Le Sénégal
Les associations caritatives sénégalaises accordent une grande attention à l’organisation de l’iftar dans la capitale, Dakar, afin d’aider les nécessiteux ou les passants dans la rue qui ne sont pas rentrés chez eux à temps pour rompre leur jeûne. L’une des coutumes sénégalaises les plus connues est celle appelée « soukeurou koor », qui signifie « sucre du Ramadan ». Cela signifie le fait d’offrir des cadeaux aux personnes chères pour exprimer leur amour au cours du mois de jeûne. Cette tradition, qui relève de la tradition plus que de la religion, est devenue un devoir commun, particulièrement chez les femmes mariées, supposées offrir un panier à leur belle-mère, mais aussi aux belles-soeurs et au beau-père. Avec les hausses des prix, cette habitude est devenue un fardeau financier pour les Sénégalaises.
Quant à l’Aïd Al-Fitr, la fête qui intervient à l’issue du mois sacré, les musulmans du Sénégal l’appellent « Korité », ce qui signifie la fin du jeûne, et la célèbrent dans une atmosphère de joie. Les Sénégalais se préparent pour cette occasion en achetant de nouveaux vêtements et de la nourriture raffinée, comme le célèbre plat à base de riz, de tomates et de sauce à l’oignon avec du jus de citron. Il y a aussi le couscous à la sénégalaise, qui est préparé avec toutes sortes de viande et de poisson.
La Tanzanie
Avant l’arrivée du Ramadan, les musulmans commencent à décorer les mosquées, les rues et les magasins avec des lampes et des lumières de belles couleurs, et échangent les félicitations. Les Tanzaniens tentent de faire habituer leurs enfants dès l’âge de 12 ans au jeûne. Les restaurants appartenant à des musulmans tanzaniens sont fermés pendant les journées du Ramadan. Avant la prière du Maghrib (coucher du soleil), certaines mosquées annoncent l’heure de l’iftar en battant des tambours permettant aux gens de rentrer chez eux. Le repas de l’iftar en Tanzanie comprend essentiellement des dattes, de l’eau sucrée, du riz parfumé à la noix de coco avec des légumes et du poisson. Pour les boissons, on sert du thé à la vanille et des jus de fruits tropicaux.
La Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, le Ramadan est appelé « sune kalou », ce qui signifie le mois de jeûne. Tout au long de ce mois sacré, les mosquées diffusent des enregistrements du Coran à la voix du cheikh égyptien Abdel-Basset Abdoul-Samad, qui est devenu le récitateur le plus célèbre en Côte d’Ivoire. L’iftar en Côte d’Ivoire est différent de tout autre pays africain. Car presque toutes les familles prennent souvent leur iftar hors de la maison : les familles préparent leur propre nourriture et l’apportent à une famille pauvre afin que tout le monde puisse partager ensemble cette rupture de jeûne.
En général, l’iftar en Côte d’Ivoire est un repas léger qui varie d’une région à l’autre ; le « madid », le « tharid », ainsi que la soupe restent parmi les plus servis. De plus, le plat le plus célèbre du Ramadan est le « momi ». C’est un pain cuit d’une façon très particulière, fait d’orge, et mangé avec l’huile ivoirienne. Les boissons les plus connues sont l’hibiscus, le gingembre, le « cerveau du roi » et le « dajih », qui est une poudre locale mélangée à du lait, de la farine et du sucre.
L’Erythrée
Dans la capitale, Asmara, les musulmans prennent l’iftar aux mosquées tous les vendredis et lundis. Pendant les nuits du Ramadan, des sessions y sont organisées appelées « Samra », qui incluent des sessions réservées aux femmes et aux filles. Les Erythréens suivent un rituel spécial après l’iftar : le thé et le café, avec du gingembre et de la cardamome, sont servis dans un pot spécial appelé « gabna », en poterie, à côté du « hambasha », qui est du pain fait de farine, de sucre, de levure et de margarine. Les familles se réunissent autour de la table et prennent leur café et leur thé en trois étapes différentes. La première s’appelle « la coupe », la deuxième « baraka » (bénédiction) et la troisième « khadr ». Des festivals ont lieu les 10 derniers jours du Ramadan .
L’Afrique du Sud
En Afrique du Sud, les « maankykers » (observateurs de la lune) sont officiellement sélectionnés par le Conseil judiciaire musulman local pour déclarer l’apparition de la nouvelle lune. Cela doit être déclaré à l’oeil nu une nuit où les nuages sont clairs. Les « maankykers »se réunissent sur l’un des magnifiques sommets de la montagne du Cap pour déterminer si le croissant du Ramadan est visible. A Johannesburg, les jeunes sont habitués à jouer au football après les prières de tarawih.
En Afrique du Sud, qui se caractérise par une grande diversité ethnique, comportant des Africains, des Indiens, des Malaisiens et des Indonésiens, les manifestations de célébration du Ramadan varient en termes de nourriture. Les musulmans indiens, par exemple, utilisent fréquemment des épices chaudes dans la préparation des repas et des boissons, comme le « ganjoi »et la « harira », ce qui est pour eux une sorte de retour aux sources et de nostalgie pour le passé. Des plats frits, des glucides, du sucre et des pâtisseries font partie du régime alimentaire habituel du Ramadan en Afrique du Sud.
Le Kenya
Les villes à majorité musulmane sont décorées de tissus colorés et le début du mois est célébré dans une ambiance festive. Les musulmans au Kenya s’échangent les félicitations en battant les tambours. Avant le sohour, le repas précédant l’aube, ils battent aussi les tambours pour réveiller les musulmans et chantent des chansons islamiques pour les exhorter à jeûner. Sur la table de l’iftar, on trouve des plats sucrés pour vaincre la soif, mais aussi des plats traditionnels comme le riz cuit à la noix de coco, qui est généralement servi avec du poisson ou du poulet.
Les « sokoma » sont servis en apéritif. Il s’agit de choux cuits avec des tomates et des oignons. L’iftar se sert avec du thé kényan. Dans les mosquées, des musulmans se réunissent pour un iftar en groupe afin de partager la nourriture ensemble. Même au temps du sohour, ils se rassemblent dans les mosquées distribuant des fruits tropicaux et des bouteilles d’eau pour se préparer au jeûne du lendemain.
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