Al-Ahram Hebdo : A quelques semaines des Championnats du monde des clubs, les volleyeurs de Zamalek ont boycotté l’entraînement. Pourquoi ?
Achraf Aboul-Hassan : Nous avons beaucoup supporté avant de boycotter l’entraînement. Depuis des mois, nous nous entraînons sans être payés. La dernière fois que nous avons été payés c’était il y a plus d’un an. Pire, nous n’avons pas encore perçu les primes des Championnats d’Afrique des clubs qui se sont achevés en avril dernier en Tunisie. Malgré tout cela, on a poursuivi notre préparation pour les Championnats du monde des clubs tout en demandant aux membres du Conseil d’administration de résoudre nos problèmes. Mais ils ont fait la sourde oreille. Ils ont même annulé le stage de préparation de l’équipe prévu en Bulgarie avant le Mondial des clubs. Ce qui nous a énervés. Ainsi, nous avons décidé de boycotter l’entraînement afin d’attirer leur attention. Malheureusement, pour nous punir, le conseil a décidé de se retirer des Championnats du monde des clubs. Une décision très bizarre. Une question s’impose : comment se fait-il qu’ils nous punissent alors que nous réclamons nos droits ? Ils restent les bras croisés lorsque les footballeurs jettent leur T-shirt par terre en signe de protestation. C’est injuste.
— Comment avez-vous pu résoudre tous ces problèmes ?
— Après l’intervention d’Ahmad Abdel-Dayem, ancien vice-président de la Fédération égyptienne, nous avons repris l’entraînement. Cet homme respectable a parlé avec Mamdouh Abbass, président du conseil d’administration de Zamalek, pour lui expliquer notre point de vue. Abbass a accepté de nous rencontrer afin de résoudre nos problèmes, mais malheureusement, sa mère est décédée il y a quelques jours. Donc, nous devons attendre après le Mondial des clubs pour résoudre nos problèmes. En fait, les joueurs ont repris l’entraînement par amour pour Zamalek, qui a une bonne réputation malgré sa mauvaise direction. Les joueurs ont subi une grande pression vu le mauvais comportement des responsables du club qui les menaçaient. Ils leur disaient qu’ils ont le choix de changer de club, mais qu’ils n’auront ni leurs arriérés de salaire, ni leurs primes.
— Face à tous ces problèmes, comment voyez-vous la participation aux Championnats du monde des clubs ?
— Nous sommes des Pharaons (rire), nous pourrons réaliser l’impossible. Nous participons à ce Mondial sans bonne préparation, sans Championnat national et sans argent. Mais les joueurs sont très motivés. Ce Mondial représente une grande opportunité pour les joueurs qui vont tester leurs capacités à l’étranger. Il est à noter que le contrat de 4 volleyeurs expire cette année et 4 autres l’année prochaine. Ce sont des titulaires, tels que Mohamad Abdel-Moneim, Saleh Fathi, Réda Heykal et Ahmad Ali. Ces derniers recherchent un nouveau contrat à l’étranger. Une chose qui n’est pas impossible, puisque ces joueurs sont d’un bon niveau. Les agents cherchent des joueurs africains qui coûtent moins cher que les Européens. Un joueur européen coûte près de 400 000 euros, l’Egyptien, lui, accepte le transfert avec seulement 150 000 euros, ce qui représente une bonne somme pour lui. Les joueurs ne ménageront aucun effort pour montrer leurs capacités au Qatar. Nous sommes à 70 % de notre niveau. J’espère qu’avec le temps, nous pourrons nous améliorer. Mais il faut savoir que le niveau de nos rivaux lors de la compétition sera beaucoup plus élevé. Même le club qatari, qui regroupe 9 joueurs étrangers, est d’un bon niveau.
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