Après un retour à l’avant-scène et une certaine stabilité, le football nigérian traverse une période de turbulences. Le sélectionneur franco-allemand, Gernot Rohr, en charge depuis 2016, a été limogé en décembre dernier à moins d’un mois de la CAN. Ce n’était pas une surprise, puisque les rumeurs circulaient depuis plusieurs semaines déjà concernant le mécontentement des dirigeants de la Fédération nigériane quant aux contre-performances de l’équipe. Cependant, le moment choisi pour ce limogeage a étonné. « Ce n’était vraiment pas nécessaire à ce moment-là. On n’est qu’à quelques jours de la CAN et je suis sûr qu’avec cette équipe, on pourrait gagner. Je ne dis pas que c’est garanti, mais la dernière fois, nous avons terminé 3e et l’équipe a progressé et s’est développée lors des 2 dernières années. Ils parlent de mes performances et disent que j’ai perdu le soutien de mes joueurs, mais ce n’est pas vrai. J’ai réalisé tous mes objectifs jusqu’à présent et on était comme une famille dans l’équipe », a dit Rohr.
Rohr, qui détient le record de longévité à la tête des Super Aigles, a qualifié le Nigeria pour la CAN 2017 et 2019 après des échecs consécutifs en 2013 et 2015, ceci outre la qualification pour la Coupe du monde 2018.
C’est Augustine Eguavoen, ancien capitaine et sélectionneur des Super Aigles qui va assurer l’intérim au Cameroun avant de passer la barre au Portugais Jose Peseiro après le tournoi. Le nouveau boss a annoncé vendredi sa liste finale de 28 joueurs pour la CAN avec de notables absences.
Le Nigeria va devoir se passer de l’attaquant de Naples (Ita.) Victor Osimhen, positif au Covid-19 et insuffisamment remis de fractures au visage, et aussi de l’ailier flamboyant de Watford (Ang.) Emmanuel Dennis, retenu par son club car il a reçu l’invitation à la CAN plus tardivement que les délais stipulés par la Fifa.
Et pourtant, cette équipe compte une abondance de talents comme l’ailier de Villarreal (Esp.) Samuel Chukwueze, le duo de Leicester (Ang.) Wilfred Ndidi et Kelechi Iheanacho et l’attaquant Taiwo Awoniyi en excellente forme en Bundesliga allemande, ceci outre le capitaine Ahmad Musa.
« C’était vraiment très difficile de faire les choix vu le grand nombre de joueurs de haut niveau que nous possédons. Je suis là pour servir mon pays et je ne regarde pas qui va me succéder. Mais les Super Aigles ont besoin d’une transformation pour réaliser des performances au niveau international digne de notre potentiel », a déclaré Eguavoen dans une interview au journal britannique The Guardian. « Notre début contre l’Egypte sera très difficile. Je les ai affrontés en tant que joueur et entraîneur, et ce n’est jamais un match facile. Nous devons être très bien préparés si on veut sortir avec un résultat positif », a-t-il ajouté. Rendez-vous le 11 janvier dans un match qui peut être décisif pour la tête du groupe et le reste du parcours.
Le Soudan, sortir de la tempête
De retour à la CAN après 10 ans d’absence, le Soudan ne semble pas prêt pour ce rendez-vous. Les Faucons du Jediane ont été humiliés à la Coupe arabe au Qatar (du 30 novembre au 18 décembre) en écopant de 3 défaites consécutives. L’équipe a concédé 10 buts et en a marqué 0. Une contre-performance qui a forcé l’entraîneur français Hubert Velud à la sortie. C’est le doyen des entraîneurs soudanais Burhan Tia, du haut de ses 26 ans d’expérience, qui porte le fardeau de sortir le Soudan de son calvaire.
« Nous voulons montrer une autre figure que celle qu’on a montrée lors de la Coupe arabe. La fédération nous a fourni un grand soutien et une bonne préparation avant la CAN. Notre groupe est très difficile, mais la discipline et la détermination des joueurs seront nos clés pour le succès », a dit Tia à l’agence de presse soudanaise SUNA.
Le Soudan a débuté ses préparations assez tôt avec un déplacement au Cameroun le 28 décembre pour disputer 3 matchs préparatoires avant le début de la compétition.
Tia a nommé un groupe de joueurs évoluant au Championnat national avec seulement deux éléments évoluant à l’étranger : le milieu Yassin Hamed (Nyiregyhaza Spartacus, Hongrie) et le défenseur Mohamad Amin (Motala AIF, Suède). « Je ne voulais pas convoquer de nombreuses nouvelles figures qui évoluent à l’étranger car je veux préserver l’homogénéité du groupe. Hamed et Amin ont déjà rejoint l’équipe à plusieurs reprises et seront disponibles pour les matchs préparatoires », a-t-il expliqué. Le Soudan débutera son parcours face à la Guinée-Bissau, un match à portée de main comparé aux rencontres contre les deux favoris du groupe, l’Egypte et le Nigeria.
La Guinée-Bissau veut jouer les trouble-fête
Jamais deux sans trois, la Guinée-Bissau s’est qualifiée pour la 3e fois d’affilée à la CAN après ses participations aux éditions du Gabon 2017 et d’Egypte 2019. Mais lors de leurs deux dernières participations, les Djurtus n’ont jamais pu franchir le seuil de la phase de poule. Ils sont en quête d’une première victoire en phase finale.
« Il ne faut pas nous sous-estimer. On n’est pas là pour rentrer tôt. Notre objectif est de faire mieux que les deux dernières éditions et nous qualifier au second tour. Nous avons beaucoup progressé et mûri et je pense qu’on est prêts pour relever le défi dans un groupe si élevé », a dit l’entraîneur Baciro Candé.
En poste depuis 2016, Candé est déjà une légende chez lui. Il a mené l’équipe à écrire son premier chapitre africain et veut encore réaliser des gloires. A cet égard, il a convoqué de nombreux joueurs évoluant en Europe, notamment au Portugal et en France. Il possède un compartiment offensif flamboyant avec Mama Balde (Troyes), Joseph Mendes (Niort) et Piqueti (Al-Choala, Arabie saoudite). Ce ne sont pas des talents qui brillent dans les grands Championnats européens, mais ils ne seront pas à prendre à la légère dans ce groupe.
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