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Championnat 2022-2023 : Les succès des uns et les déboires des autres

Karim Farouk , Vendredi, 04 août 2023

La saison 2022-2023 s’est achevée sur un bilan plus ou moins prévisible. Au sommet, la concurrence a été vite tranchée avec la suprématie d’Ahli, mais au fond du classement, le suspense est resté jusqu’au sifflet final. Retour sur les faits les plus marquants.

Championnat 2022-2023 : Les succès des uns et les déboires des autres

C’est enfin terminé ! Débutée le 18 octobre 2022, cette saison s’est étalée sur plus de 9 mois pour prendre fin le 26 juillet dernier par la rencontre entre Masri et Ahli. Un autre exercice assez condensé, mais qui a maintenu le suspense. Bien qu’Ahli ait tranché les débats assez tôt, le suspense est resté jusqu’au bout dans la bataille de relégation.

Il a fallu un Suisse pour remettre les pendules à l’heure chez les Rouges. L’entraîneur Marcel Koller a mené Ahli au titre de champion 2023, hors de portée lors des deux dernières saisons en faveur du rival classique Zamalek. Un 43e titre record qui marque l’écrasante supériorité des Rouges face à leurs rivaux : Zamalek (14 titres), Ismaïli (3 titres), Ghazl Al-Mahalla, l’Olympique d’Alexandrie et Tersana (1 titre chacun). Les hommes de Koller ont frôlé la perfection si ce n’était qu’une défaite de 3-0 contre Pyramids FC en fin du parcours. Ahli a dominé les statistiques en terminant la saison avec 10 points d’écart devant le dauphin Pyramids, plus forte attaque avec 63 buts et plus forte défense avec 13 buts concédés.

« Koller a fait un travail impressionnant dans la gestion de l’équipe. Il a remis la discipline au sein du groupe et a amélioré le niveau collectif et individuel des joueurs. De même, il a bien tourné son effectif pour éviter les blessures et les fatigues en raison des nombreuses compétitions et de la succession des matchs », estime Mohamad Omar, ancien international d’Egypte et analyste sportif.

Mais le succès de Koller dépasse de loin le titre de championnat car il a pu accumuler 5 titres dans sa première saison au sein du club. Outre le championnat, Ahli a en effet aussi remporté les titres de la Ligue d’Afrique, de la Coupe d’Egypte et 2 titres de Supercoupe d’Egypte. « C’était une saison extraordinaire. Je n’ai jamais remporté autant de titres, il ne nous reste que le titre de la Coupe du monde des clubs. Ce sera notre futur projet car, à ce que je vois, Ahli est comparable à n’importe quelle équipe européenne », a dit le technicien suisse dans une interview au journal suisse Aaragauer Zeitung.

Le ténor égyptien a déjà commencé à préparer sa nouvelle saison en recrutant le milieu international Imam Achour, une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, et Ahli reste encore dans le marché pour recruter un attaquant et un défenseur. Sans doute, Ahli sera l’équipe à battre la saison prochaine.

Hiérarchie chamboulée

Le double champion en titre Zamalek a chuté à la troisième place du classement avec 60 points, le résultat le plus bas depuis l’adoption d’un championnat à 18 équipes en 2015. Soit 23 de moins que le champion Ahli. Désormais, l’entraîneur colombien Juan Carlos Osorio devra s’atteler à appliquer une nouvelle stratégie pour relancer l’équipe avant la prochaine saison. « Les mauvais résultats de cette saison dans toutes les compétitions étaient tout à fait prévisibles, vu les importants problèmes administratifs et les nombreux changements d’entraîneurs. Maintenant, il faut mettre tout ça derrière et se préparer aux nouveaux défis », estime Ayman Younis, ancienne gloire de Zamalek et analyste sportif.


Mabululu, attaquant d’Ittihad d’Alexandrie, a été sacré buteur du championnat avec 16 buts.

Pyramids FC a conservé sa deuxième place mais a récolté son record de points (73 points) pour assurer ainsi sa place dans la prochaine Ligue des champions pour la première fois de son histoire.

Le nouveau-né Future FC continue à progresser. Promue en D1 en 2022, l’équipe a remporté la Coupe de la Ligue et a terminé cinquième au classement la saison passée. Cette saison, l’équipe n’a pas récolté de titres, mais a grimpé d’un échelon au classement pour terminer quatrième avec 58 points, juste derrière Zamalek.

Mabululu, le buteur

Agostinho Cristovao Paciencia, ou plus simplement Mabululu comme il est surnommé, a décroché le Soulier d’Or d’Egypte en tant que meilleur buteur du Championnat national. L’attaquant angolais a marqué 16 buts en 32 matchs disputés cette saison. Mabululu a battu dans la course les deux lauréats des deux dernières saisons, à savoir l’ailier de Zamalek Ahmad Al-Sayed « Zizo » (13 buts) et l’attaquant d’Ahli Mohamad Chérif (11 buts).

Un grand impact pour Mabululu qui dispute sa première saison en Egypte. Un attaquant athlétique de 178 cm et 74 kg, adroit des deux pieds et dominant dans le jeu aérien. Il devient le premier buteur étranger du championnat depuis le Ghanéen John Antwi en 2014 et le deuxième Angolais dans le palmarès des buteurs après Flavio Amado en 2009.

Mabululu (31 ans) a passé toute sa carrière en Angola avant d’arriver en Egypte et disputer 19 rencontres avec l’Angola au cours desquelles il a marqué 6 buts. Maintenant il est sur le radar de nombreux clubs locaux et en dehors du pays, mais Ittihad a annoncé qu’il n’est pas prêt de le céder.

Ghazl et Assouan, la déception

Ghazl Al-Mahalla et Assouan ont réalisé un excellent début de saison. En janvier, les deux portaient l’étiquette d’« équipes surprise », mais la fin de la saison a montré une tout autre réalité : une chute libre pour les deux équipes qui ont été déléguées en deuxième division à l’issue d’un scénario fou lors de la dernière journée. Assouan a concédé 2 buts en temps additionnels contre Dakhliya 2-4, qui a pu sauver sa peau en D1 et chasser son rival de l’élite. Lors de ses dernières 14 rencontres, Assouan n’a gagné qu’un seul match et a concédé 8 défaites dont 2 contre ses rivaux Talaïe Al-Gueich et Dakhliya.

Ghazl Al-Mahalla a subi lui aussi le même sort suite à une défaite choquante 2-1 contre Haras Al-Hodoud, relégué depuis déjà plusieurs semaines, lors de la dernière journée alors que la victoire aurait assuré sa survie. « Ce qui est arrivé à ces deux équipes illustre le problème des équipes à base populaire. Elles n’ont pas de moyens en comparaison aux équipes qui relèvent d’entreprises privées et elles n’arrivent plus à rivaliser », explique Ahmad Hassan, ancien capitaine de la sélection d’Egypte.

ZED FC et Gouna, deux équipes appartenant à des compagnies privées, se sont qualifiées au Championnat national et vont apporter de nouveaux muscles financiers à la compétition. Et l’équipe de Baladiyet Al-Mahalla retourne à la cour des grands pour la première fois depuis 15 ans et sera confrontée à un grand défi pour y rester.

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