Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous vos premiers pas en tant qu’entraîneur ?
Tamer Salah : Je suis totalement satisfait de mes débuts dans le domaine de l’entraînement. J’ai bien planifié mon avenir. Juste après avoir disputé mes 3es Jeux Olympiques (JO) à Londres en 2012, j’ai pris la décision d’arrêter le jeu et de me diriger vers une carrière d’entraîneur. En fait, cette décision était dans ma tête même avant les JO. Puisque j’étais le meilleur taekwondoïste égyptien avec à mon actif une médaille olympique et plusieurs médailles mondiales. Il était très important pour moi d’arrêter le jeu au bon moment. J’ai commencé à discuter avec les responsables de la Fédération égyptienne qui étaient d’accord avec moi. Ainsi, j’ai commencé à suivre des cours d’entraînement afin d’entamer ma nouvelle carrière d’une façon professionnelle.
— Comment était votre parcours d’entraîneur ?
— Juste après mon retour des JO, j’ai commencé ma carrière en entraînant l’équipe de Haute-Egypte où j’ai réalisé une 2e place au Grand Prix. Cinq mois plus tard, j’ai accepté une offre du club Sporting d’Alexandrie. Je n’ai pas hésité parce que ce club se trouve dans ma ville natale, Alexandrie, où je réside et mon objectif était de commencer ma vie et de me marier à Alexandrie. Avec Sporting, j’ai bien entamé ma carrière et j’ai fait mes preuves en tant qu’entraîneur. J’ai réalisé avec le club la première place au Championnat national hommes et dames et mon taekwondoïste Hussein Chérif a remporté la seule médaille de bronze pour l’Egypte aux Mondiaux 2013. Il est à noter qu’un grand nombre d’athlètes du club Sporting ont intégré la sélection nationale. Après mon succès en tant que directeur technique de Sporting, la Fédération égyptienne m’a choisi pour entraîner la sélection juniors d’Alexandrie.
— Quel a été votre sentiment après ce choix ?
— C’était un grand honneur d’être entraîneur de la sélection égyptienne. Il faut savoir que la Fédération égyptienne a décidé de mettre en place 3 sélections nationales qui travaillent parallèlement : une au Caire, une à Alexandrie et une en Haute-Egypte. Ces 3 sélections regroupent les meilleurs athlètes égyptiens, ceux qui remportent des médailles nationales. Ces 3 sélections sont le noyau de l’équipe nationale et avant chaque compétition, l’encadrement technique de la sélection nationale organise des éliminatoires entre ces athlètes afin de choisir ceux qui représenteront l’Egypte dans les compétitions. Ce système augmente la concurrence entre les athlètes et améliore leur niveau. Alexandrie est une ville qui possède des athlètes très talentueux. C’est la ville qui a offert à l’Egypte la plupart de ses médailles olympiques. Personne n’oubliera le nom de Karam Gaber, champion olympique en 2004 et vice-champion olympique en 2012, ou le nom de Alaa Aboul-Qassem, vice-champion olympique en 2012. En fait, les sportifs d’Alexandrie ont des qualités très spécifiques qui les distinguent de tous les autres.
— Tamer Salah était un taekwondoïste remarquable avec un talent extraordinaire. Qu’est-ce qui vous distingue en tant qu’entraîneur ?
— Le fait d’arrêter le jeu représente un privilège pour moi. Je sens encore la concurrence et le combat. En fait, ma séance d’entraînement est totalement différente des autres. Je m’entraîne avec les athlètes et je dispute des matchs avec eux. Comme je suis encore jeune et que ma condition physique est satisfaisante, j’explique mes idées aux athlètes sur le terrain. Je leur montre le mouvement qu’ils doivent faire. En fait, je donne toute mon expérience aux athlètes. La différence d’âge entre moi et les athlètes n’est pas très grande, ce qui me permet de nouer des relations d’amitié avec eux. Cela m’aide beaucoup à l’entraînement, car quand l’athlète aime son entraîneur il se donne à fond.
— Quel est votre objectif principal ?
— Je veux créer une nouvelle génération de taekwondoïstes égyptiens capables de rééditer les exploits de ma génération. J’ai donné à l’Egypte sa première médaille olympique en taekwondo en tant qu’athlète. Je veux maintenant donner à l’Egypte une deuxième médaille olympique en tant qu’entraîneur. Un objectif facile à réaliser si nous avons la stabilité.
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