(Photo : Page Facebook de Zamalek)
Zamalek est passé tout près de l’humiliation, samedi au Caire, en match de qualification pour la phase de poule de la Coupe de la Confédération face à l’équipe djiboutienne d’Arta Solar. Les Blancs avaient perdu le match aller 2-0, devenant ainsi la première équipe égyptienne à s’incliner face à un adversaire djiboutien. Menés 1-0 jusqu’à la fin de la première période, les joueurs de Zamalek ont réussi une remontée remarquable marquant 4 buts en 40 minutes par l’intermédiaire de Youssef Ibrahim, Mahmoud Abdel-Razeq (Chikabala), Ahmad Al-Sayed (Zizo) et Hamza Mathlouthi. Les Blancs décrochent ainsi leur billet pour la Coupe de la Confédération (4-3 sur l’ensemble des deux matchs). « C’était un match difficile et il y avait trop de pression sur les joueurs en raison des derniers résultats. Nous avons raté plusieurs occasions en première période et il a fallu que nous changions notre système après la pause, et cela a immédiatement payé. Nous avons marqué un but après 4 minutes seulement, ce qui a permis d’alléger la pression et a aidé les joueurs à se concentrer pour marquer d’autres buts », déclare l’entraîneur adjoint de l’équipe, Medhat Abdel-Hadi. Zamalek est parvenu à éviter ce qui aurait été un « désastre », mais on ne peut pas dire que l’équipe est sortie de son malaise. Il s’agit là de la première victoire de la saison en quatre matchs pour le ténor cairote. Dans le championnat, l’équipe n’a toujours pas gagné de match après deux journées et a pris du retard sur les deux favoris Ahli et Pyramids FC. Le doute s’est emparé des joueurs, et l’entraîneur colombien, Juan Carlos Osorio, est sous pression.
« Osorio a beaucoup de nouvelles idées, mais il ne faut pas rêver. Il veut présenter un beau football quel que soit le résultat. L’équipe manque de cohérence et d’équilibre. Il doit assurer les résultats, car Zamalek est un grand club qui joue pour les titres », affirme Ayman Younès, ancienne gloire du club et analyste sportif.
Le technicien colombien joue selon un schéma de 3-2-4-1 ou 4-1-4-1, s’inspirant de la période où il a assisté l’Espagnol Pep Guardiola en juin 2021. Mais ces deux schémas sont nouveaux pour les joueurs de Zamalek qui peinent encore à les digérer. Malgré la multitude d’occasions créées dans le compartiment offensif, la défense de l’équipe est largement exposée. En quatre matchs, Zamalek a concédé 6 buts depuis le début de la saison. Et depuis l’arrivée d’Osorio en avril 2023, l’équipe a marqué 33 buts et concédé 23 en 17 matchs. Mais pour lui rendre justice, il faut reconnaître que l’axe de Zamalek est gravement handicapé par l’absence de l’international Mahmoud Hamdi, en raison de blessure au genou, tandis que le duo expérimenté Mohamad Abdel-Ghani et Mahmoud Alaa ont beaucoup perdu de leur niveau. Par ailleurs, Osorio ne semble pas encore décidé sur l’équipe type, car depuis son arrivée, il a utilisé 33 joueurs et procédé à pas moins de 5 changements dans son onze de départ. « Je n’ai pas de joueurs titulaires et d’autres remplaçants. J’utilise les joueurs en fonction des matchs et il faut que je fasse tourner mes effectifs, car nous avons un calendrier très chargé », a déclaré le Colombien lors d’une conférence de presse.
Un club en crise
Mais les problèmes de Zamalek ne se trouvent pas uniquement sur la pelouse. Le club est en pleine tourmente financière depuis déjà plusieurs années et souffre d’un vide administratif. Un comité provisoire est en charge de gérer le club jusqu’à la fin des élections le mois courant après la démission de l’ancien conseil d’administration. Le club est gravement endetté en raison des sanctions imposées par la FIFA pour le non-respect des engagements contractuels avec plusieurs clubs et les arriérés des salaires et des primes non payés aux joueurs. La dette est estimée à plus d’un milliard de L.E., ce qui a complètement influencé la capacité du club. Zamalek a été interdit de recrutement cet été pour non-paiement des pénalités et des sommes dues, et cette suspension ne sera levée qu’après le paiement des dettes. Alors que le mercato estival était chaud, les Blancs ont été privés de renforts et n’ont pas pu étoffer leur équipe. La nouvelle administration est engagée dans une course contre la montre pour essayer de régler ce dossier avant janvier, afin de remplacer les joueurs qui partent et renouveler les contrats de certains joueurs comme le latéral international Ahmad Fattouh.
Les Blancs doivent à présent se reprendre et éviter les dégringolades jusqu’à janvier, afin de sauver la saison et éviter un autre cauchemar.
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