Al-Ahram Hebdo : Comment le Ghana se prépare-t-il à accueillir la 13e édition des Jeux Africains (JA) ? Et comment voyez-vous l’importance de cet événement multisports pour l’Afrique ?
Obed Boamah Akwa : La 13e édition des JA 2023 aura lieu du 8 au 23 mars 2024 au Ghana. Cet événement est organisé sous les auspices de l’Union Africaine (UA), propriétaire des JA. L’importance de cet événement réside dans le fait qu’il vise principalement à célébrer l’unité, la diversité et les progrès réalisés ces dernières années par le continent africain, d’autant plus que l’organisation des JA coïncide avec la célébration du 60e anniversaire de la création de l’Organisation de l’Union africaine. Le gouvernement du Ghana a mis donc en place des installations de classe mondiale sur deux sites principaux à Accra : le nouveau stade de Borteyman et le complexe sportif de l’Université du Ghana. Un organe de surveillance connu sous le nom de Comité technique des Jeux africains (TCAG), ainsi qu’un Comité d’Organisation Local (COL) ont été mis en place pour prendre en charge l’ensemble des préparatifs des JA. Le TCAG a organisé des réunions virtuelles et physiques pour sélectionner les disciplines sportives qui vont y participer.
— Qui financera les JA ? Les infrastructures sont-elles prêtes à accueillir cet événement important ?
— Le budget des JA est estimé à environ 240 millions de dollars. Cette somme devrait couvrir les coûts de la construction et de la modernisation des infrastructures sportives, ainsi que les coûts de leur fonctionnement. Elle a été fournie uniquement par le gouvernement du Ghana. Quant aux installations, elles seront terminées et remises d’ici décembre 2023.
— Combien de sportifs sont-ils attendus aux JA ? Et quels sont les sports qui y participent ?
— Environ 5 000 athlètes et responsables officiels devraient participer aux JA. Parmi les disciplines sportives confirmées pour les Jeux de qualification olympique, on peut citer le badminton, le cyclisme, la natation, le tennis de table, le tennis, le triathlon et la lutte. Quant aux disciplines non qualificatives, il y a le bras de fer, l’athlétisme, le basketball (3x3), le beach-volley, la boxe, le cricket, le football, le handball, le hockey, le judo, le karaté, le rugby, le taekwondo, le volleyball et l’haltérophilie. Les sports de démonstration sont les e-sports, les arts martiaux mixtes, le pickleball, le scrabble, le speedball, le sambo et le teqball.
— Le lancement des JA coïncidera avec le Jour de l’indépendance du Ghana. Quels messages voulez-vous envoyer ?
— Les dates des JA ont été choisies spécialement pour coïncider avec le Jour de l’indépendance du Ghana, le 6 mars. Le programme général de l’événement commencera le 5 mars 2024 et se terminera le 23 mars. L’objectif de ce choix est de permettre aux athlètes et aux officiels de toute l’Afrique d’avoir une idée de la façon dont le Ghana célèbre son Jour de l’indépendance. Le Ghana est le premier pays subsaharien à obtenir son indépendance en 1957. Notre ancien président Kwame Nkrumah avait déclaré que « notre indépendance n’a de sens que si tous les pays africains sont libérés ». C’est donc le concept d’unité pour lequel il a lutté et sa vision que nous voulons diffuser. C’est la même vision de l’UA pour la réalisation de l’Agenda 2063 « L’Afrique que nous voulons ». C’est grâce au pouvoir de transformation du sport en tant qu’outil de renforcement du développement humain et social que le Ghana entend utiliser la 13e édition des JA pour favoriser l’amitié, la coopération politique et la croissance économique. Nous appelons donc tous à un effort unifié et collaboratif pour assurer le succès de l’événement.
— Comment l’organisation d’un tel événement pourrait-elle contribuer à la promotion du tourisme au Ghana ?
— Le Ghana est une destination touristique de renommée ; on s’attend à ce que l’industrie du tourisme reçoive un grand coup de pouce pendant l’événement. Au Ghana, les lieux d’attraction comprennent les forts et les châteaux, les jardins botaniques et les musées, y compris le parc mémorial rénové de Kwame Nkrumah, ainsi que les festivals culturels et bien sûr la délicieuse cuisine ghanéenne.
— L’Egypte et le Ghana partagent une histoire commune avant même l’indépendance. Quel est le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ?
— Le Ghana entretient toujours avec l’Egypte de solides relations bilatérales qui remontent aux anciens royaumes. Les relations commerciales étaient très distinguées à l’époque du président Gamal Abdel-Nasser et Kwame Nkrumah qui a épousé une femme égyptienne nommée Madame Fathia. Aujourd’hui, il existe de multiples formes de coopération entre le Ghana et l’Egypte dans divers domaines, notamment dans le tourisme, l’agriculture, la défense, le commerce et l’industrie. En 2022, les exportations égyptiennes vers le Ghana se sont élevées à plus de 200 millions de dollars, principalement en équipements électriques-électroniques, engrais, articles en fer-acier, plastique et divers produits chimiques. Quant aux exportations du Ghana vers l’Egypte, elles comprennent des produits du cacao, de l’or, des produits du bois-articles en bois, des oeuvres d’art, des articles de collection, ainsi que des produits textiles.
— Quelles sont les opportunités d’investissements que le Ghana offre aux hommes d’affaires égyptiens ?
— Nous avons le Centre de promotion des investissements du Ghana (GIPC) qui adopte comme slogan « Grandir au Ghana, grandir avec le Ghana ». Il a pour mission de créer un environnement commercial propice à une participation engagée et progressive des secteurs public et privé. Le Ghana est classé parmi les pays qui attirent le plus d’investissements en Afrique, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-industrie, le pétrole et le gaz, l’exploitation minière, le tourisme, l’immobilier, les énergies renouvelables, les TIC, ainsi que les services et les technologies financiers.
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