problème après la décision de Zamalek de se retirer du championnat à cause des fautes d’arbitrage lors de son dernier match contre Masr Lil Maqassa …
— Il y aura une réunion cette semaine entre le président du club Zamalek, le président de la Fédération égyptienne de football et le ministre de la Jeunesse et du Sport sur ce problème. Je pense qu’une solution sera trouvée cette semaine.
— Loin de la décision de Zamalek, êtes-vous d’accord que l’arbitrage égyptien connaisse des moments difficiles actuellement ?
— Les problèmes de l’arbitrage existent partout dans de monde. Sans aucun doute, il faut les résoudre d’une manière professionnelle, surtout en Egypte. J’ai déjà proposé des solutions pour améliorer le niveau de l’arbitrage en Egypte : il faut avoir recours à un cinquième arbitre, il faut avoir recours aux enregistrements vidéo dans les situations qui ne sont pas claires pour les arbitres. Il faut aussi donner plus d’autorité au quatrième arbitre lui permettant d’intervenir en appelant l’arbitre principal et lui dire qu’il a vu telle chose ou lui transmettre son opinion. De même, le commissionnaire des arbitres du match doit jouer un rôle et doit intervenir en cas de besoin pour aider l’arbitre à prendre la bonne décision. Si on applique tout cela, l’arbitrage va sans doute s’améliorer.
— Est-ce que les problèmes que l’EFA connaît en ce moment peuvent affecter la qualification des Pharaons pour la Coupe du monde en Russie 2018 ?
— Non. Nous éloignons l’équipe nationale de tous les problèmes et nous essayons de lui créer une atmosphère où elle peut se concentrer afin qu’elle se prépare au mieux pour le reste des matchs de qualification. Je pense que nous avons une grande chance de se qualifier pour la Coupe du monde. En parlant de la Coupe du monde, ce que je trouve mauvais c’est que les élections de la Fédération de football coïncident avec les Jeux Olympiques (JO). Peut-être que cela convient aux autres fédérations dont le grand objectif est de se qualifier pour les JO. Quant au football, le grand objectif est de se qualifier pour la Coupe du monde et non pas pour les JO. Selon moi, il est plus logique que les élections se tiennent juste après la Coupe du monde pour permettre au conseil de la fédération de travailler pendant quatre ans avec pour grand objectif de se qualifier pour le Mondial, afin que nous puissions évaluer son travail. J’espère que ma suggestion sera prise en considération par le ministère de la Jeunesse et du Sport.
Lien court: