Mohamad Gad (à droite) avec quelques athlètes de la sélection nationale.
Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous le résultat égyptien aux Championnats d’Afrique ?
Mohamad Gad : Durant cette édition des Championnats d’Afrique, l’Egypte a effectué une véritable démonstration de force en raflant 17 médailles (8 d'or, 3 d'argent et 6 de bronze) sur 60. L’Egypte a devancé la Côte d’Ivoire, victorieuse à 5 reprises, et qui s’est contentée cette année de la 2e position avec 11 médailles (5 d'or, 2 d'argent et 4 de bronze) suivie de la Tunisie avec ses 8 médailles (2 d'or, 3 d'argent et 3 de bronze). Lors de ces championnats, 9 des 15 pays engagés ont remporté au moins une médaille. A noter l’absence de l’Algérie et du Maroc, 2 nations qui comptent à l’échelle continentale. Il faut souligner que la performance égyptienne à Madagascar est un véritable exploit, avec une équipe totalement nouvelle et composée de jeunes athlètes. Ces jeunes ont prouvé leur talent et ont surpris tout le monde par leur niveau. Les Egyptiens ont réalisé cette performance sans préparation adéquate, puisque celle-ci n’a commencé que quelques semaines avant la compétition. N’oublions pas que le nouveau conseil d’administration de la Fédération a commencé son travail en octobre, soit à un mois des Championnats.
— Quel est le secret de la victoire égyptienne ?
— C’est la nouvelle structure du travail. Depuis notre arrivée à la Fédération, nous appliquons un nouveau système totalement transparent. Nous avons effectué un tournoi pour choisir les athlètes de la sélection nationale devant participer aux Championnats d’Afrique en ouvrant la porte à tous les athlètes. Cela a créé un climat de confiance, et les taekwondoïstes se sont donc donnés totalement à l’entraînement et ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour remporter le titre africain. Ces jeunes joueurs, dont la moyenne d’âge est de 20 ans, ont prouvé qu’ils sont les meilleurs Egyptiens et qu’ils méritent la confiance de l’encadrement technique. L’entraîneur de l’équipe, Mohamad Abdel-Alim, est l’une des clés de la performance égyptienne. Il a uni ses efforts à ceux des athlètes pour les hisser à ce niveau en si peu de temps.
— Quel était le niveau de la compétition ?
— Le niveau africain a nettement progressé ces dernières années. Les Africains se sont toujours distingués par leur force physique. Mais récemment, leur niveau technique a encore progressé grâce aux séjours dans différentes écoles internationales de taekwondo. L’Afrique a remporté plusieurs médailles olympiques ces dernières années, dont une par le Gabon en 2012 et une par le Mali en 2008. A ces Championnats d’Afrique, nos adversaires les plus sérieux étaient la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Sénégal. Mais l’Egypte reste la meilleure nation africaine, et ses taekwondoïstes se sont distingués par leur talent, leur vitesse et leur technique. Nous misons sur la réflexion plutôt que sur la force. Il faut savoir aussi que cette compétition s’est distinguée par une nouvelle époque d’amitié entre les pays arabes. Comme je suis très jeune (33 ans) et très proche des athlètes, j’ai demandé aux Egyptiens de nouer une amitié avec la Tunisie et la Libye. Lors de la compétition, il y a eu des encouragements mutuels entre ces pays.
— Après ces Championnats, quels sont les prochains objectifs ?
— Le 22 novembre prochain, la sélection participera à la première édition de la Coupe du monde par équipe. Cette compétition verra le retour du médaillé olympique de 2004, Tamer Salah. La saison prochaine comportera notamment les Jeux méditerranéens et les Championnats du monde. Je ne peux rien dire pour l’instant de nos buts pour ces prochaines compétitions. Cette équipe est très jeune, la plupart des athlètes n’ont pas d’expérience. Il nous faudra 3 ans de travail sérieux et continu avant que cela ne porte ses fruits. Donc, je vous promets des résultats en 2015 aux Championnats du monde l
Propos recueillis parD. B.
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