Inès a réalisé le premier exploit pour la lutte féminine.
« c’est
une première dans l’histoire de la lutte féminine égyptienne : réussir à remporter une médaille au Grand Prix, l’un des tournois internationaux les plus prestigieux. Ce tournoi réunit les champions du monde, les champions continentaux et les champions olympiques, ce qui rend la compétition très serrée. Cette médaille est donc très précieuse pour moi », dit Inès fièrement. Cette jeune lutteuse a été devancée par l’Américaine Elena Pirozhkova, qui a remporté la médaille d’or, et l’Ukrainienne Alina Makhynia, médaillée d’argent. «
La compétition était très dure dans ma catégorie face aux Etats-Unis, l’Ukraine et le Japon qui possèdent des lutteuses très solides. Pourtant, j’ai pu faire un très bon parcours et j’ai gagné un match très disputé contre la lutteuse du Kazakhstan, Zarina Kunangarayeva. J’ai atteint le stade des quarts de finale, mais j’ai perdu le match contre l’Ukrainienne Alina qui est très forte. Elle est championne du monde et championne d’Europe en 2013 », raconte Inès. Suite à ce succès, Inès a reçu un chèque de 2 000 dollars de la Fédération internationale de lutte.
Cette lutteuse talentueuse a été choisie parmi ses camarades de la sélection après des tests effectués par l’encadrement technique en vue de choisir la meilleure athlète à même de représenter l’Egypte dans le tournoi Grand Prix. « Durant ces tests, j’ai réussi à réaliser les performances requises. Ensuite, j’ai suivi un programme d’entraînement intensif pour être en bonne forme en Azerbaïdjan », ajoute-t-elle.
Inès avait une force physique qui la prédestinait à un tel succès. Elle a commencé à faire de la lutte à l’âge de 16 ans. Au départ, c’était juste pour s’amuser. Mais un jour, son entraîneur lui a dit qu’elle avait des atouts physiques et musculaires qui lui permettaient de pratiquer ce sport. « Très vite, j’ai eu une attirance particulière pour la lutte libre qui implique une grande puissance physique et musculaire afin d’obtenir le contrôle de mon adversaire par le biais de techniques de projection, d’accrochage et de crocs en jambes », explique-t-elle. Ainsi, pour survivre dans cette discipline, il faut, selon elle, beaucoup de courage, tant les entraînements sont rudes. « Je m’entraîne trois fois par jour lorsque je prépare les championnats. Je me lève à 5h30 pour courir, je fais une pause à 7h pour le petit-déjeuner. A 10h, je reprends l’entraînement en salle jusqu’à 13h. J’y reviens à nouveau à 16h, jusqu’à 19h30. C’est un programme que je suis à la lettre, du lundi au dimanche », ajoute-t-elle. A l’âge de 16 ans, Inès est tombée amoureuse de ce sport de combat et a décidé de s’assumer totalement dans ce milieu très masculin. Elle estime que la lutte n’est pas un sport réservé aux hommes seulement. Elle admet que s’engager dans ce sport en tant que femme n’est pas facile car il faut parfois faire face aux critiques de certains qui estiment que c’est un sport masculin. « Mais, j’avais une volonté de fer pour continuer dans ce sport très difficile dont les stars sont très rares car la plupart des lutteuses quittent cette discipline très tôt », confie-t-elle.
A l’âge de 18 ans, elle intègre très vite les seniors où elle se distingue. Elle a pris part à de nombreuses compétitions africaines, arabes et internationales, et elle ressort à chaque fois avec une médaille. Entre 2009 et 2013, elle est sacrée championne d’Afrique 5 fois. En 2009, elle est 5e aux Mondiaux juniors. En 2010, elle est médaillée d’argent aux Jeux méditerranéens. Et en 2013, elle réalise son exploit international en remportant une médaille de bronze au tournoi Grand Prix en Azerbaïdjan. Pleine d’ambition, Inès veut poursuivre son parcours pour atteindre un niveau plus professionnel. « Je me prépare pour participer à un autre tournoi Grand Prix en 2014. Mon rêve est de participer aux JO de Rio de Janeiro car je n’ai pas participé à ceux de Londres », conclut-elle.
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