Après le report par le Comité International Olympique (CIO) et les instances japonaises à cause du coronavirus, les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo, prévus en 2020, auront lieu finalement du 23 juillet au 8 août, même si de nombreuses voix, au Japon, réclament toujours l’annulation. Ainsi, dans quelques jours, les premières médailles seront distribuées aux JO de Tokyo, «
les Jeux de la XXXIIe Olympiade ». Mais ces jeux seront inédits. Alors que le gouvernement japonais a décrété la mise en place d’un état d’urgence sanitaire à Tokyo jusqu’au 22 août pour faire face à la recrudescence des cas de Covid-19 et du variant Delta, Tamayo Marukawa, ministre des JO, a annoncé, jeudi 8 juillet, qu’il n’y aurait pas de spectateurs lors des épreuves. Ainsi, l’événement sportif planétaire sera organisé avec des précautions sanitaires très strictes dans le pays du Soleil levant.
L’Egypte fera partie de cet événement planétaire en tant que l’une des plus grandes nations arabes et africaines. Les Pharaons possèdent une grande histoire olympique. L’Egypte était le premier pays arabe et le 2e africain derrière l’Afrique du Sud, qui participe aux JO. Elle a fait sa première apparition aux JO lors de la 5e édition à Stockholm en 1912 avec une délégation symbolique composée d’un seul athlète, Ahmad Hassanein pacha. Durant toute son histoire, l’Egypte a participé à 22 éditions des JO et avait remporté 32 médailles, dont 7 d’or, 10 d’argent et 15 de bronze. La première médaille olympique égyptienne a été obtenue par El-Sayed Nosseir en haltérophilie lors des 9es JO à Amsterdam en 1928. Et les dernières médailles égyptiennes ont été décrochées lors des JO de Rio en 2016 par le trio Hedaya Malak en taekwondo, Sara Samir et Mohamed Ehab en haltérophilie.
En fait, l’histoire olympique égyptienne possède des hauts et des bas. A partir des JO 1928 jusqu’aux JO 1960, l’Egypte avait décroché 17 médailles dont 6 d’or, 5 d’argent et 6 de bronze. Puis elle a connu une longue absence du podium olympique. Aux JO 1984, le judoka Mohamed Rashwan est monté sur le 2e degré du podium en remportant la seule médaille égyptienne. Les JO d’Athènes 2004 marquent la naissance d’une nouvelle génération olympique égyptienne: 5 médailles olympiques dont une d’or. A partir de cette édition jusqu’aux derniers JO, l’Egypte a remporté 11 médailles dont une d’or, 4 d’argent et 6 de bronze.
136 athlètes égyptiens, 23 disciplines
(Photo:AP)
Aux JO de Tokyo, l’Egypte ira avec une forte délégation, soit la plus grande dans son histoire: 136 athlètes (50 dames et 86 hommes, plus 12 remplaçants) représentant 23 sports olympiques (ndlr : l’ancien record de participation égyptienne était réalisé aux JO de Rio, lorsque l’Egypte était représentée par 120 athlètes). A Tokyo, près de 300 Egyptiens seront présents en ajoutant le nombre des entraîneurs, des administratifs et des médecins. L’Egypte participera à 23 sports olympiques parmi les 28 fédérations égyptiennes olympiques: football, handball, tennis, tennis de table, pentathlon, triathlon, équitation, tir, cyclisme, athlétisme, escrime, voile, badminton, tir à l’arc, taekwondo, gymnastique, boxe, aviron, canoë-kayak, karaté, natation, judo et lutte.
La délégation égyptienne comporte 2 sports collectifs, le football et le handball, et le pays compte beaucoup sur ces deux disciplines après leurs excellents résultats, surtout le handball. Cette discipline a connu un grand progrès durant les dernières années. Après les excellents résultats des sélections juniors en décrochant une médaille d’or et une de bronze aux Mondiaux juniors, la sélection seniors a réalisé une prouesse sur la scène internationale en terminant 8e aux Mondiaux 2019 et 7e aux Mondiaux 2021 en Egypte après un parcours exceptionnel. L’excellent niveau de cette équipe a augmenté l’espoir de remporter la première médaille égyptienne dans un sport collectif.
Miser sur les sports individuels
L’Egypte compte sur les sports individuels pour figurer dans le tableau des médailles, surtout les disciplines habituées au podium. C’est l’haltérophilie qui occupe la première place des sports égyptiens en nombre de médailles olympiques avec 14 médailles dont 5 d’or, 3 d’argent et 6 de bronze. Mais malheureusement, l’haltérophilie égyptienne ne sera pas présente à ces jeux car la Fédération égyptienne est suspendue pour deux années à cause de plusieurs cas de dopage. Bien sûr, l’absence de l’haltérophilie risque d’affecter le résultat égyptien à Tokyo, mais l’Egypte possède d’autres disciplines capables de remporter des médailles comme la lutte, qui occupe la 2e place en nombre de médailles olympiques avec 7 médailles, dont 2 d’or, 3 d’argent et 2 de bronze; ensuite viennent la boxe (4 médailles olympiques dont une d’argent et 3 de bronze), le judo (2 médailles, une d’argent et une de bronze), l’escrime (une médaille d’argent) et enfin le taekwondo (2 médailles de bronze). L’Egypte possède encore 2 médailles (une d’argent et une de bronze) en plongeon, mais il est presque impossible que les Egyptiens montent sur le podium olympique dans cette discipline.
La délégation égyptienne possède plusieurs athlètes de très haut niveau, et le sport le plus prometteur ne figure pas dans la liste des médaillés olympiques. La chance la plus forte de l’Egypte se trouve en karaté, la discipline qui fait sa première apparition aux JO à Tokyo. Cette discipline possède de grands noms qui ont un palmarès exceptionnel tels que Giana Farouk, plusieurs fois championne du monde, Aly El-Sawy et Feryal Ashraf.
Il y a aussi le tireur expérimenté Azmy Mehelba. Le taekwondo regroupe la médaillée de bronze olympique Hedaya Malak et la médaillée de bronze aux JO de la jeunesse, Seif Eissa. La lutte regroupe le champion du monde (-21 ans) Mohamed Ibrahim et le champion d’Afrique Abdel-Latif Manie. Le pentathlon moderne possède une grande chance de médailles grâce à son champion olympique junior Ahmed Elgendy, médaillé de bronze aux Mondiaux seniors.
Pour la première fois, l’Egypte possède une chance de médaille en natation grâce à Farida Osman, double médaillée de bronze aux Mondiaux en 50m papillon. L’escrime sera renforcée par la présence du médaillé d’argent aux JO de Londres 2012 Alaa Aboul-Kassem. Voilà quelques pronostics pour ces jeux, mais en sport, tout est possible, et nous pourrons avoir de nouveaux noms sur le podium olympique .
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