Samedi, 05 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Sports >

Trois médailles précieuses

Paris, Par Doaa Badr et Marianne Youssef, Mercredi, 14 août 2024

Avec trois médailles olympiques, l’Egypte quitte les JO de Paris avec un bilan mitigé oscillant entre satisfaction et déception dans plusieurs disciplines phares qui nourrissaient de grands espoirs de médailles. Bilan.

Trois médailles précieuses

Après 19 jours de compétition, les Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024 ont clôturé au Stade de France par un show futuriste, suivi de concerts électrisants, avant que Tom Cruise n’emporte le drapeau olympique à Los Angeles, ville-hôte des prochains JO d’été en 2028. Les Etats-Unis ont terminé en tête du tableau de médailles avec 40 médailles d’or, 44 d’argent et 42 de bronze (126 au total), suivis par la Chine, 2e avec 40 médailles d’or, 27 d’argent et 24 de bronze (91 au total), et le Japon, 3e avec 20 médailles d’or, 12 d’argent et 13 de bronze (45 au total). L’Egypte s’est classée à la 52e place avec une médaille d’or, une d’argent et une de bronze (3 au total).

Avec une délégation qui est la plus grande de son histoire aux JO : 148 joueurs dans 22 disciplines. Les lueurs d’espoir ont été ternies par des résultats décevants dans plusieurs disciplines où l’Egypte espérait briller. Malgré la forte concurrence, l’Egypte a réussi à décrocher trois médailles, dont la plus précieuse est l’or du pentathlonien Ahmed Elgendy, l’argent décroché par l’haltérophile Sara Samir et le bronze décroché par l’épéiste Mohamed El-Sayed. Si ces médailles constituent des motifs de satisfaction, elles n’effacent pas les déceptions ressenties dans d’autres disciplines phares où les athlètes égyptiens n’ont pas su se hisser au niveau espéré.

Pentathlon moderne : La fierté de l’Egypte

Le pentathlon moderne était la discipline phare de l’Egypte aux JO de Paris grâce à la médaille d’or historique d’Ahmed Elgendy. Le jeune Pharaon a écrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de l’Egypte, de l’Afrique et du monde entier en décrochant la première médaille d’or égyptienne et africaine en pentathlon moderne, tout en battant le record du monde et le record olympique lors des derniers JO, qui se joue avec l’équitation comme 5e discipline. Son compatriote Mohanad Shaban s’est contenté d’une 18e place après être tombé du cheval en équitation. Tandis que la jeune Malak Ismaïl a réalisé un exploit en terminant à la 12e place à l’âge de 19 ans.

Haltérophilie : Une médaille mais des déceptions

Quant à l’haltérophilie, la médaille d’argent de Sara Samir n’a pas été suffisante pour masquer les déceptions ressenties par d’autres membres de l’équipe. Karim Abokahla, en particulier, qui était considéré comme un sérieux prétendant à une médaille, n’a pas réussi à atteindre le podium après son retrait de la compétition à cause d’une blessure le privant d’une chance de se battre pour le podium. Cependant, selon Mohamed Hosny, directeur technique de la sélection, pour le reste de la sélection, l’objectif n’était pas nécessairement de décrocher une médaille, mais de viser un bon classement parmi les meilleurs de leur catégorie. « Nous savions que certains de nos haltérophiles n’étaient pas en mesure de rivaliser pour une médaille, mais l’objectif était de bien figurer dans les classements, telles Halima Abdelazim (81+ kg) classée 7e et Neama Said (71 kg) classée 9e bien qu’elle ait dû interrompre ses entraînements, car elle souffrait d’un abcès », a-t-il déclaré.

Escrime : Espoirs déchus

En escrime, bien que l’épéiste Mohamed El-Sayed ait remporté une médaille de bronze, le reste de la sélection n’a pas été à la hauteur des attentes, laissant un sentiment de grande déception. Les espoirs placés en Ziad Elsissy, placé 4e, et Mohamed Hamza, qui a atteint les quarts de finale, et leurs coéquipiers n’ont pas été concrétisés. En équipe, l’Egypte a participé à 5 des 6 épreuves, hommes et dames, avec au moins un espoir de médaille. Mais les équipes de l’épée et du fleuret (hommes et dames) ont terminé à la 8e et dernière place. Les sabreurs, eux, ont terminé 6es. « A Tokyo, on n’a pas eu de médaille, mais on était satisfait car on a réalisé une bonne performance. Mais aujourd’hui, on a beaucoup progressé, et c’est pour cela qu’on est déçu de ne pas avoir gagné plusieurs médailles en individuel », a déclaré l’entraîneur du fleuret, Maher Hamza.

Tir : Des ambitions reportées

En tir, les attentes étaient élevées pour le tireur Azmy Mehelba qui a échoué pour la 4e fois consécutive de décrocher une médaille pour l’Egypte. Et ce, après son élimination des qualifications du skeet. Le tireur de 33 ans a terminé à la 10e place avec un score de 121. Sa 10e place à Paris est la meilleure obtenue jusqu’à présent, mais toujours sans médailles. Cette place ne suffisait pas pour atteindre la finale, vu que les six premiers seulement atteignent la finale. Malgré ses victoires aux Championnats du monde et à la Coupe du monde, le champion du monde 2022 reste éloigné de son rêve olympique. Le parcours olympique de Mehelba a débuté en 2012 à Londres, où il a terminé à la 36e et dernière place. A Rio, le tireur égyptien a fini à la 11e place, échappant de peu à la qualification. La même situation s’est reproduite à Tokyo, avec une 19e place qui a encore une fois mis ses ambitions olympiques hors de portée.

Lutte : Un bon parcours, mais …

En lutte, une discipline qui avait autrefois apporté des médailles aux JO, une d’or aux JO de 2004 et une d’argent en 2012 par le lutteur gréco-romain Karam Gaber, la sélection repart cette fois-ci sans la moindre médaille. A Paris, les espoirs reposaient principalement sur Abdellatif Mohamed et Nada Medani, deux des lutteurs les plus talentueux de la sélection. Cependant, Abdellatif Mohamed, malgré un parcours solide, a terminé à une 4e place, échouant de peu à remporter une médaille qui semblait pourtant à sa portée. Ce classement a été une grande déception pour l’athlète et pour le staff technique qui espérait le voir ramener une médaille. Pour Nada Medani, la compétition a également été difficile, et elle n’a pas réussi à se hisser parmi les meilleures et ce, en étant battue dans tous les matchs.

Taekwondo : La désillusion

Le taekwondo a réalisé une performance décevante à ces JO. La discipline, qui avait décroché 2 médailles olympiques aux JO de Tokyo 2020, a échoué à remporter une médaille à Paris. Le médaillé de bronze aux JO de Tokyo, Seif Eissa, a perdu son premier match lors du premier tour en catégorie de -80 kg. Même résultat pour son compatriote Ahmed Wael en 68 kg. La meilleure performance égyptienne en taekwondo vient de la jeune Aya Shehata, qui a remporté son premier match aux 8es de finale de la catégorie de 67 kg avant de perdre son match en quarts de finale et de terminer à la 9e place.

Face à ce bilan, il est clair que l’Egypte doit revoir sa stratégie en matière de préparation et d’encadrement des athlètes olympiques, notamment dans les disciplines qui ont déçu l’Egypte tout en imitant la stratégie des disciplines phares, afin de réaliser de meilleurs résultats aux JO de Los Angeles 2028.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique