L’attaquant Mohamad Chérif, buteur du championnat la saison passée, sera l’un des facteurs déterminants lors de ce derby.
Dans cette nouvelle saison, il est encore tôt pour que l’enjeu soit majeur, mais le Classico du football égyptien entre Ahli et Zamalek ne perd jamais sa saveur. C’est presque comme aux beaux jours du football : un vendredi, au mythique Stade du Caire, les rivaux éternels Zamalek et Ahli s’affronteront à l’occasion de la 3e journée du Championnat national. Les supporters sont de retour aux gradins pour la première fois depuis la pandémie, mais avec une présence limitée de 1 000 spectateurs pour chaque équipe. Mais ce choc au sommet arrive à un moment de contrastes.
Le champion en titre Zamalek, et sur papier l’hôte de cette rencontre, a continué sur sa lancée en réalisant un bon départ par des victoires consécutives contre Enppi et Talaë Al-Gueich sur un score identique de 2-0. Suspendus de recrutement pour deux périodes de transferts, les Blancs ont conservé leur noyau essentiel organisé autour du talentueux ailier marocain Achraf Bencharki, Ahmad Sayed « Zizo », le milieu Tareq Hamed et le défenseur Mahmoud Hamdi, outre le retour de quelques joueurs tels que Moustapha Fathi, Mohamad Ounajem et Omar Al-Saïd de leurs prêts. Les hommes du technicien français Patrice Carteron semblent bien organisés sur le terrain, solides et dominants. « On aurait pu marquer plus de buts aujourd’hui, mais l’important pour moi, c’est aussi qu’on n’a pas concédé de buts lors de nos deux matchs. Pour le derby, la pression sera grande sur le rival qui a beaucoup dépensé lors du marché des transferts pour récupérer le titre du Championnat national. On a été privés des transferts mais je suis complètement satisfait par la qualité de mon effectif, et les joueurs qui sont rentrés au club nous donneront sûrement une autre valeur », a dit Carteron lors de la conférence de presse qui a suivi le match de Talaë Al-Gueich. Tout semble en ordre et le ciel de Zamalek semble sans nuages.
A chacun ses tactiques
De l’autre côté de la capitale, Ahli essaye de se relever après les échecs consécutifs en Championnat national et en Supercoupe d’Egypte. Des déconfitures qui ont mis l’entraîneur sud-africain Pitso Mosimane sur la sellette, à tel point qu’un nouvel accord pour le renouvellement de son contrat, qui se termine en 2022, n’a pas encore été trouvé. Les Rouges ont largement investi dans le marché des transferts en s’offrant le talentueux attaquant sud-africain Percy Tau en provenance de l’équipe de Premier League Brighton&Hove Albion, l’international du Mozambique Luis Miquissone, le latéral droit Karim Fouad et l’attaquant Hossam Hassan, outre le retour de Ammar Hamdi et d’Ahmad Abdel-Qader de leurs prêts. L’équipe a réalisé un excellent début en assommant Ismaïli 4-0 faisant un spectacle régalant. Tau a réalisé un début de rêve en signant un doublé et gagnant les applaudissements des observateurs et du public. Mais dimanche 31 octobre face à l’équipe de la banque Ahly, les hommes de Mosimane ont présenté une pâle figure en réalisant une petite victoire de 1-0 pour remettre l’équipe dans le doute. Mosimane a surpris tous les observateurs en changeant le système habituel de l’équipe en ce début de saison de 4-2-3-1 à un 3-4-3. « On a essayé un nouveau schéma, et comme vous avez vu, ça a bien fonctionné face à Ismaïli et moins bien aujourd’hui, et c’est pour cela qu’on a fait de nombreux changements tactiques lors de la seconde mi-temps. Je vais donner la chance à tous les joueurs, la saison est encore longue et sera dense, et on ne veut pas répéter ce qui est arrivé la saison passée », a dit Mosimane, lors de la conférence de presse qui a suivi le match contre l’équipe de la banque Ahly, dimanche 31 octobre. Le retour du gardien et capitaine Mohamad Al-Chennawi, absent depuis le début de la saison pour blessure, donnera de la confiance au groupe et plus de sûreté dans les cages.
Mais comme lors de ces grands matchs, on s’attend à voir les choix tactiques des entraîneurs. Ahli préfère le jeu de possession. Mais est-ce que Zamalek va aller à la bataille pour la possession ou bien la lui laisser et essayer de le battre sur des attaques rapides grâce à la vitesse et individualités de Bencharki et Zizo ?
Outre les consignes tactiques, on peut déjà envisager les duels sur la pelouse : le talentueux Bencharki contre l’inlassable Akram Tawfiq, le nouveau-venu, Tau, contre le solide défenseur Hamdi et un duel tunisien sur le couloir entre Ali Maaloul et Hamza Mathlouthi. Mais le duel, qui aura vraiment un intérêt tactique, sera entre Mohamad Magdi « Afcha » et Tareq Hamed. Afcha est l’homme qui tire les ficelles à Ahli et organise le jeu, tandis que Hamed fait exactement le contraire : il brise les attaques des adversaires. Le meneur d’Ahli se balade entre les lignes, afin de trouver des espaces à ses coéquipiers, et ce ne sera pas facile avec un milieu moteur tel Hamed à son ombre.
Mais ces grands matchs se jouent à de petits détails, un moment d’éclat, un dribble ou même une erreur défensive. En tout cas, l’affiche est prometteuse.
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