Al-Ahram Hebdo : Comment avez-vous décroché votre ticket olympique ? Et comment était le trajet ?
Yousry Rezk : Je me suis qualifié pour les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo à travers le classement mondial, puisque j’occupe la 5e place mondiale et la première place africaine dans ma catégorie de +91 kg. Pour aboutir à ce classement, la mission n’était pas facile, en fait, le trajet était très difficile vu la concurrence avec les meilleurs boxeurs du monde. Il faut savoir que j’ai réalisé ce classement grâce à plusieurs compétitions qui m’ont aidé à améliorer mon classement mondial, dont la médaille d’or aux Jeux africains 2019 et la participation à 2 éditions des Championnats du monde.
— L’Egypte a décroché 2 tickets olympiques seulement en boxe. Pourquoi ?
— Oui, il n’y en a que deux, Abdelrahman Orabi (81 kg), qui s’est qualifié suite aux éliminatoires africaines qualificatives pour les JO, et moi-même. Il faut savoir qu’aujourd’hui, les tickets olympiques sont très chers, et le système de qualification olympique devient très difficile, et la concurrence au continent africain devient très dure. C’est pourquoi l’Egypte s’est qualifiée pour les JO avec 2 boxeurs seulement.
— Aux JO d’Athènes en 2004, la boxe égyptienne avait remporté 3 médailles olympiques, cela représente-t-il une motivation ou un lourd fardeau ?
— L’Egypte a décroché 4 médailles olympiques dans son histoire, dont une de bronze aux JO de Rome en 1980 par Abdel-Moneim El-Guindi et 3 médailles aux JO d’Athènes en 2004 : un d’argent par Mohamed Aly et 2 de bronze par Ahmed Ismaïl et Mohamed Elsayed. Cela représente une grande histoire olympique pleine de gloire. Pour moi, cette grande histoire représente une motivation, ça me pousse à être comme ces boxeurs légendaires et à inscrire mon nom à côté de ces noms dans l’histoire olympique de l’Egypte.
— Qui sont vos concurrents les plus importants ?
— Les Jeux olympiques regroupent les meilleurs boxeurs du monde, la concurrence sera donc féroce. De plus, je respecte tous mes adversaires et j'accorde une grande importance à tous mes matchs. Mais les vedettes de cette catégorie sont bien sûr ceux qui occupent la tête du classement mondial, dont Bakhadir Jalolov (Ouzbékistan) 1er mondial, Kamshybek Kunkavayev (Kazakhstan) 2e mondial, et Dainier Christi Pero (Cuba) 5e mondial.
— Comment se déroule votre préparation pour les JO ?
— Actuellement, je suis au camp de préparation au Centre olympique de Maadi avec mon coéquipier Orabi. Je m’entraîne sous la houlette de l’entraîneur Saïd Hassan et le directeur technique Olyssious. Le mois dernier, nous avons disputé un tournoi international à Lettonie et j’ai remporté une médaille d’or. Le 10 juin, nous allons effectuer un camp de préparation en Espagne pendant 20 jours, avec plusieurs sélections nationales. Enfin, nous allons effectuer un dernier stage de préparation à Tokyo avant le début des compétitions.
— Quels sont vos meilleurs résultats ? Et qui est votre idole ?
— Mes meilleures performances sont les médailles d’or obtenues aux Jeux africains 2019, aux Jeux méditerranéens 2018, au tournoi international de Russie 2019, au tournoi international de Lettonie 2021. Ma première médaille était une médaille de bronze aux éliminatoires africaines qualificatives pour les Championnats du monde en 2017 et la médaille la plus précieuse pour moi est l’or aux Jeux méditerranéens en 2018. Et mon idole bien sûr c’est le boxeur légendaire Mohamed Ali Clay.
— Que visez-vous à Tokyo ?
— Bien sûr mon objectif principal est de remporter une médaille olympique et monter sur le podium. Je sais bien que cela ne sera pas facile, mais j’ai de la confiance et je fais de tout mon mieux pour réaliser mon objectif et mon rêve.
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