La déception est claire sur le visage de Hégazi. (Photo : AP)
Tokyo 1964, Tokyo 2020. L’histoire n’est pas la même pour l’Egypte. Les jeunes Pharaons espéraient rééditer l’exploit que leur prédécesseurs avaient réalisé dans cette même ville il y a 57 ans en terminant demi-finaliste des Jeux Olympiques (JO). Mais samedi 31 juillet au stade de Saitama, la hiérarchie a été respectée et la sélection olympique s’est logiquement inclinée face au Brésil 1-0 en quarts de finale de la compétition foot. Matheus Cunha a marqué l’unique but de la partie pour propulser la sélection de la Samba, médaillée d’or à Rio en 20016; en demi-finale.
Mais ce que les Egyptiens ont pris à contrecoeur, c’était le spectacle plutôt que le résultat. La bande de Chawqi Gharib a fait très pâle figure contre les Brésiliens emmenés par un virevoltant Richarlison et le latéral expérimenté Dani Alves dans un match où le jeu allait dans une seule direction, vers les buts des Egyptiens. « Il ne faut pas être sévère, car ce groupe de joueurs sera le noyau de la sélection nationale. On aurait pu faire un meilleur match, mais il faut prendre en considération que nous avons joué quatre matchs difficiles en l’espace de 9 jours », a dit Gharib après le match.
Le défenseur et capitaine de l’équipe, Ahmad Hégazi, l’un du trio senior sélectionné pour les JO, a évoqué l’élément physique pour cette défaite. « C’est un match très difficile qui arrive en fin de saison. Et en plus, nous étions dans un groupe très difficile et on a joué des rencontres très physiques contre des équipes qui sont parmi les meilleures de la compétition. Cela nous a beaucoup affectés aujourd’hui. Nous avions bien débuté la partie et nous avons fait de notre maximum, mais le résultat n’a pas été satisfaisant en fin de compte », explique le défenseur d’Ittihad Jeddah.
Mais Gharib a été critiqué pour son approche défensive et ses choix tactiques dès le début du parcours. L’ancien sélectionneur des Pharaons a adopté un système de jeu en 3-4-3 sur papier, qui se jouait plutôt en 5-4-1 sur le terrain, et ceci en contraste au schéma familier pour les joueurs égyptiens de 4-2-3-1 pour 4-3-3 adopté par la grande majorité des clubs et de la sélection senior.
Al-Chennawi, une bonne mais insuffisante performance
Les chiffres peuvent nous raconter l’histoire. En 4 matchs, l’Egypte a marqué 2 buts uniquement (dans un seul match face à l’Australie) et concédé 2. A l’exception de la rencontre face à l’Australie, l’Egypte s’est trouvée largement dominée en termes de possession et tentatives offensives. Lors des quatre rencontres, les jeunes Pharaons n’ont affiché que 26 tirs dont 9 cadrés. C’est le plus bas taux de tous les quarts de finalistes et sur les 16 équipes seules l’Arabie saoudite (25-8), la Roumanie (20-3) et l’Australie (19-9), qui ont toutes été éliminées dès le premier tour, ont fait pire.
Le gardien international Mohamad Al-Chennawi, un autre élément senior, a été le héros des Pharaons grâce à ses excellents arrêts et reflexes impressionnants qui ont contribué à la qualification en quarts de finale et aussi a gardé le score minuscule face au Brésil.
L’ancien sélectionneur des Olympiques, quart de finaliste à Londres en 2012 et gloire des Pharaons Hani Ramzi estime que cette contre-performance n’est pas simplement le résultat d’une mauvaise gestion technique. « Le staff technique et les joueurs ont déployé un grand effort mais il faut admettre aussi qu’il y a une différence de qualité et d’expérience. L’équipe du Brésil comprend 7 joueurs qui jouent dans les plus grands championnats du monde. Cette différence de qualité persistera tant qu’on ne va pas permettre à nos joueurs d’aller en Europe à un jeune âge afin de se développer, d’acquérir l’expérience nécessaire des grands rendez-vous et de ne pas se trouver intimider face aux grandes équipes », explique-t-il.
En présence de joueurs comme Mohamad Salah (Liverpool), Mohamad Al-Nenni (Arsenal) et Mahmoud Hassan « Trezeguet », l’Egypte a déjà franchi un seuil.
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