Al-Ahram Hebdo : Comment jugez-vous l’organisation des Championnats d’Afrique qui se sont déroulés du 3 au 5 décembre au Stade du Caire ?
Antonio Espinos: Je connais la fédération égyptienne très bien depuis longtemps. Sur le plan de l’organisation, elle est considérée comme une référence en Afrique et aussi dans le monde. J’étais ici à cet endroit (ndlr : la grande salle couverte du Stade du Caire) il y a 3 mois, précisément en septembre dernier, lors du Premier League. Nous avons confiance que toute organisation d’une compétition de karaté en Egypte serait parfaite.
— Est-ce que l’organisation en Egypte est au même niveau que l’organisation en Europe ?
— Bien sûr, l’organisation en Egypte est au même niveau que l’organisation en Europe. La Fédération égyptienne possède l’expérience, les équipes organisatrices et les équipements nécessaires pour une organisation sans faute. L’année prochaine, on reviendra en Egypte pour assister à la compétition de Série A, qui aura lieu en juin 2022. Heureusement que la fédération égyptienne, présidée par Mohamed Al-Dahrawy, est là pour organiser l’événement en coopération avec la fédération africaine présidée par l’Algérien Mohamed Tahar Mesbahi. Après le grand succès de l’organisation égyptienne du Championnat d’Afrique, l’Egypte pourra accueillir les Championnats du monde à l’avenir.
— Comment voyez-vous la progression du karaté égyptien ?
— L’Egypte n’est pas seulement la meilleure nation africaine qui domine tous les championnats, mais aussi l’une des plus grandes nations du monde en ce qui concerne le karaté. Elle vient de réaliser une excellente performance aux Championnats du monde qui se sont achevés le 21 novembre à Dubaï aux Emirats arabes unis. Avec 8 médailles, dont 3 d’or, l’Egypte s’est classée au 2e rang juste derrière le Japon en décrochant des médailles en kata et en kumité. De plus, lors des Jeux Olympiques (JO) de Tokyo, les Pharaons ont décroché 2 médailles dont une d’or et une de bronze. Cela prouve que l’Egypte possède une grande équipe. L’Egypte a réalisé ces grands exploits grâce à un système complet avec tous les éléments du succès : une fédération géante qui travaille, des techniciens, des entraîneurs et des gens très professionnels qui possèdent une grande expérience. C’est un travail qui dure depuis des années et des expériences qui s’accumulent.
— Malgré le grand succès du karaté aux JO de Tokyo, la discipline ne figure pas aux 2 prochains JO ...
— C’est une injustice. Le Comité international olympique a décidé de faire sortir la discipline des JO de Paris 2024 et de Los Angeles 2028. Le karaté jouit d’une popularité internationale, avec 197 fédérations nationales et plus de 10 millions de licenciés. Les derniers Championnats du monde, qui se sont achevés le 21 novembre à Dubaï aux Emirats arabes unis, ont témoigné de la participation de quelque 1054 athlètes représentant 117 pays de 5 continents. Ce nombre reflète l’importance mondiale de notre discipline. On va continuer à travailler pour réintégrer le karaté au calendrier olympique, parce qu’à Tokyo, tout le monde a témoigné que le karaté était très bien représenté. Il faut que le karaté devienne un sport olympique permanent. On a montré à Tokyo que ce n’est pas nous qui demandons que le karaté devienne un sport olympique, mais le monde entier.
— Quels sont les efforts de la Fédération mondiale pour diffuser la discipline dans le continent africain ?
— Nous sommes au service des confédérations continentales. Le continent africain souffre de quelques difficultés: par exemple la difficulté de voyager facilement entre les pays africains. Donc, nous donnons plus d’importance aux championnats des zones en Afrique. Il existe 6 zones, chaque zone a son championnat et ses activités. La Fédération internationale collabore avec la Fédération africaine pour faciliter l’organisation de tous ces championnats et pour mieux développer la discipline dans le continent.
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