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Mohamed Hégazi : Le Championnat saoudien est plus structuré et mieux organisé que le Championnat égyptien

Amr Moheb , Mercredi, 26 octobre 2022

Mohamed Hégazi est le premier Egyptien à devenir PDG d’une société de football d’un club saoudien. Entretien.

Mohamed Hégazi

Al-Ahram Hebdo : Vous êtes le premier Egyptien de l’histoire à devenir PDG d’une société de football d’un club saoudien ?

Mohamed Hégazi : Oui c’est vrai, et j’en suis fier. Je suis non seulement le premier Egyptien, mais aussi le premier non Saoudien à devenir PDG d’un club saoudien. Je suis le PDG de la société de football du club saoudien d’Al-Fateh à Al-Ahsa. Ce club est l’un des plus anciens d’Arabie saoudite, il a été créé en 1958. Il a beaucoup de supporters bien qu’il n’ait remporté que deux titres seulement tout au long de son histoire, à savoir le Championnat saoudien en 2012-2013 et la Supercoupe saoudienne en 2013. En ce moment, le club évolue en deuxième division. En Arabie saoudite, les clubs ont des pseudonymes. Par exemple le pseudonyme d’Al-Hilal est « le Chef », celui d’Ittihad de Jeddah est « le Doyen », celui d’Ahly de Jeddah est « le Royal », et le pseudonyme d’Al-Fateh est « l’Idéal ». Depuis des années, les administrations successives du club ont fait de leur mieux pour que le club soit un modèle pour tous les autres clubs saoudiens du point de vue administratif. Al-Fateh a toujours été l’un des clubs les mieux organisés et gérés en Arabie saoudite. C’est pourquoi les responsables du club ont récemment pensé à créer une société de football.

— Comment avez-vous été nommé PDG de la société de football d’Al-Fateh ?

— Par pur hasard, ce n’était pas du tout prévu. Moi j’ai une grande expérience dans le domaine de la gestion des sociétés que j’ai acquise de mon travail avec les sociétés en Egypte. J’ai suivi les cours de la FIFA/CIES sur la gestion sportive il y a deux ans au Caire. Ensuite, j’ai cherché une nouvelle aventure en cherchant une opportunité de travail à l’extérieur de l’Egypte. Il y a 11 mois, j’ai été informé par le conseiller juridique du club d’Al-Fateh que le club cherchait un directeur de marketing. Je me suis présenté. Après l’interview, les responsables ont estimé que j’étais surqualifié et que j’avais les capacités et le profil de devenir le PDG de leur nouvelle société de football qu’ils étaient en train de créer. Ils ont décidé alors de m’embaucher comme PDG de la société de football pour profiter de mon expérience. L’idée de créer une société pour gérer les activités du foot auprès des clubs est une nouvelle en Arabie saoudite. Un seul club saoudien avait une société de football avant Al-Fateh, qui est le club d’Al-Hilal, mais sa société n’est pas vraiment active.

— Une fois à la tête de la société de football d’Al-Fateh, quel était votre plan de travail ?

— En arrivant à la tête de la société, mon grand défi était de ne pas répéter l’expérience d’Al-Hilal et de créer une vraie société de football qui gère les activités footballistiques auprès du club et qui investit dans le domaine du football, et c’est ce que j’ai fait. Etant donné que l’objectif de la société de football en général est d’investir, afin de générer des revenus pour le club, nous avons commencé, mon équipe et moi, à songer à des moyens pour augmenter les revenus du club en rectifiant les contrats des joueurs, les contrats des sponsors et en intégrant la gouvernance et la digitalisation qui font partie de la vision 2030 en Arabie saoudite. Nous avons aussi mis en place trois grands projets. Le premier est une Cité sportive auprès de l’Université du Roi Fayçal que le club va complètement gérer. Le deuxième projet est la rénovation du stade pour qu’il soit au niveau des grands stades européens : en créant des espaces restaurants, un musée, des salles de conférences, etc. Le troisième projet est éducatif: étant donné que l’Arabie saoudite n’est pas très avancé dans le domaine des études sportives, nous avons signé un contrat de partenariat avec l’institut éducatif espagnol de « la Liga » pour mettre en place en Arabie saoudite pour la première fois des études de gestion sportive. Ceux qui veulent étudier la gestion sportive ne seront plus obligés de partir à l’étranger comme c’était le cas avant de signer avec la Liga. Il faut noter que beaucoup de responsables saoudiens aimeraient étudier le management du sport, surtout ceux qui travaillent dans les clubs, au sein de la Fédération saoudienne ou de la Ligue qui gère le Championnat saoudien de football.

— D’après vous, quelle est la différence entre le Championnat de football saoudien et le Championnat égyptien ?

— Franchement, le Championnat saoudien est plus structuré et mieux organisé que celui de l’Egypte. Au Championnat saoudien, les règles s’appliquent à tous les clubs sans exception. Au début de la saison, tous les clubs qui évoluent au championnat reçoivent une copie du règlement qui sera appliqué tout le long de la saison sans la moindre exception, ce qui n’est pas toujours le cas en Egypte. La Ligue des clubs qui gère le Championnat saoudien est très forte et n’accepte aucune exception pour les grands clubs comme c’est le cas en Egypte. En plus, il y a en Arabie saoudite un deuxième championnat pour les remplaçants (le championnat des réserves) et dont les matchs se jouent le lendemain des matchs du Championnat national. Ce championnat a pour objectif de donner aux clubs l’opportunité de tester leurs joueurs remplaçants et de leur donner l’occasion de jouer. De manière générale, le Championnat saoudien est beaucoup plus organisé que le Championnat égyptien.

— Enfin, quels sont vos objectifs pour l’avenir ?

— J’espère que je continuerai à faire du bon travail avec la société de football du club Al-Fateh en Arabie saoudite, et j’espère aussi qu’à l’avenir, je pourrai transmettre mes expériences au football égyptien.

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