Vendredi, 08 novembre 2024
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Rami Mohareb : La localisation de l’industrie automobile doit passer par plusieurs phases

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 14 février 2024

Trois questions à Rami Mohareb, directeur général des relations publiques à Nissan Africa, sur l’avenir de l’industrie automobile en Afrique.

Rami Mohareb

Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous les expériences africaines dans l’industrie automobile ?

Rami Mohareb : L’essentiel n’est pas seulement de fabriquer des voitures africaines, mais aussi d’intégrer les chaînes de valeur. Ainsi, nous avons deux usines qui nous appartiennent entièrement en Egypte, en Afrique du Sud, et deux qutres en partenariat au Nigeria et au Ghana. La localisation de l’industrie automobile doit passer par plusieurs phases. La première et la plus importante consiste à élaborer une stratégie globale pour l’instauration de cette industrie. C’est ce qu’a fait l’Afrique du Sud il y a plus de 60 ans. C’est pourquoi elle a réussi à établir cette industrie. L’Egypte, à son tour, a récemment lancé le Programme national de développement de l’industrie automobile (AIDP). Ce programme vise à attirer les investissements et les fabricants multinationaux pour y installer leurs unités de production. Et il existe déjà des multinationales en Egypte. Le plan protège le produit local de la concurrence avec les produits importés en procurant aux entreprises qui produisent localement plus d’avantages que celles qui importent. La récente initiative visant à remplacer le vieux parc automobile a exigé que les véhicules délabrés soient remplacés par des produits égyptiens. Enfin, pour fabriquer une voiture africaine à 100 %, il faut augmenter graduellement les composants locaux dans sa fabrication. Les composants égyptiens dans nos véhicules fabriqués localement tournent autour de 51 %.

— Comment la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF) aidera-t-elle à l’établissement de l’industrie automobile sur le continent ?

— La ZLECAF est d’une grande importance. Parce qu’il nous procure des avantages concurrentiels en réalisant l’intégration des marchés africains où chacun se concentre sur un domaine de production bien spécifique. Ainsi, l’usine Nissan d’Egypte fournira à toute l’Afrique les véhicules de transport individuel, tandis que l’usine Nissan d’Afrique du Sud fournira les pick-up, également à toute l’Afrique. Ce partage permet à chaque usine d’augmenter le volume de sa production pour atteindre ce qu’on appelle la production de masse. Celle-ci réduit le coût de production, ce qui diminue les prix des unités vendues. C’est une étape vers l’instauration d’une industrie automobile africaine.

— Pour certains, l’avenir de l’industrie automobile se trouve dans les véhicules électriques. Qu’en pensez-vous ?

— Avant tout, il est crucial de se poser la question suivante : existe-t-il une demande ou un marché pour ce type de véhicules avant d’y investir ? Quelle sera la taille de ce marché par rapport au marché conventionnel ? Dans certains pays Asiatique comme la Chine , on a déjà atteint ce stade et on a commencé à fabriquer des véhicules électriques. Nous y arriverons également, mais il y a une étape intermédiaire à franchir. Notre société a déjà produit un véhicule doté de la technologie de l’E-Power, qui est une technologie électrique sans recharge. C’est une étape intermédiaire avant d’atteindre la fabrication de véhicules électriques.

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