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Mohamed Shaaban : Les JO de Paris seront totalement différents de toutes les éditions précédentes

Doaa Badr , Mercredi, 26 juin 2024

L’Egyptien Mohamed Shaaban (Meedo), président des Comités des jeux et technique à la Fédération mondiale de taekwondo et délégué technique de la discipline aux Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024, évoque la préparation de cet événement majeur. Entretien.

Mohamed Shaaban

Al-Ahram hebdo : Aux Jeux Olympiques (JO) de Paris, vous serez le premier Egyptien, Arabe et Africain à occuper le poste de délégué technique. Que représente cela pour vous ?

Mohamed Shaaban : C’est un grand honneur et une grande responsabilité en même temps. Depuis l’entrée du taekwondo aux JO à Sydney 2000, 3 Sud-Coréens et un Français ont occupé ce poste : les Jeux de 2000, 2004 et 2008 ont été présidés par des Sud-Coréens, pays natal de la discipline, et les JO de 2012, 2016 et 2020 étaient présidés par le Français Philippe Bouedo, ancien président du Comité des Jeux à la Fédération mondiale. Donc, ce sera une grande responsabilité d’occuper ce poste après ces personnes d’une grande expérience. C’est un grand défi et j’entends être digne de cette grande responsabilité qui m’a été donnée de la Fédération mondiale et de son président, Dr Chungwon Choue, qui m’a choisi pour ce poste.

— Vous étiez parmi les responsables de la Fédération mondiale de taekwondo aux JO de Tokyo 2020 et de Rio 2016. Quelle est la différence cette fois-ci ?

— Lors des deux dernières éditions des Jeux, j’étais parmi les responsables de la Fédération mondiale. Mais à Paris 2024, c’est moi qui assume toute la responsabilité. Je suis de près tous les détails avec le comité organisateur. Je travaille depuis deux années sur ce projet, plus de 150 heures avec plusieurs visites pour Paris. C’est un très long processus. Malgré la grande responsabilité et la difficulté du travail, je jouis de tous les détails. Je suis chanceux d’avoir une excellente équipe de travail au comité organisateur des Jeux et à la Fédération mondiale de taekwondo, ce qui facilite mon boulot, surtout en travaillant avec des personnes que je connais depuis des années.

— Comment jugez-vous la préparation française de ces Jeux ?

— Les JO de Paris seront totalement différents de toutes les éditions précédentes. J’étais présent à tous les Jeux depuis Sydney 2000, sauf Pékin 2008, mais je n’ai jamais vu une telle préparation pour les JO. Paris vise à éblouir le monde en organisant des Jeux uniques qui doivent accueillir le plus grand nombre de visiteurs tout en prenant les mesures de sécurité. Ces Jeux sont organisés en Europe et viennent après les JO de Tokyo, organisés durant l’épidémie de Covid-19 avec des mesures difficiles et sans public.

— Qu’est-ce qui distingue le taekwondo à Paris ?

— Aux JO de Paris, le taekwondo aura lieu du 7 au 10 août au Grand Palais qui accueille encore l’escrime. C’est un palais royal historique construit en 1900. Le palais, qui se trouve au coeur de Paris, est un site iconique parmi les grands monuments parisiens, ce qui donne aux compétitions un aspect luxueux et majestueux. Des escaliers royaux, de géantes portes d’une hauteur de 8 mètres et une nef du Palais d’acier et de glace. Cela nous aide à réaliser un setup extraordinaire pour la compétition. En plus, sur le plan technique, le taekwondo à Paris sera plus dynamique, puisque les compétitions se dérouleront selon le nouveau système de jeu « Best of 3 » à la place des points (ndlr : le vainqueur doit remporter 2 des 3 sets).

— Vous êtes connu par des idées révolutionnaires. Qu’est-ce qui distingue le taekwondo à Paris ?

— Le taekwondo témoignera de grandes nouveautés à Paris. Nous avons bénéficié de la majesté du site de compétition, le Grand Palais, pour construire un setup fabuleux. Les gradins seront en acier et d’une hauteur de 50 mètres. Il y aura quatre gradins qui entourent le tatami qui est construit à un niveau élevé du sol sur un podium. En plus, il y aura un gradin très proche du tatami avec un degré d’inclinaison sévère et un gradin au milieu de la salle. En effet, la salle sera comme celle des compétitions de MMA ou une arène de gladiateurs, où l’athlète doit rentrer au tatami en passant au milieu des supporters. Le facteur d’éblouissement sera très élevé. Les couleurs varient entre le violet et le bleu. Les athlètes doivent bien se préparer pour cette atmosphère glorieuse.

— Comment jugez-vous les chances des athlètes africains, arabes et égyptiens aux JO de Paris ?

— Il faut savoir que le plan du taekwondo change à chaque édition des JO : de nouveaux pays émergent et montent sur le podium. Le taekwondo africain et arabe a réalisé une prouesse durant les dernières années. Plusieurs nations africaines et arabes possèdent une grande chance à Paris telles que la Côte d’Ivoire, le Niger, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, l’Arabie saoudite, la Palestine et bien sûr l’Egypte. Pour la sélection égyptienne de taekwondo, le médaillé de bronze olympique à Tokyo, Seif Eissa, possède une bonne chance de remporter une médaille en -80 kg et ses coéquipiers Ahmed Wael et Aya Shehata, qui disputent leurs premiers Jeux, pourront réaliser une bonne performance .


Aux JO de Paris, les compétitions de taekwondo auront lieu au Grand Palais

 Palmarès

1978 : Naissance.

1992 : Pratique le taekwondo au club d’Al-Zohour.

1994-2004 : Membre de la sélection égyptienne de taekwondo.

2004 jusqu’à présent : Directeur financier dans de grandes sociétés internationales.

2012-2017 : Membre du conseil d’administration de la Fédération égyptienne de taekwondo et superviseur général de la sélection nationale.

2015 jusqu’à présent : Vice-président du comité technique de la Fédération mondiale de taekwondo (World Taekwondo, WT).

2017 jusqu’à présent : Président du comité des jeux de la WT.

2021 jusqu’à présent : Membre au Conseil de la WT et président du Comité technique de la WT.

2024 : Délégué technique de la WT aux JO de Paris.

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