« Les Zones Economiques Spéciales: catalyseurs de l’industrialisation africaine ». Tel est le titre du rapport publié récemment par l’Africa CEO Forum sur l’importance du rôle que jouent les ZES dans la transformation industrielle du continent. Selon le rapport, les ZES sont « des espaces géographiques qui bénéficient notamment d’incitations fiscales, douanières et de procédures administratives simplifiées ». Depuis les années 1970, les ZES ne cessent de se développer en Afrique. Le continent en compte aujourd’hui 237. Celles-ci s’appuient sur deux avantages majeurs: le faible coût de la main-d’oeuvre et des accords commerciaux avantageux avec les principaux marchés tels que l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis. En outre, comme le souligne le rapport, « les ZES pourraient contribuer à la dynamisation des exportations grâce à la transformation locale des immenses richesses naturelles du continent ».
En fait, malgré ses richesses considérables, le continent ne capte qu’une part marginale de la valeur des produits finis. Par exemple, avec 70% de la production mondiale du cacao, l’Afrique capte à peine 7 % de l’industrie chocolatière. Pourtant, malgré la croissance annuelle du nombre des ZES, elles n’ont pas réussi à industrialiser le continent à ce jour. « De nombreuses ZES africaines présentent des lacunes importantes, ce qui explique leur déficit d’attractivité auprès des investisseurs. Cependant, plusieurs exemples de réussite montrent qu’il est possible de créer un environnement compétitif », note le rapport.
Des chiffres révélateurs
Autres chiffres révélateurs: Au Kenya et en Tanzanie, les ZES concentrent moins de 20% des Investissements Directs Etrangers (IDE), contre 30 % au Bangladesh et 100% au Vietnam. Par ailleurs, une part réduite de l’industrie nationale est localisée dans les ZES: moins de 4% au Ghana et en Tanzanie contre 30% au Honduras. De nombreuses entreprises installées dans des ZES africaines souffrent de la qualité des infrastructures et des longues démarches administratives et connaissent souvent plusieurs dizaines d’heures de coupure de courant par mois : 136 heures au Nigeria, par exemple, contre 6 au Bangladesh.
Par contre, les ZES créées à l’Ile Maurice, à Madagascar, au Maroc, au Nigeria, en Ethiopie, en Zambie et au Gabon, selon le rapport, ont généré plus de 300000 emplois. De même, parmi les ZES les plus compétitives du continent, le rapport cite Tanger Med, le complexe industrialo-portuaire aux portes de l’Europe, la ZES du Canal de Suez qui s’est transformée d’une zone de transit à une zone d’activités, et le Nkok SEZ au Gabon, ZES spécialisée dans la transformation du bois qui a largement contribué à l’émergence du secteur. « Ces zones présentent des différences, mais aussi des caractéristiques communes permettant aux entreprises qui s’y installent d’être compétitives sur les marchés mondiaux », conclut le rapport .
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