Au bout de deux rencontres en qualifications de la Coupe du monde 2026, les Pharaons ont laissé des impressions mitigées. Certes, quatre points contre le Burkina Faso (2-1 au Caire) et la Guinée-Bissau (1-1 à Bissau) sont satisfaisants, mais la performance du onze national n’a pas rassuré, surtout face à des adversaires de moindre calibre.
Sur les 180 minutes, la sélection a manqué de fluidité et d’automatisme au niveau collectif. Face au Burkina Faso (62e mondial), il a fallu une performance individuelle colossale de Mahmoud Hassan « Trezeguet », qui a signé un doublé dans l’espace de huit minutes, avant que le groupe ne tremble en fin de partie pour protéger sa mince victoire. Ensuite, c’était au tour de Mohamed Salah de sauver l’équipe grâce à un coup de génie contre la Guinée-Bissau (116e mondial) pour décrocher le nul et préserver l’invincibilité de l’équipe dans sa course à la Coupe du monde.
« Je suis fier de mes joueurs. Je pense que les gens doivent bien revoir les matchs et nous donner notre mérite. C’était quand la dernière fois que nous nous sommes qualifiés à la Coupe du monde ? C’était quand la dernière fois que nous avons remporté le titre de la Coupe d’Afrique ? Nous avons présenté une bonne performance lors de ces matchs. Nous avons été dominateurs lors des deux matchs et avons imposé notre rythme. C’est quelque chose que l’équipe nationale n’avait pas fait depuis longtemps. Il est normal qu’à certains moments, on perd le rythme, mais l’important c’est qu’on a pu redresser la barre rapidement », a dit l’entraîneur Hossam Hassan après le match de la Guinée-Bissau.
L’ancienne gloire des Pharaons, embauchée en février dernier, a réussi son entrée en scène officielle avec l’équipe nationale et on peut retenir certains aspects de ces deux épreuves.
Des choix tactiques variés
Hassan avait créé la surprise en déployant un schéma de 3-5-2 face au Burkina Faso. Une méthode non adoptée par les Pharaons depuis les trois glorieuses de Hassan Chéhata en Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2006, 2008 et 2010). Malgré le début explosif grâce au doublé de Trezeguet, l’équipe a perdu sa cadence et a manqué d’harmonie, notamment parce que plusieurs joueurs évoluaient dans des rôles qui ne leur étaient pas habituels. D’ailleurs, Hassan a dû retourner à une défense à quatre en deuxième période pour relever son équipe et contenir la pression burkinaise.
Dans le second match, il a aligné ses poulains selon un schéma de 4-3-3 qu’il a dû ensuite transformer en 4-2-3-1 en déployant le talentueux milieu Emam Ashour dans le rôle du numéro 10 pour revenir au score. Une manoeuvre tactique qui a payé avec le but d’égalité et les nombreuses opportunités qui s’étaient offertes et qui, sans la maladresse des attaquants, auraient pu décrocher les trois points du match.
Buteur historique d’Egypte, Hassan prime l’attaque et pousse ses joueurs vers l’offensive constamment. Cela vient parfois au risque de l’organisation défensive qui a failli à deux reprises en deux matchs. La charnière défensive et le gardien Mohamed Al-Shennawy étaient exposés à plusieurs reprises.
« Ce n’est que le quatrième match de Hossam à la barre de l’équipe. Ces matchs permettent à l’entraîneur de trouver ses pistes et tester ses idées. Il prendra le temps pour adapter ses méthodes aux joueurs et voir ce qui convient le mieux à l’équipe », a dit Ahmed Hossam « Mido », l’ancien attaquant d’Egypte et analyste sportif.
Le rôle de Salah
Pour sa première action avec l’équipe sous l’ère Hassan, la question était : où se situe Salah dans le dispositif de l’entraîneur ? Sur papier, l’ailier de Liverpool a été déployé en tant qu’attaquant, aux côtés de Mostafa Mohamed dans le 3-5-2 utilisé contre le Burkina Faso. Même lorsque le système a changé en deuxième période, Salah est resté plutôt dans l’axe.
« Je lui avais donné une liberté totale d’évoluer où il veut sur le terrain et j’avais organisé le reste du groupe autour de lui. Je voulais qu’il soit positionné devant afin qu’il concentre son énergie dans le dernier tiers », avait expliqué Hassan.
Mais Salah n’a pas été à la hauteur des attentes et s’est rarement trouvé en position menaçante. Face à la Guinée-Bissau, il était situé aussi dans l’axe, mais ce n’était que lorsqu’il a été déployé sur le flanc droit qu’il a pu faire la différence en débarquant dans la surface et enroulant une frappe dans la lucarne pour décrocher le nul. C’est là qu’il peut mieux étaler son talent et trouver des espaces pour faire la différence grâce à sa rapidité mais, à l’âge de 32 ans, il faut aussi gérer l’effort et les distances qu’il parcourt sur la pelouse.
Hassan a encore besoin de temps et de répétitions pour trouver sa bonne formule. Mais il peut compter sur un Salah en bonne forme et à l’aise sur le terrain pour débloquer les rencontres les unes après les autres jusqu’à décrocher le billet du Mondial 2026.
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