Al-Ahram Hebdo : Avez-vous posé votre candidature au poste de président de la Fédération internationale de pentathlon moderne ?
Sharif El-Erian : J’ai effectivement déclaré mon intention de me porter candidat au poste de président de la Fédération internationale de pentathlon moderne lors de la prochaine élection. Cependant, il est important de noter que la période de candidature officielle n’a pas encore débuté. La procédure officielle de candidature s’ouvrira après les Jeux olympiques de Paris 2024 et les élections se tiendront lors de l’assemblée générale de la Fédération internationale de pentathlon moderne du 15 au 17 novembre 2024 à Riyad, en Arabie saoudite. 120 pays seront présents pour voter.
— Quel est votre programme pour l’élection ?
— Mon objectif principal est de partager l’expérience égyptienne en matière de développement du pentathlon moderne avec le monde entier. L’Egypte a connu des progrès remarquables ces dernières années, devenant un modèle à suivre dans ce domaine. Aujourd’hui, l’Egypte domine les podiums des Championnats du monde seniors, juniors et cadets. Ce succès est le fruit d’un programme scientifique rigoureux qui touche à tous les aspects de notre sport. Mon ambition est de transmettre ce savoir-faire et ces bonnes pratiques aux autres nations. Je souhaite également améliorer la place du pentathlon moderne au sein des 32 sports olympiques. Notre discipline est actuellement classée dans la 3e catégorie des sports olympiques et a failli être retirée du programme olympique en 2028. Cette situation ne correspond pas à la riche histoire du pentathlon moderne, sport créé par Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques, comme discipline mettant à l’épreuve l’athlète le plus complet.
— Que manque-t-il à la Fédération internationale de pentathlon moderne ?
— Les récentes modifications apportées au format de la discipline ont contribué à accroître sa popularité. Aux Jeux olympiques de Paris, la finale se déroulera en 90 minutes, soit la durée d’un match de football, rendant la compétition plus dynamique et captivante pour les spectateurs. Après Paris, l’épreuve d’équitation du pentathlon moderne, qui comprend cinq disciplines (escrime, natation, équitation, laser-run, combinant course à pied et tir), sera remplacée par l’épreuve d’obstacles. L’objectif de ce changement est de rendre le pentathlon moderne plus dynamique et plus télégénique, afin de garantir sa place aux Jeux olympiques. Il est important de souligner que le remplacement de l’équitation par une nouvelle discipline était une condition sine qua non pour le maintien du pentathlon moderne au programme olympique des Jeux de Los Angeles 2028. Si la discipline connaît un essor certain, le manque de sponsors est un frein majeur à son développement. Actuellement, la Fédération internationale de pentathlon moderne dépend essentiellement des subventions du Comité international olympique, ce qui est insuffisant pour assurer un développement optimal de la discipline. C’est pourquoi je ferai de la recherche de sponsors une priorité absolue.
— Vous avez des idées révolutionnaires. Pourriez-vous travailler avec la même équipe à la Fédération internationale ?
— Oui, bien sûr. L’équipe administrative de la Fédération internationale est composée d’excellentes personnes avec une grande expérience, telles que Shiny Fang, la secrétaire générale, qui possède un parcours remarquable. En plus, il est important de préciser qu’en cas de ma victoire, le siège de la Fédération internationale restera à Monaco, tandis que le bureau du président pourra être situé dans son pays natal.
— Qui sont vos concurrents à l’élection ?
— Cette année, le président de la Fédération internationale de pentathlon moderne, Klaus Schormann, a annoncé qu’il ne se porterait pas candidat au poste de président lors de la prochaine élection. A ce jour, seul le vice-président de la Fédération internationale, le Français Joël Bouzou, a présenté sa candidature. C’est une personne d’une grande expérience : il a été athlète, secrétaire général de la Fédération internationale pendant 15 ans, président de l’Association mondiale des olympiens (WOA) et conseiller aux sports du Prince Albert II de Monaco. Nous avons eu l’occasion de discuter ensemble.
— Cela veut-il dire que vous ne vous portez pas à nouveau candidat à la présidence de la Fédération égyptienne de pentathlon moderne ?
— Dès les dernières élections, j’avais décidé que ce mandat serait mon dernier à la tête de la Fédération égyptienne. J’ai été président de la Fédération égyptienne de 2012 jusqu’à aujourd’hui, et j’en ai été vice-président de 2008 à 2012. Durant toute cette période, j’ai tout mis en oeuvre pour promouvoir la discipline en Egypte. Les résultats de l’Egypte sur la scène internationale prouvent que j’ai obtenu un grand succès. Il est important de souligner que nous n’avons pas seulement travaillé avec les athlètes, mais que nous avons également oeuvré pour rehausser le niveau de tous les acteurs de notre sport, y compris les entraîneurs et les administratifs. Le pentathlon moderne égyptien compte aujourd’hui d’anciens champions au parcours administratif couronné de succès. Ainsi, l’Egypte possède des générations qui se succèdent non seulement d’athlètes, mais aussi d’entraîneurs et d’administratifs.
— Pensez-vous à l’élection du président du Comité olympique égyptien ?
— Je souhaite me concentrer sur le poste international, qui est beaucoup plus important pour l’Egypte. Il faut savoir que les postes internationaux jouent un rôle crucial dans le développement des sports égyptiens et procurent une plus grande influence au pays. Actuellement, l’Egypte compte un seul président, Hassan Mostafa, président de la Fédération internationale de handball, et quatre vice-présidents, Abdelmoneim El-Husseiny en escrime, Wagih Azzam en cyclisme, Alaa Meshref en tennis de table et moi-même.
— Que pensez-vous des chances de l’Egypte aux Jeux paralympiques de Paris ?
— La préparation des équipes nationales se déroule conformément aux programmes de chaque fédération. Quant aux chances de l’Egypte, selon les statistiques, le pays pourrait remporter près de six médailles olympiques à Paris. Les disciplines les plus prometteuses sont l’haltérophilie, le pentathlon moderne, l’escrime, la lutte, le tir (Azmy Mehelba), l’équitation (Nael Nassar), sans oublier le handball et le football.
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