Avec les dernières crises mondiales, les pays africains ont réalisé l’importance d’accorder la priorité à leur souveraineté agricole, qui dépend des petits exploitants. Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) fournit, dans un récent rapport, quelques chiffres qui montrent à quel point la transformation de l’agriculture africaine peut changer la donne. Selon l’Onu, 278 millions de personnes ont souffert de la faim l’année dernière en Afrique. Cependant, l’objectif de l’Onu d’éliminer la faim en 2030 devient de plus en plus lointain face aux conflits, aux changements climatiques et aux crises alimentaires et énergétiques qui s’accélèrent. Seules l’agriculture et la production alimentaire durable permettraient aux personnes pauvres d’avoir un revenu et de renforcer leur résilience face aux chocs.
Près de 70 % de la nourriture en Afrique est produite par de petites exploitations agricoles. L’augmentation durable de leur productivité permettrait de réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans les zones rurales, de créer des emplois ruraux dignes et de faciliter l’accès aux denrées alimentaires. Le secteur agroalimentaire africain devrait représenter 1 000 milliards de dollars d’ici 2030. Ce secteur fournit les intrants et services indispensables aux petits exploitants et les met en lien avec des marchés plus vastes. Un secteur agroalimentaire florissant peut donner un élan considérable à l’agriculture.
Les femmes assurent près de 40 % des travaux de la production agricole en Afrique. Cependant, elles sont sous-rémunérées, et leurs compétences sont sousévaluées et sous-valorisées. Raison pour laquelle le soutien d’approches agricoles transformatrices dans le domaine de l’égalité permettra d’améliorer les perspectives économiques des femmes et, ainsi, de construire des économies rurales plus justes et plus productives. Ces chiffres montrent combien il est important de transformer l’agriculture africaine. Mais pour que ce changement s’opère, il faut 600 milliards de dollars d’ici 2030 pour transformer les systèmes alimentaires africains et leur permettre de contribuer à la santé des communautés, de l’économie et de la planète tout entière.
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