Situé au centre de la côte occidentale de l’Afrique, Le Ghana a célébré, le 6 mars, son 65e anniversaire d’Indépendance. C’est sous le slogan de « Travailler ensemble ; mieux rebondir » que cet événement a eu lieu cette année pour la première fois, à la ville côtière de Cape Coast, située à l’ouest de la capitale Accra. Le Ghana a été souvent qualifié d’« île de paix » dans l’une des régions la plus instable au monde. Aujourd’hui, il représente l’un des meilleurs modèles africains tant sur le plan politique qu’économique. Le Ghana était le premier pays dans l’Afrique subsaharienne où les colonisateurs européens ont débarqué en quête d’or et d’esclaves. Connu à l’époque sous le nom de « Gold Coast » (Côte-de-l’Or), Le Ghana a été aussi le premier pays d’Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance de la domination britannique en 1957. « Enfin, la bataille est terminée ! Et voilà le Ghana, votre pays bien-aimé, est libre pour toujours » … « Notre indépendance n’a de sens que si elle est liée à la libération totale du continent africain ».
Cette déclaration emblématique faite à la veille de l’indépendance par Kwame Nkrumah, premier président ghanéen après la libération, a « marqué la naissance du Ghana » et « a donné espoir et enflammé les mouvements indépendantistes qui prenaient de l’ampleur à travers le continent », explique Mohamad Abdel- Karim, chercheur spécialiste de l’Afrique, qui ajoute que Nkrumah est connu par être le père du panafricanisme et l’un des fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963. Une fois nommé président, Nkrumah change le nom du pays de « la Côte d’or britannique » à « Ghana », le nom d’une grande civilisation indigène du passé. Ces évocations d’origines nobles, associées à un riche héritage culturel et à un mouvement nationaliste militant, ont donné à ce pays ethniquement diversifié une identité particulière. L’adoption de la première Constitution multipartite en 1992 était « un tournant dans l’histoire du Ghana », souligne Abdel-Karim, qui ajoute : « Cette expérience démocratique a permis au Ghana d’être reconnu parmi l’un des trois premiers pays africains en termes de liberté d’expression et de liberté de la presse pendant des années successives ». « Même si la taille de ce pays est relativement petite, l’expérience du Ghana en matière de démocratisation et de coexistence pacifique à la lumière du pluralisme religieux, ethnique et linguistique, constitue un modèle pour l’Afrique », indique Abdel- Karim.
Des richesses variées
Le pays couvre une superficie de 238 500 km2, avec une population de 30,4 millions d’habitants en 2020, issue de plus d’une centaine de groupes ethniques, chacun ayant sa propre langue. Cependant, l’anglais est la langue officielle, héritage de la domination coloniale britannique. « Le Ghana est aussi l’un des pays qui se développent le plus rapidement sur le plan économique, et il est récemment entré en force dans le domaine de la production pétrolière, après avoir annoncé la découverte d’énormes réserves de pétrole sur ses côtes en 2007 ». « Une découverte d’importants gisements de pétrole, en 2019, a donné un énorme coup de pouce à son économie au cours des dernières années. Le Ghana dispose de réserves de pétrole estimées aujourd’hui à près de 700 millions de barils », indique Samar Al-Bagouri, chercheuse en économie africaine.
Cependant, l’or reste le premier symbole national du pays, et sa couleur jaune se trouve aujourd’hui au centre des couleurs du drapeau ghanéen. En fait, le Ghana est le premier producteur d’or en Afrique et le 7e producteur mondial. Selon les dernières estimations, l’industrie minière du Ghana représente 5 % du PIB du pays et les minéraux représentent 37 % des exportations totales, dans lesquelles l’or représente plus de 90 % des exportations totales de minéraux. Le Ghana est également un important producteur de bauxite, de manganèse et de diamant.
Selon Al-Bagouri, l’économie du pays est dominée par l’agriculture, qui emploie environ 40 % de la population active. Le Ghana est le deuxième exportateur de cacao au monde après la Côte d’Ivoire. En 2018, le Ghana était l’un des dix pays à la croissance la plus rapide au monde. Selon les estimations du Fonds monétaire international, la croissance économique du Ghana pourrait rebondir à 5,1 % en 2022 contre 4,7 %en 2021, après une période de ralentissement causée par la pandémie de Covid-19 .
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