L’haltérophile Sara Samir, l’une des athlètes ayant porté le drapeau égyptien à la cérémonie d’ouverture des JO, a été au niveau des attentes car elle a décroché la médaille d’argent dans la catégorie des 81 kg en soulevant 117 kg à l’arraché et 151 kg à l’épaulé-jeté, soit un total de 268 kg. Elle arrive en deuxième place derrière la Norvégienne Solfrid Koanda qui a remporté la médaille d’or en enregistrant un nouveau record olympique de 275 kg (121 kg à l’arraché et 154 kg à l’épaulé-jeté).
Sara Samir n’a pas pu retenir ses larmes après son exploit. Ce n’était pas seulement l’émotion d’être montée sur le podium, mais aussi un mélange de fierté et de regret. « J’aurais voulu remporter la médaille d’or », a-t-elle avoué, les yeux embués. « Mais c’était la volonté de Dieu ». Le ministre égyptien de la Jeunesse et du Sport, Dr Ashraf Sobhy, a tenu à féliciter Sara Samir dans la salle d’entraînement après qu’elle a remporté la médaille d’argent, lui demandant de ne pas pleurer après avoir manqué la médaille d’or, lui assurant qu’elle est une grande championne qui a honoré son pays et a rendu le peuple égyptien heureux. Sara a attribué une partie de son succès à la présence du ministre de la Jeunesse et du Sport, qui a assisté à la compétition. Elle a déclaré que cette présence était une source de motivation immense pour elle, la poussant à donner le meilleur d’elle-même et à surmonter la pression de la compétition. « La présence du ministre de la Jeunesse et du Sport m’a apporté un grand soutien et m’a motivée pour remporter cette médaille d’argent », a-t-elle confié avec émotion à Al-Ahram Hebdo.
Dans un geste empreint de patriotisme, Sara a dédié sa médaille au président Abdel Fattah Al-Sissi et au peuple égyptien. Cette dédicace montre à quel point sa réussite est le reflet d’une volonté de représenter fièrement son pays sur la scène internationale.
Un parcours jalonné de sacrifices
Sara n’est pas une nouvelle venue sur la scène olympique. Elle a été révélée aux JO de Rio en 2016, où elle a remporté une médaille de bronze dans la catégorie des moins de 69 kg, devenant ainsi la première femme égyptienne à remporter une médaille olympique en haltérophilie. Ce succès a fait d’elle une figure emblématique de l’haltérophilie féminine en Egypte.
Le parcours de Sara pour atteindre ce sommet a été jalonné de sacrifices. Dans les mois précédant les JO, elle a pris une décision radicale : arrêter toute distraction. « Je ne prêtais aucune attention à mon téléphone portable et aux réseaux sociaux », a-t-elle révélé. Sara a préféré se concentrer uniquement sur ses entraînements, ignorant les commentaires et les attentes extérieures. « J’étais uniquement concentrée sur mes entraînements, ne me souciant pas de mes concurrentes pour ne pas me laisser perturber », déclare Sara.
Après avoir reçu sa médaille, Sara se souvient de ses débuts modestes à Ismaïliya. C’est dans cette ville que ses rêves ont pris forme. « J’ai commencé à pratiquer l’haltérophilie à l’âge de 10 ans, emboîtant le pas à mon grand frère au club de l’Institution militaire d’Ismaïliya. Mes entraînements étaient très modestes. On n’avait pas beaucoup de moyens. J’empilais des disques sur une barre et je suivais calmement les instructions de l’entraîneur », se rappelle-t-elle.
Sa ville natale, fière de son héroïne, a organisé une célébration en l’honneur de Sara. Des fans se sont rassemblés devant sa maison et ont exprimé leur joie à travers des chants traditionnels et des danses.
Avec ce podium olympique, Sara est devenue un exemple à suivre : des filles ont commencé à faire de l’haltérophilie, notamment dans sa province natale, à Ismaïliya. « Il y a des filles qui veulent être comme moi depuis que j’ai gagné la médaille à Rio. Elles ont vu dans mes performances un encouragement à pratiquer ce sport », se félicite-t-elle.
Le chemin de Sara Samir est loin d’être terminé. Elle a encore de nombreuses années pour continuer à briller et, peut-être, pour décrocher cet or olympique qui lui échappe encore. Sara a déclaré qu’elle ne baisserait pas les bras. « L’or est mon rêve et je continuerai à travailler sans relâche jusqu’à ce que je l’atteigne aux prochains JO de Los Angeles », conclut-elle.
Les médailles égyptiennes en haltérophilie aux Jeux olympiques
— C’est aux JO de Berlin en 1936 que l’Egypte a véritablement marqué son entrée sur la scène mondiale. Les haltérophiles égyptiens ont dominé la compétition, remportant cinq médailles : deux d’or, une d’argent et deux de bronze.
— Douze ans après Berlin, aux JO de Londres en 1948, l’Egypte a de nouveau brillé en remportant trois médailles : deux d’or et une d’argent.
— Après plusieurs décennies d’absence des podiums olympiques, l’Egypte fait un retour remarqué aux JO de Pékin en 2008 et à ceux de Londres en 2012, lors desquels les haltérophiles égyptiens remportent respectivement une médaille de bronze et une médaille d’argent, celle-ci ayant été obtenue par Abir Abdel-Rahman. Lors de ces éditions, Abir avait terminé 5e au classement. Toutefois, en 2016, après la disqualification due à un contrôle de dopage positif des trois médaillées de l’épreuve de 2008 et 2012, Abir s’est retrouvée médaillée d’argent de manière rétroactive..
— Aux JO de Rio 2016, l’Egypte a remporté deux médailles de bronze grâce à Mohamed Ihab et Sara Samir.
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