Quatre mois après le départ de l’ancien sélectionneur, Chawqi Gharib, le débat s’est emballé de plus belle à propos du nouvel entraîneur des Pharaons. Sans préparation ni engagement, la sélection d’Egypte s’est retrouvée sans chef depuis son échec lors des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), en novembre dernier, pour la troisième fois d’affilée. Le conseil d’administration de la Fédération Egyptienne de Football (FEF) avait annoncé qu’il attendrait la clôture de la CAN 2015 pour nommer un nouveau sélectionneur. « Nous n’allons pas nous presser. Nous voulons choisir un entraîneur de renom, capable de reconstruire notre équipe nationale, de l’aider à retrouver sa place de géant d’Afrique et de la mener à la Coupe du monde de Russie en 2018 », avait dit Ahmad Mégahed, membre du conseil d’administration de la FEF.
L’éternel débat, qui concerne le choix d’un entraîneur national ou étranger, semblait dans un premier temps tranché en faveur d’un étranger, mais rien n’est encore sûr. La semaine dernière, la FEF a annoncé une liste finale de cinq candidats pour le poste vacant, à savoir les Français Alain Giresse et Hervé Renard, l’Allemand Uli Stielke, le Néerlandais Frank Rijkaard et le Belge Georges Leekens. « Nous sommes en train de mener des négociations intenses avec Renard par l’intermédiaire de l’un de ses proches. C’est un entraîneur très ambitieux, qui a acquis une très bonne connaissance du football africain et qui a réalisé de grands exploits en remportant deux titres de Coupe d’Afrique des Nations récemment avec la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2015 », a annoncé Mahmoud Al-Chami, porte-parole du conseil d’administration. Après son sacre avec les Eléphants en ce début de février, Renard, dont le contrat expire en principe dans un an et demi, avait laissé la porte ouverte à un probable déplacement en cas « d’une offre de haut niveau ». « Nous sommes très proches d’un accord avec lui, mais il a un problème financier dans le cas d’une rupture de contrat : il doit payer 100 000 dollars aux Ivoiriens. Il m’a personnellement dit qu’il n’avait pas de problèmes pour entraîner l’équipe égyptienne, mais il devait d’abord résoudre certains problèmes financiers avec la Fédération ivoirienne », a expliqué Magdi Al-Mettenawi, membre du conseil d’administration de la FEF.
Le dilemme du championnat
Mais la procédure de nomination du nouveau sélectionneur bute contre un autre obstacle. « On voulait avancer rapidement sur ce sujet et embaucher un nouvel entraîneur. Mais si le championnat ne reprend pas tout de suite, il n’y aura pas de raison d’engager un entraîneur étranger qui ne connaît pas les joueurs égyptiens et n’aura même pas l’occasion de les voir en action, afin de faire ses choix », a annoncé Hassan Farid, vice-président de la FEF.
Le championnat national est suspendu depuis les incidents du 8 février, où 21 supporters de Zamalek ont trouvé la mort au stade du 30 juin, pour vouloir assister au match de leur club favori contre Enppi. Le Conseil des ministres devait statuer sur ce dossier le mercredi dernier, mais le débat a été reporté à cause d’autres sujets jugés plus urgents. « C’est vrai que nous sommes à un stade avancé dans nos négociations avec Renard, mais je crois que notre choix s’orientera vers un entraîneur local qui connaît bien les joueurs égyptiens. Il y a un consensus général au sein du conseil en faveur de Hassan Chéhata », ajoute Farid.
« On n’a pas l’intention d’annuler le championnat, mais il faut d’abord rétablir la sécurité. Nous allons débattre ce sujet lors de notre prochaine réunion, le mercredi, et essayerons de garantir la sécurité pour les joueurs et pour le public. Mais si le championnat reprend, ce sera sans public », a dit le premier ministre Ibrahim Mahlab, samedi soir. Ainsi, les critères de nomination du nouveau sélectionneur ne pourraient être fixés qu’avec la détermination du sort du championnat. On peut s’attendre à un développement la semaine prochaine, et peut-être à la désignation d’un nouvel entraîneur qui devra, sans plus attendre, se préparer au début des qualifications de la CAN 2017 et de la Coupe du monde 2018, en juin et octobre prochains respectivement.
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