D’un magnifique but, Mahmoud Hassan, dit Trezeguet, a éclipsé Mohamed Salah, la star de Liverpool et de la sélection, ainsi que l’ailier d’Eintracht Frankfurt Omar Marmoush, qui fait la une des médias allemands. Trezeguet a ouvert le score contre la Mauritanie à la 69e minute de la rencontre qui a eu lieu au Stade du Caire le vendredi 11 octobre, grâce à un tir hyperpuissant qui a brisé le bloc défensif des visiteurs, resté solide pendant plus d’une heure.
Il est vrai que Salah a ajouté un second but 10 minutes plus tard, mais les hommes du sélectionneur Hossam Hassan doivent beaucoup à Trezeguet, qui a ouvert la porte de la victoire pour les Pharaons. Grâce à cette victoire, les Pharaons n’ont besoin que d’un seul point lors de leurs trois prochaines rencontres pour garantir leur place à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroulera au Maroc en 2025.
L’Egypte se trouve actuellement à la tête du groupe C avec 9 points après 3 rencontres, tandis que les autres concurrents du groupe, la Mauritanie, le Botswana et le Cap-Vert, possèdent 3 points chacun (ndlr : l’Egypte a disputé une autre rencontre contre la Mauritanie en visiteur le mardi 15 octobre, mais le résultat n’a pas été communiqué).
« Notre objectif est de remporter la CAN, non seulement de se qualifier pour la compétition continentale », déclare Trezeguet. « Tous les joueurs sont déterminés à réaliser cet objectif afin de séduire les Egyptiens et de les rendre fiers de leur équipe nationale », ajoute-t-il.
En effet, l’ailier d’Al-Rayyan ne cesse d’éblouir depuis l’arrivée de Hossam Hassan à la tête du cadre technique de la sélection au début de l’année 2024. L’attaquant fabuleux du football égyptien a conduit les Pharaons lors de 5 rencontres officielles : 2 dans les qualifications pour la Coupe du monde (Burkina Faso 2-1 et Guinée-Bissau 1-1) et 3 autres dans les qualifications pour la CAN (Cap-Vert 3-0, Botswana 4-0 et Mauritanie 2-0). Lors de ces cinq rencontres, les Pharaons ont marqué 12 buts, et Trezeguet a été l’auteur de 5 de ces buts, soit plus de 40 % (2 contre le Burkina Faso, 2 contre le Botswana et 1 face à la Mauritanie).
Le capitaine de la sélection, Mohamed Salah, a marqué 3 buts, tandis que les 4 autres buts ont été inscrits par 4 joueurs différents : le défenseur d’Ahly Rami Rabia, le milieu offensif d’Eintracht Frankfurt Omar Marmoush et le duo de Pyramids FC Moustapha Fathy et Ibrahim Adel.
Ces statistiques révèlent l’importance cruciale de Trezeguet, qui joue un rôle primordial avec les Pharaons. « Ce n’est pas important qui marque le but, la victoire est la seule chose qui compte pour nous », indique l’ailier d’Al- Rayyan.
L’ombre de Salah
En effet, l’ailier, qui a fêté ses 30 ans le 1er octobre, n’a pas eu la chance d’être présent dans la même génération que la star de Liverpool Mohamed Salah. Joueur de classe mondiale, Salah s’illustre comme la star numéro 1 de la sélection, même s’il n’est pas toujours en pleine forme. Malgré les grands efforts de Trezeguet sur le terrain, c’est Salah qui jouit toujours du plus grand succès. Tous les Egyptiens rendent hommage à Salah, qui a signé le penalty contre le Congo lors des qualifications pour le Mondial 2018. Ce penalty, converti dans les derniers instants de la rencontre, a qualifié les Pharaons pour le Mondial en Russie après 28 ans d’absence. Un moment historique pour le football égyptien, qui restera gravé dans les mémoires, surtout la scène des célébrations des joueurs entourant l’ailier de Liverpool après le penalty et à la fin de la rencontre.
Mais peu d’Egyptiens se souviennent que c’était Trezeguet qui a obtenu ce penalty, suite à une faute contre lui dans la surface. Il a également joué un rôle primordial avec la sélection lors des CAN 2017 et 2021, lorsque les Pharaons ont réussi à atteindre la finale avant de s’incliner dans les deux éditions.
« Franchement, je sens que je ne reçois pas l’appréciation qui correspond à mes efforts avec la sélection », avait déclaré Trezeguet dans une interview télévisée en janvier dernier. « Mais je ne donne pas beaucoup d’importance à ce sentiment, d’autant que l’important pour moi est d’aider l’équipe à remporter des matchs et des titres », confirme-t-il.
Cet ancien ailier d’Ahly, qui compte 77 sélections et est le second meilleur buteur de la sélection avec 21 buts, derrière Salah et ses 57 buts, confie : « Je possède une bonne relation avec Salah. C’est un vrai ami. On joue ensemble depuis longtemps, moi à gauche et lui à droite. C’est un joueur de classe mondiale, et je lui souhaite beaucoup de succès ».
Joueur discipliné
L’un des produits des équipes juniors d’Ahly, Trezeguet a fait sa première apparition avec les Pharaons en novembre 2014 contre le Sénégal lors d’un match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2015. Malgré ses 20 ans, Chawqi Gharib, directeur technique des Pharaons à l’époque, lui a donné l’occasion de participer pendant 90 minutes. Il a surpassé de nombreux joueurs plus talentueux que lui grâce à ses efforts et sa discipline sur le terrain, ce qui lui a permis de devenir un titulaire indiscutable avec la sélection, quel que soit l’entraîneur. « Je ne parle pas souvent de mes joueurs, mais Trezeguet est un joueur qui donne beaucoup d’options à n’importe quel entraîneur. A mon avis, c’est un joueur idéal », avait déclaré l’Argentin Hector Cuper, ancien directeur technique des Pharaons.
Son départ à 22 ans pour rejoindre le géant belge Anderlecht a eu des conséquences, notamment sur le plan tactique. Son aventure en Belgique ne s’est pas déroulée comme prévu et il s’est dirigé vers la Turquie pour rejoindre l’équipe de Kasımpaşa en 2018. La saison suivante, il a réalisé le transfert le plus important de sa carrière en intégrant le club anglais d’Aston Villa. Il a affiché des performances séduisantes en Angleterre pendant trois saisons avant de retourner une nouvelle fois en Turquie, mais cette fois-ci pour Trabzonspor, qui l’a prêté l’été dernier au club qatari Al-Rayyan.
Il est clair que l’international égyptien a beaucoup tiré profit de son expérience en Europe, conservant une performance stable dans la plupart des rencontres, sans oublier sa polyvalence. Hector Cuper, ancien sélectionneur de l’équipe nationale (2015-2018), avait raison de déclarer que Trezeguet est le joueur rêvé de n’importe quel entraîneur.
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