Abdellatif Mohamed est le seul lutteur à avoir validé sa qualification olympique grâce à une médaille de bronze aux Mondiaux.
Abdellatif Mohamed est le seul lutteur égyptien en grécoromain qui a pu décrocher le ticket olympique en remportant une médaille de bronze aux Championnats du monde qui se sont achevés en Serbie la semaine dernière. Il a raflé le bronze en battant le Chinois Ligzhe Meng sur le score de 3 à 2, validant ainsi sa troisième participation olympique. Abdellatif Mohamed, connu sous le nom de Bougui, a un riche palmarès. Il est le champion d’Afrique depuis 2015. Il a été médaillé de bronze aux Championnats du monde de Budapest des moins de 21 ans et médaillé d’argent aux Jeux Méditerranéens (JM) en 2022. Les 5 autres lutteurs égyptiens et la seule lutteuse qui ont participé aux Championnats du monde en Serbie ont raté leur qualification olympique. Le deuxième tournoi qualificatif sera les Championnats d’Afrique qui auront lieu en 2024. En fait, selon le système qualificatif imposé par la Fédération internationale de lutte, seuls les 3 premiers lutteurs de chaque catégorie de poids iront à Paris. La star de la sélection féminine de lutte libre, Samar Hamza (76 kg), l’une des favoris pour une médaille, a terminé à la 11e place. Quant au médaillé de bronze olympique Mohamed Elsayed « Kisho », également favori pour une médaille, il n’a pas réédité ses exploits à ces Championnats du monde. Kisho a fait un fort come-back après trois ans d’absence aux Championnats d’Afrique de Tunisie en mai dernier, en remportant une médaille d’or. Il a un palmarès plein de médailles : il est le champion du monde des moins de 23 ans et champion d’Afrique 6 fois successifs.
Compétition serrée
Avec une seule médaille de bronze obtenue par Abdellatif Mohamed, la moisson de la sélection égyptienne de lutte est donc très minime. Un seul bon classement a été obtenu par Amr Reda Ramadan (70 kg) qui termine 7e en lutte libre. Avec ce bilan en demi-teinte, l’Egypte n’a pu qualifier qu’un seul lutteur, mais selon Mohamed Tolba, directeur technique de la sélection, les autres lutteurs ont une autre chance pour se qualifier aux Jeux Olympiques (JO) de Paris à travers les Championnats d’Afrique en 2024. « La compétition était très serrée face au Japon, aux Etats-Unis et à l’Iran. Quant à la star de la sélection, Samar Hamza, elle n’était pas en bonne forme, malgré une bonne préparation. Je suis certain qu’elle fera mieux la prochaine fois car elle a battu des lutteuses plus fortes dans d’autres compétitions internationales, et elle trône actuellement sur le classement mondial dans sa catégorie de poids », explique Mohamed Tolba. Selon lui, l’objectif est de qualifier 9 lutteurs, soit le même nombre que lors des JO de Tokyo. « Les lutteurs sont à la hauteur de la qualification. Ils l’obtiendront aux Championnats d’Afrique. La preuve est que l’Egypte a réussi, lors des Championnats d’Afrique de Tunisie en mai dernier, à prendre la tête du tableau final avec 11 médailles d’or, 8 d’argent et 4 de bronze », ajoute Tolba. En fait, la lutte a donné à l’Egypte un bon nombre de médailles aux JO, dont les dernières ont été obtenues par le lutteur légendaire Karam Gaber, qui a décroché une médaille d’or aux JO d’Athènes 2004 et une médaille d’argent aux JO de Londres 2012. Mais la lutte a connu une forte régression après le départ de Karam Gaber et la naturalisation de plusieurs lutteurs aux Etats-Unis tels que Tareq Abdel Sallam, un athlète talentueux de la sélection et médaillé à plusieurs reprises à l’échelle internationale. Pour restaurer la gloire de la lutte égyptienne, la Fédération travaille depuis des années pour former une sélection junior forte. « Ces efforts ont commencé à porter leurs fruits, puisque Moustafa Alameldin a offert à l’Egypte sa première médaille d’or aux Mondiaux juniors de Jordanie des moins de 20 ans en août dernier », conclut-il.
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