Longtemps fouetté par les critiques et sous-estimé pour le grand fauteuil d’Ahli, l’entraîneur Hossam Al-Badri est la star de ce 7e sacre des Rouges.
«remercie mes joueurs pour la performance et l’effort qu’ils ont déployés non seulement lors de ce match, mais aussi durant tout ce parcours. Je suis très content d’avoir remporté ce titre, surtout ici au stade de Radès, où nous avons de beaux souvenirs (ndlr : Ahli avait remporté le titre de 2006 en battant le Sfaxien de Tunis au stade de Radès 1-0) », a lancé Al-Badri après le match.
Ahli a enchaîné l’une des meilleures prestations de son histoire en étalant une domination écrasante face au ténor tunisien, l’Espérance de Tunis, dans son propre temple. « Le coach nous a demandé d’attaquer dès la première minute, et même après avoir marqué notre premier but, il nous a demandé de maintenir la cadence afin de marquer le 2e but et de tuer le match. Nous avons marqué le second et avons raté plusieurs autres occasions », déclare le milieu d’Ahli, Abdallah Al-Saïd, qui salue son entraîneur vivement critiqué après le nul (1-1) concédé à l’aller il y a 2 semaines.
«ne me soucie pas des critiques, je préfère répondre sur le terrain. Je savais qu’on était les meilleurs et j’avais une grande confiance en mes joueurs. Nous avons dominé la première partie, mais la chance n’était pas de notre côté. Mais nous avons fait encore plus d’effort à Radès. Nous avons atteint la gloire dans des circonstances très difficiles », se félicite Al-Badri.
Succédant à son tuteur le Portugais Manuel José Da Silva en 2009, qui avait remporté les titres de 2001, 2005, 2006 et 2008, Al-Badri (52 ans) avait été promu à la tête du cadre technique d’Ahli pour sa première expérience en tant que senior. Plein d’espoir et d’enthousiasme, le nouveau technicien avait changé le système de jeu de la classique 3-5-2 pour un schéma de 4-2-3-1, dans le but d’injecter du sang frais dans le groupe, tels que le milieu Chéhabeddine Ahmad, l’ailier Ahmad Choukri ou les défenseurs Rami Rabia et Saadeddine Samir.
Bien qu’il ait remporté le championnat national, il a été battu par l’Espérance de Tunis en demi-finales de la Ligue d’Afrique 2010 et a quitté le club après une aventure de moins de 18 mois qui n’avait pas convaincu. « J’étais l’objet d’énormes pressions et je sentais que je ne pourrais rien faire de meilleur. J’ai décidé de m’écarter afin d’épargner à l’administration et aux joueurs l’embarras et la pression », avait-il déclaré.
Al-Badri a ensuite bénéficié d’une expérience positive avec le Merrikh du Soudan, en remportant le titre de championnat national avant de rentrer en Egypte pour prendre en charge Enppi pour une très courte durée, avant de rentrer au bercail et de succéder encore une fois à José à la barre d’Ahli à l’été 2012. Plus expérimenté, confiant et avec une équipe plus étoffée, Al-Badri a eu un impact immédiat sur l’équipe.
Malgré la suspension du football local depuis la catastrophe de Port-Saïd qui a fait 72 morts et des centaines de blessés suite au match entre Masri et Ahli, le 1er février dernier, les Rouges se sont imposés dans leur groupe B devant le TP Mazembe de la RD Congo, Berekum Chelsea du Ghana et Zamalek.
Face aux Sunshine en demi-finales, la bande d’Al-Badri a continué sa progression avant de présenter le meilleur d'elle-même en finale face à l’Espérance. Al-Badri est resté fidèle à ses choix tactiques, mais a ajouté de nouveaux éléments pour accomplir ses objectifs. Lors de la finale, Abdallah Al-Saïd, Walid Soliman et Al-Sayed Hamdi ont joué les rôles de héros alors que les icônes du club, Mohamad Abou-Treika, Mohamad Barakat et Emad Metaeb, étaient sur la touche.
Le nouveau jeu d’Ahli est devenu plus dynamique, esthétique et rapide. « J’ai une tendance offensive, je ne pense qu’à gagner. Ma préoccupation c’est de mettre une grande pression sur les défenses adverses, afin de créer un grand nombre d’opportunités et de les garder toujours en position défensive. Tous les observateurs nous ont comparés à Barcelone lors de cette finale, et c’est ce que je veux », explique Al-Badri.
Ce dernier donne une grande liberté de déplacement aux joueurs qui commencent à digérer sa méthode. Avec un effectif comprenant Abou-Treika, Barakat, Soliman, Al-Saïd, Hamdi, Metaeb, Mohamad Nagui « Gedo », Ahmad Fathi, Sayed Moawad et Hossam Ghali, Al-Badri possède tous les éléments nécessaires pour devenir la version africaine du ténor catalan.
Après avoir pris sa revanche sur l’Espérance et remporté le titre de Ligue d’Afrique, Al-Badri devra rapidement relever un nouveau défi, la Coupe du monde des clubs qui débutera le 6 décembre prochain.
Lien court: