Al-Ahram Hebdo : Vous venez de remporter l’or au Tournoi international de Budapest. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Salma Ayman : Cette médaille est d’une grande importance, elle vient au début de la saison pour me rassurer. De plus, c’était la première compétition organisée avec le nouveau format de jeu, donc c’était comme un test au début de la saison. Et heureusement, j’ai passé ce test avec une grande victoire. Cette médaille m’a donné beaucoup de confiance avant de disputer les étapes de la Coupe du monde.
— Comment était la concurrence lors de ce tournoi ?
— Cette compétition était d’un niveau très élevé avec la présence d’un bon nombre de pentathloniens internationaux. J’ai remporté la médaille d’or en individuel dames avec un score de 1 400 points, en devançant la Britannique Jessica Varley et la Biélorusse Voha Silkina.
— Comment évaluez-vous le nouveau format de compétition ?
— Je me suis très vite habituée à ce nouveau format. Le nouveau format repose sur l’idée d’une durée maximale de 90 minutes, avec un système d’élimination conçu pour raccourcir la durée de la compétition. La première qualité d’un pentathlonien est d’ailleurs l’adaptation, et c’est ce que j’ai réalisé. Cette nouvelle version dure le temps d’un match de foot, 90 minutes pour être plus dynamique, plus télégénique forcément. 20 minutes pour l’épreuve de saut d’obstacles, 15 minutes pour l’escrime, 10 minutes pour la natation, et enfin 15 minutes pour l’enchaînement tir-laser et course à pied. Nous bénéficions de 10 minutes entre chaque discipline pour récupérer. L’échauffement est seulement au début de la journée. Ainsi, ce nouveau format demande plus d’endurance et de concentration en un peu de temps. Pour moi, le nouveau format est bien mieux que l’ancien.
— Quel est votre objectif principal ?
— Mon but principal est la qualification pour les Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024, en plus d’une médaille olympique. Pour arriver à cet objectif, j’ai un long trajet à parcourir. Je dois récolter le plus de points possibles à travers les étapes de la Coupe du monde et les compétitions internationales, afin de décrocher mon ticket olympique par le biais du classement mondial.
Cette année, j’espère réaliser de bonnes performances aux différentes étapes de la Coupe du monde en commençant par la Coupe du monde du Caire qui aura lieu du 22 au 27 mars. Puis, il y aura la Coupe du monde de Budapest qui aura lieu du 26 avril au 1er mai en Hongrie. Ensuite, la Coupe du monde de Bulgarie du 10 au 15 mai, la Coupe du monde de Turquie du 7 au 12 juin. Et enfin, la finale de la Coupe du monde, du 23 au 26 juin en Turquie, qui regroupe les 36 meilleures pentathloniennes.
Mais la compétition majeure de la saison doit être les Championnats du monde seniors dont les dates et le pays hôte ne sont pas encore déterminés.
— Après avoir raté les JO de Tokyo, vous étiez déçue. Comment avez-vous vécu cette période ?
— J’ai raté la qualification pour les JO de Tokyo avec une petite différence avec ma coéquipière. Au début, j’étais totalement déçue et j’ai vécu une très mauvaise période pleine de déception, surtout lors des JO. Mais avec le soutien de ma famille, mes entraîneurs et ma fédération, j’ai dépassé cette mauvaise période. Je n’ai pas raté beaucoup de temps et j’ai vite repris l’entraînement. En fait, cette médaille d’or au début de la saison vient pour compenser ma déception de l’année dernière.
Un nouveau format pour le pentathlon moderne
Le Comité International Olympique (CIO) a validé, le 7 décembre 2021, un nouveau format de pentathlon moderne, ainsi que l’introduction au programme des JO d’une troisième épreuve (relais mixte, en supplément des épreuves masculine et féminine). A partir de cette date et jusqu’aux Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024, les épreuves de pentathlon moderne se déroulent très différemment des éditions précédentes. Le projet de nouveau format, adopté par le conseil exécutif de la Fédération internationale (UIPM), repose sur l’idée d’une durée maximale de 90 minutes, avec un système d’élimination conçu pour raccourcir la durée de la compétition. « Le pentathlon moderne était à l’origine une compétition de 5 jours aux JO », a rappelé Klaus Schormann, président de l’UIPM. « A Atlanta en 1996, il a été condensé en une seule journée, et à Londres en 2012, nous avons combiné tir-laser et course à pied pour produire un spectacle encore plus excitant. A Tokyo en 2020, nos cinq disciplines ont eu pour cadre un même lieu. Après deux années de discussions entre toutes nos composantes, le CIO et les organisateurs de Paris 2024, nous présentons quelque chose de très spécial », s’est-il félicité, en concluant que la durée de 90 minutes devrait avoir un effet dynamisant, s’agissant de la popularité de notre sport.
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