Al-ahram hebdo : Vous attendiez-vous à cette victoire à la tête de la Fédération égyptienne ?
Mohamad Abdel-Aziz Ghoneim : Franchement, oui. Tous les indices indiquaient que j’étais le meilleur. Les membres de l’assemblé générale sont des personnes respectables qui veulent le bien de la discipline. Ils m’ont fait confiance, car ils me connaissent bien et connaissent mon parcours et mes exploits lorsque j’étais directeur technique de la sélection et lorsque j’ai offert à l’Egypte 3 médailles olympiques dont une d’argent et 2 de bronze lors des Jeux olympiques d’Athènes 2004. Je suis dans ce domaine depuis 25 ans. Comme je suis professeur à la faculté d’éducation physique, les gens m’ont donné leurs voix. J’ai gagné en récoltant 38 voix contre 19 pour mon concurrent, Diaa Mohamad. Je suis très heureux de cette victoire. La liste comportait les noms de Mohamad Touma, Réfaat Abdel-Salam, Chérif Al-Darawani, Tewfiq Hussein et Mohamad Ali.
— Quelle était votre première décision en tant que président de la Fédération égyptienne ?
— Ma première décision était de revoir la direction au sein des comités et des zones. Pour réaliser un succès dans un travail, il faut commencer par la base. Il faut mettre chaque personne à sa bonne place selon ses capacités et ses potentialités. Tous les comités de la Fédération égyptienne doivent être en conformité avec ceux de la Fédération internationale. Je vais aussi revoir les directions des entraîneurs et des arbitres. J’exige des qualifications de tous les collaborateurs.
— Cela veut-il dire que certains vont perdre leur travail ?
— Non, pas du tout. Chaque personne pourra travailler mais au poste qui lui convient le mieux. Et pour les entraîneurs et les arbitres, ils ont besoin de réhabilitations. Ils doivent effectuer des stages de préparation, afin d’acquérir l’expérience qui leur manque et pour être à la hauteur de leur mission. Mon bureau est ouvert à tous, mes concurrents à l’élection et les membres de l’ancien Conseil d’administration. Tous ceux qui veulent travailler pour l’amélioration et le développement de la discipline sont les bienvenus.
— L’organisation va vous prendre beaucoup de temps avant de commencer à vous intéresser à la boxe. Avez-vous un plan ?
— Ça ne va pas me prendre beaucoup de temps, car je connais tous les détails au sein de la Fédération et des clubs. Il faut préciser que je ne travaille pas seul, toute une équipe travaille avec moi et m’aide beaucoup. Pour le plan, il est prêt depuis des mois et s’étend jusqu’en 2020. Durant les conférences de presse que j’ai effectuées avant l’élection, j’ai discuté de ce plan. En effet, j’ai commencé à travailler selon ce plan au lendemain de mon élection qui était le 14 septembre.
— Quels sont les points principaux de ce plan ?
— Mon principal but est de former des sélections solides dans toutes les catégories d’âge. Pour réaliser cela, je vais construire une sélection des jeunes -16 ans, une sélection de juniors -18 ans, deux sélections seniors A et B et une sélection féminine. La sélection des jeunes -16 ans est la plus importante, car elle formera une base pour la sélection nationale. Donc, je vais accorder plus d’intérêt aux jeunes, afin d’avoir une large base et une bonne variété, ce qui aide au développement de la discipline et par suite la sélection nationale. Il faut élargir la base pour avoir de bons athlètes au sommet. Afin de réaliser cela, je vais former des groupes composés des meilleurs entraîneurs et arbitres qui parcourront les 4 coins de l’Egypte, afin de dénicher des boxeurs prometteurs. Je vais créer des centres pour la pratique de la boxe dans les différents gouvernorats. Je pourrai désigner un entraîneur pour chaque boxeur près de son village. Je vise augmenter le nombre des pratiquants et augmenter le nombre des clubs. Ce nombre qui est de 15 doit atteindre plus de 20.
— Quels sont vos objectifs pour le futur proche ?
— L’Egypte possède des boxeurs très talentueux qui ont besoin d’un travail scientifique pour s’améliorer sur le plan international. Il est à noter que la sélection nationale a terminé 2e des derniers Championnats d’Afrique des nations, soit une bonne performance vu le niveau très élevé des boxeurs africains. Plusieurs boxeurs égyptiens ont disputé les quarts de finale des Championnats du monde qui sont plus difficiles que les Jeux olympiques. Le jeune Hicham Yéhia Abdel-Aal a réalisé plusieurs prouesses sur la scène internationale. Il est médaillé de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse. Il a passé le premier tour des JO de Londres avant de s’incliner aux 16es de finale. En plus, il a remporté plusieurs médailles aux Mondiaux juniors. En effet, la plupart des boxeurs de la sélection nationale sont très jeunes. Ils pourront réaliser de bonnes performances dans la période à venir. Nous effectuerons des essais, afin de choisir les meilleurs boxeurs. En 2013, ils disputeront les Championnats méditerranéens, les jeux de la Francophonie et les Championnats du monde. Je suis très optimiste pour réaliser des exploits.
— Lorsque vous étiez directeur technique de la sélection, vous aviez réclamé une bonne préparation, des stages à l’étranger et un bon encadrement technique. Pensez-vous réaliser ces demandes aujourd’hui ?
— Bien sûr, puisque j’étais entraîneur et j’ai vécu tous les problèmes avec les joueurs. Je les connais par coeur. Je vais les satisfaire tous. L’encadrement technique de la sélection doit comporter un directeur technique d’un niveau international, un nutritionniste et un psychologue très importants pour les athlètes. Outre cela, l’équipe doit effectuer un bon nombre de compétitions internationales chaque année et doit effectuer plusieurs stages de préparation à l’étranger, afin d’acquérir une expérience internationale. L’entraînement doit être d’un niveau très élevé. Et les athlètes doivent avoir des suppléments alimentaires, car ce sport de combat a besoin d’un grand effort. Afin de réaliser cela, j’espère augmenter le budget de la Fédération .
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