La france s’apprête à accueillir à partir de ce mercredi les Jeux paralympiques ; après le succès des Jeux Olympiques (JO) de Paris, la capitale française se prépare à offrir au public un autre spectacle grandiose. Le bas des Champs-Elysées et la Place de la Concorde seront le théâtre de cet événement sportif qui se déroulera du 28 août jusqu’au 8 septembre. 4 400 athlètes tenteront de décrocher des médailles paralympiques dans 23 disciplines. A l’instar des JO, cette édition des Jeux paralympiques verra la participation d’un nombre égal d’hommes et de femmes.

L’Egypte participe à ces Jeux paralympiques avec une grande délégation, la plus grande de l’histoire des Jeux paralympiques de l’Egypte. 54 athlètes dans 10 disciplines sportives seront présents à Paris : goalball (6 athlètes), para-athlétisme (2 athlètes), para-aviron (2 athlètes), boccia (2 athlètes), para-canoë (1 athlète), para-natation (3 athlètes), para-haltérophilie (13 athlètes), para-taekwondo (2 athlètes), para-tennis de table (11 athlètes) et volleyball assis (12 athlètes). Pour la première fois, l’Egypte obtient sa qualification dans 3 disciplines : le para-aviron, le para-canoë et le boccia. « La nouveauté c’est la participation d’un athlète souffrant d’un handicap intellectuel en para-tennis de table, et aussi la participation d’une haltérophile naine, ainsi que sept athlètes malvoyants », assure Hossameldin Moustafa, président du Comité paralympique égyptien.

Le Comité paralympique a choisi avec soin les deux athlètes qui auront l’honneur de porter le drapeau national lors de la cérémonie d’ouverture, à savoir l’haltérophile Rehab Ahmad, numéro 1 mondiale dans sa discipline et médaillée d’argent aux JO de Rio, et Aly El-Zeiny, héros des forces armées égyptiennes blessé lors d’une opération militaire et champion du monde en aviron. « Le choix de Aly El-Zeiny comme porte-drapeau est un hommage à son dévouement pour l’Egypte », ajoute Moustafa.

Dans cette édition des Jeux paralympiques, les espoirs portent sur les deux disciplines qui ont le plus de potentiel pour décrocher des médailles : l’haltérophilie et le volleyball assis.

Rehab Radwan vise l’or en para-haltérophilie.

La para-haltérophilie est depuis longtemps une discipline phare pour l’Egypte. Les haltérophiles égyptiens se sont imposés à maintes reprises sur la scène paralympique en remportant des médailles. A Rio 2016, ils ont remporté 10 médailles : 3 d’or, 4 d’argent et 3 de bronze. A Tokyo, ils ont remporté 6 médailles : 4 d’argent et 2 de bronze. « Depuis l’édition de Séoul en 1988, l’haltérophilie rapporte toujours des médailles pour l’Egypte, et cette année ne devrait pas faire exception. Parmi les athlètes capables de décrocher des médailles, on peut citer Sherif Osman, médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo et champion du monde, ainsi que Rehab Ahmad, championne du monde en 2021, 2023 et 2024 et médaillée d’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo », dit Emad Ramadan, président de la délégation égyptienne aux Jeux paralympiques de Paris.

En plus de l’haltérophilie, l’Egypte nourrit de grands espoirs de médailles en volleyball assis. L’Egypte aborde ces Jeux paralympiques avec un historique solide dans le volleyball assis, ayant remporté des médailles ou réalisé de bons classements à plusieurs reprises. Aux Jeux paralympiques de Beijing 2008, l’équipe d’Egypte a terminé 4e. Elle a été 6e à Londres 2012 et 5e à Tokyo. L’Egypte a également remporté une médaille de bronze à Athènes 2004 et à Rio 2016. « A cette édition, le défi des volleyeurs est grand. Le tirage au sort a placé l’Egypte dans un groupe particulièrement difficile qui regroupe la France, pays hôte, la Bosnie-Herzégovine et le Kazakhstan. Affronter la France sur son sol sera un défi de taille, mais les Egyptiens sont prêts à relever le défi », assure Emad Ramadan.

Tennis de table, athlétisme et natation

Les autres disciplines où les athlètes peuvent remporter des médailles sont le para-tennis de table, le para-athlétisme, le para-aviron et surtout la para-natation où l’Egypte a remporté 5 médailles paralympiques tout au long de son histoire : une d’or, une d’argent et 3 de bronze. Les para-nageurs (une femme, Maka Hussein, et 2 hommes : Ziad Hisham et Ziad Tarek) ont tous de bons palmarès. « La para-nageuse Maka Hussein a été médaillée d’argent en 50 m brasse au Tournoi international de Berlin en 2021 et s’est classée 8e aux Jeux paralympiques de Tokyo. Le para-nageur Ziad Tarek a battu le record d’Afrique sur 50 m libre au Tournoi international de Limoges en 2024. Ces deux para-nageurs sont très talentueux et peuvent faire des surprises en obtenant de bons classements ou simplement en franchissant de nouvelles étapes dans leur carrière », ajoute Emad Ramadan.

L’Egypte compte encore sur l’athlétisme, l’une de ses disciplines phares. L’athlétisme égyptien a été présent aux Jeux paralympiques 12 fois, depuis la première participation égyptienne en 1972, et n’y a jamais été absent. Durant ces 12 participations, il a récolté 87 médailles dont 25 d’or, 27 d’argent et 35 de bronze. Ainsi, l’Egypte espère rééditer les anciens exploits de cette discipline où elle avait remporté une seule médaille à Rio.

Aly El-Zeiny et Marwa Abdelall représentent le para-aviron dans sa première participation paralympique.

En tennis de table, la délégation égyptienne compte 11 athlètes qui ont tous de bons classements mondiaux. Cependant, leurs chances de remporter des médailles sont minimes. Le para-pongiste Sayed Mohamed Youssef se démarque des autres, c’est le pongiste le mieux classé. Il occupe la 4e place mondiale. Son palmarès est impressionnant, avec une collection de médailles, toutes d’or, obtenues dans les Championnats d’Afrique. Le tennis de table égyptien a participé à sept reprises aux Jeux paralympiques durant lesquelles l’Egypte a obtenu 3 médailles, dont une d’argent et 2 de bronze.

Quant au para-aviron, il s’agit de la première participation paralympique de l’Egypte dans l’histoire de cette discipline. Le duo Aly El-Zeiny et Marwa Abdelall en couple mixte a fait un exploit en remportant la médaille d’or aux Championnats d’Afrique en octobre dernier, validant ainsi la première qualification égyptienne aux Jeux paralympiques. « Cette équipe a réalisé un exploit à la Coupe du monde en Suisse en remportant la première médaille de bronze pour l’Egypte dans cette discipline. Les surprises sont donc possibles, même face à une concurrence féroce », explique Mohamed Taha, directeur technique de l’équipe de para-aviron.

Les para-athlètes égyptiens sont déterminés à pousser au maximum leurs limites et à écrire de nouvelles pages de l’histoire sportive égyptienne. Affaire à suivre.