Les projecteurs se sont éteints à l’Aspire Dome de Doha, au Qatar, pour annoncer la clôture de la 21e édition des Championnats du monde de natation qui se sont déroulés du 2 au 18 février 2024, cinq mois et demi avant les Jeux Olympiques (JO) de Paris. Ces Championnats du monde, qui rassemblent les épreuves de bassin, d’eau libre, de plongeon, de natation artistique et de water-polo, devaient initialement avoir lieu à l’été 2023, mais la pandémie du Covid-19 a chamboulé le calendrier. Alors que les Mondiaux sont habituellement organisés tous les deux ans, cette édition est la troisième en l’espace de 19 mois. Dans un premier temps, les Mondiaux 2021 qui devaient avoir lieu à Fukuoka au Japon ont été repoussés au printemps 2022. Puis en début d’année, la Fédération internationale de natation (Fina) a annoncé un nouveau report, au printemps 2023, à cause du contexte sanitaire. En conséquence, les Mondiaux prévus en 2023 à Doha ont dû être décalés à 2024.
La capitale du Qatar, qui accueille l’événement pour la première fois, a accueilli les Mondiaux avec grand succès. L’Aspire Dome, qui a accueilli la natation course, la natation artistique et le water-polo, est une enceinte multisports présentée comme la plus grande du monde et suscite l’admiration de tous les participants.
C’est la Chine qui a occupé la première place au tableau des médailles avec 23 médailles d’or, 8 d’argent et 2 de bronze, soit 33 au total. Les Etats-Unis viennent à la deuxième place avec 9 médailles d’or, 6 d’argent et 8 de bronze (23 au total), et l’Australie troisième avec 7 médailles d’or, 12 d’argent et 5 de bronze (24 au total). Au milieu de ce lot, l’Egypte occupe la 31e place au tableau des médailles avec 2 médailles de bronze. En effet, pour la première fois dans son histoire, l’Egypte a décroché 2 médailles aux Mondiaux de natation grâce à Farida Osman, médaillée de bronze en 50 m papillon, et Maha Amer, médaillée de bronze en plongeon (tremplin 1 m).
A 29 ans, la sprinteuse Farida Osman a remporté la médaille de bronze sur 50 m papillon en réalisant un temps de 25,67 secondes derrière la Suédoise Sarah Sjoestroem, médaillée d’or avec un temps de 24,63 secondes, et la Française Mélanie Henique, médaillée d’argent avec un temps de 25,44 secondes. L’Egyptienne a marqué l’histoire en décrochant sa troisième médaille de bronze aux Mondiaux après celles de 2017 et 2019 également en 50 m papillon, épreuves non olympiques. En 2022, Osman a raté le podium terminant à la quatrième place.
Aux Mondiaux de Qatar, l’Egyptienne a réalisé plusieurs exploits. A part d’être la première Egyptienne à remporter 3 médailles aux Mondiaux de natation, elle a atteint à Doha sa 7e finale consécutive dans cette épreuve. Alors que Sarah Sjostroem a de nouveau remporté l’épreuve, sa 6e fois, Osman est toujours en avance en termes de nombre d’apparitions finales consécutives. Osman, détentrice du record d’Afrique dans cette épreuve, est encore à une étape du record de Federica Pellegrini de 8 participations consécutives en finale (finale du 200 libre de 2005 à 2019).
En plus, pour la première fois, la finale du 50 m papillon a vu la présence de deux nageuses africaines : l’Egyptienne Farida Osman et la Sud-Africaine Erin Gallagher qui a terminé à seulement 0,02 derrière Osman et à une 4e place déchirante.
« Je suis très fière d’être en finale. J’ai trois médailles de bronze. Etre la première et la seule Egyptienne à avoir des médailles de bronze aux Mondiaux de natation, c’est quelque chose qui me rend totalement heureuse. Cette médaille est très précieuse, c’est pour moi-même, pour l’Egypte et pour tous les pays arabes. C’était mon objectif depuis longtemps. Le fait de pouvoir y parvenir plus d’une fois, c’est quelque chose qui me rend très heureuse. Il est toujours difficile de ne pas penser à l’avenir car tous les athlètes sont très compétitifs. J’essaie toujours de me concentrer sur mon plan de course et de l’exécuter du mieux que je peux », a déclaré l’Egyptienne après la course.
Egalement, Osman, qui a nagé collégialement pour les Cal Bears (Etats-Unis), a atteint les demi- finales du 100 m papillon et du 50 m nage libre terminant 15e et 16e respectivement. Il est à noter qu’elle n’a pas réalisé le minimum requis pour se qualifier pour les JO de Paris 2024, mais l’Egypte possède un quota du continent africain.
Une médaille historique en plongeon
En plongeon, l’Egyptienne Maha Amer Eissa a réalisé un exploit pour son pays en décrochant la médaille de bronze en tremplin 1 m avec 257,15 points derrière l’Australienne Alysha Koloi, médaillée d’or avec 260,50 points, et l’Anglaise Grace Reid, médaillée d’argent avec 257,25 points. La médaille de Amer est la première pour l’Egypte en plongeon. « C’est un rêve devenu réalité, non seulement de représenter l’Egypte dans cette compétition mondiale prestigieuse, mais aussi d’écrire l’histoire pour mon pays dans le plongeon. Je n’aurais pas pu y parvenir sans le soutien indéfectible de mon entraîneur, de mes coéquipiers et de la communauté égyptienne des plongeurs », a affirmé Amer après son exploit.
Maha Amer.
Le podium était entièrement nouveau puisqu’il s’agissait également de la première médaille pour Reid, 27 ans, et Amer, 24 ans. Amer a mené les trois premiers tours de l’affaire de cinq tours avant que Koloi ne vole la tête avec un 1 1/2 inversé avec 1 1/2 torsions. La 3e place de Amer a marqué la toute première médaille de l’Egypte aux Mondiaux en plongeon. L’Egypte n’a jamais remporté l’argent ou l’or dans aucune discipline aquatique aux Mondiaux. « J’étais si près de remporter une médaille d’or ce soir, c’était comme hors de ce monde », a déclaré Amer. « La foule dans la piscine m’a un peu trop soutenue ! Cela a certainement ajouté beaucoup de stress, mais, nous sommes dans un pays arabe et c’était logique. Ils voulaient que je gagne et ils m’ont rendue très, très heureuse. J’ai beaucoup rêvé de ce moment », a ajouté Amer. « J’aurais aimé avoir un peu plus de confiance en mes capacités de plongée, mais je pense que rester humble est mieux », conclut-elle.
Il est à noter que Maha Amer s’est déjà qualifiée pour les JO de Paris après avoir remporté la médaille d’or aux Championnats d’Afrique.
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