« Aujourd’hui, nous inaugurons une nouvelle ère de coopération ». C’est avec ces mots que Téte Antonio, ministre angolais des Affaires étrangères, a commencé son discours, lors d’une table ronde organisée le 30 mars par la Banque africaine d’export-import Afreximbank, le ministère du Commerce et l’ambassade d’Angola au Caire sous le thème « Les investissements entre l’Egypte et l’Angola ». Objectif : créer une plateforme pour partager les informations sur les opportunités de commerce entre les deux pays. Accompagné d’une délégation de 50 entreprises représentant les secteurs public et privé angolais, le ministre a participé à cette table ronde organisée dans le cadre de sa visite de deux jours en Egypte. « L’Angola désire renforcer le commerce et les investissements avec l’Egypte pour lui permettre d’accéder aux marchés du centre et du sud de l’Afrique », a ajouté Antonio, en soulignant que son pays a mené « de nombreuses réformes administratives pour améliorer le climat d’investissement et éliminer la bureaucratie ».
Situé sur la côte ouest de l’Afrique australe, l’Angola est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique, après le Nigeria, un producteur de gaz naturel et le troisième producteur de diamants du continent, après le Botswana et la République démocratique du Congo. L’économie angolaise, la troisième en importance en Afrique subsaharienne, est dominée par l’industrie pétrolière et gazière, qui représente environ 50 % de son PIB et est la principale source de revenus du pays : plus de 70 % des recettes publiques et 90 % des exportations de l’Angola proviennent des activités pétrolières. En plus des diamants, le pays produit également de l’or, du granit, du gypse et du marbre. Les principales cultures industrielles sont le café et le coton.
Au cours de sa visite, le ministre angolais des Affaires étrangères et son homologue égyptien, Sameh Choukri, ont signé plusieurs accords dans différents domaines, dont deux protocoles pour établir un mécanisme de consultation politique entre les instituts d’études diplomatiques des deux pays, l’exemption mutuelle de visa pour les titulaires de passeports officiels, ainsi que la création d’un comité conjoint pour suivre la mise en oeuvre de ces accords. D’autres accords dans le domaine de la coopération énergétique, surtout dans l’exportation du gaz liquéfié, ont été signés avec le ministre du Pétrole et des Ressources minérales, Tarek El-Molla.
Augmenter les échanges
Ces accords s’inscrivent dans la stratégie de l’Egypte d’accroître sa présence sur le continent, dans le but d’atteindre 100 milliards de dollars d’exportations par an. « Le volume des échanges commerciaux entre l’Egypte et l’Angola n’a pas dépassé 20 millions de dollars en 2021, alors que la valeur des exportations égyptiennes a atteint 19,3 milliards de dollars. Des chiffres qui ne sont pas à la hauteur des relations historiques entre les deux pays », a souligné Yehia El-Waseqbellah, chef du département de représentation commerciale au ministère du Commerce et de l’Industrie, lors de sa participation à la table ronde, en ajoutant qu’en termes d’investissements, l’Egypte cherche à accroître sa présence sur le vaste marché angolais, constitué d’une population de 33,6 millions d’habitants et d’un produit national brut de plus de 58,4 milliards de dollars. El-Waseqbellah a ajouté que les informations publiées par l’Agence angolaise de promotion des investissements indiquent que deux projets égyptiens seulement ont été établis sur le marché angolais. Ils ont contribué à augmenter les actifs des projets conjoints à 2,7 millions de dollars. Cependant, « les flux entre l’Egypte et l’Angola restent faibles par rapport aux possibilités commerciales disponibles », conclut-il.
Lien court: