Al-Ahram Hebdo : Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
Teddy Kossoko : Je suis fondateur de Masseka Game Studio et de Gara. Masseka est une société de production de jeux vidéo sur les mythes et légendes d’Afrique. Gara, quant à elle, est une plateforme de distribution et de monétisation des jeux en Afrique, comme le Play Store.
— Pourquoi avez-vous choisi le domaine des jeux vidéo ?
— Je suis un amoureux de l’Afrique. Donc, il me fallait trouver un moyen de raconter l’Afrique. J’avais le choix entre écrire des livres, faire des films ou faire des jeux vidéo. Peu d’Africains lisent et faire des films coûte cher. Alors il ne me restait que les jeux vidéo. Je ne me suis pas trompé dans mon choix.
— Comment avez-vous utilisé les jeux vidéo pour présenter l’Afrique ?
— Nous faisons des créations exclusivement basées sur l’Afrique. Ce sont des jeux avec un visuel et des environnements qui font voyager dans l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui. La plupart de nos jeux ont reçu des notes de 4,8 sur 5 sur les plateformes. Nos créations sont citées dans les universités et durant les conférences. Nous avons réussi à montrer aux yeux du monde que l’Afrique est capable de raconter son histoire au travers de jeux vidéo.
— Quels sont les jeux vidéo que vous proposez et comment trouvez-vous les idées de ces jeux ?
— Nous avons des jeux de foot, des jeux de course de voiture, des jeux d’aventure, etc. Nous avons même un jeu qui retrace l’histoire de l’Afrique sur 1 000 ans. Etant un amoureux de l’Afrique, je me documente beaucoup sur ce qui existait avant. Je m’entoure d’experts qui m’aident dans ce travail et me font découvrir des histoires fabuleuses de ce continent. Saviez-vous que des Japonais sont venus en Afrique il y a des milliers d’années ? Ou qu’il y a eu une expédition malienne en Amérique avant Christophe Colomb ? Il y a tellement de choses à découvrir.
— Comment mesurez-vous le succès de vos jeux en Afrique ?
— 50 % de nos joueurs se trouvent en Afrique. Nous avons des ambassadeurs partout sur le continent et nous bénéficions d’une forte reconnaissance des acteurs de l’industrie. Quand je reçois des courriels ou des messages de jeunes Africains fascinés par nos créations et qui ont envie de se lancer dans les jeux vidéo pour raconter l’Afrique, je me dis que nous avons réussi à vendre le rêve africain. Ceci est pour moi un bon début de succès.
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