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Un derby pour l’honneur

Karim Farouk, Mardi, 04 mai 2021

Le 122e derby cairote entre Ahli et Zamalek se tient lundi prochain au Stade du Caire. Zamalek doit gagner s’il veut venger sa dernière défaite et conserver des chances de remporter le titre national qui lui échappe depuis 2015

Un derby pour l’honneur
(Photo : Moustapha Emeira)

Le Caire retiendra son souffle à nou­veau pour le grand derby entre Ahli et Zamalek lundi prochain au Stade du Caire. Grâce à un calendrier surchar­gé dû à un début de saison tardif pour cause du Covid-19, les Blancs auront la chance de ven­ger rapidement leur défaite 2-1 lors du derby du 18 avril, encore fraîche dans les mémoires, qui avait suscité une vague de critiques contre les joueurs et le cadre technique mené par le Français Patrice Carteron.

Ce face-à-face des frères ennemis s’annonce donc encore une fois passionnant avec plein d’enjeux des deux côtés. Rien n’est encore décidé au championnat sur le plan sportif. La rencontre intervient en milieu de saison et tout peut encore basculer. Pour Zamalek, la pers­pective d’une troisième défaite consécutive contre Ahli, après celle de la finale de la Ligue d’Afrique, en novembre dernier, et celle du match aller en championnat en avril, est cau­chemardesque. Du côté sportif, les Blancs veulent consolider leur position en tête du clas­sement pour continuer à rêver d’un premier titre de champion depuis 2015, surtout que le public veut se régaler après les récentes décon­fitures, notamment l’élimination de la phase de poule de la Ligue d’Afrique. Le club est tou­jours en quête de résultats dignes de la qualité de ses effectifs. Carteron possède une palette d’excellents joueurs comme le milieu tunisien Ferjani Sassi, l’attaquant Marocain Achraf Bencharki et les ailiers flamboyants Mahmoud Abdel-Razeq « Chikabala » et Ahmad Sayed « Zizo », ainsi que le solide milieu Tareq Hamed parmi d’autres. Pourtant, ces joueurs ont lâché de nombreux points qui semblaient à leur portée, mettant en danger la position de l’équipe à la tête du classement, une place qu’ils conservent temporairement avec 41 points avec 4 longueurs d’avance sur Ahli qui a joué 3 matchs de moins. Carteron a toujours prétendu que son équipe était la meilleure, mais il a affirmé que les échecs successifs de son équipe étaient dus à « des erreurs naïves », « des erreurs de positionnement » et même « le manque de chance ». « La forme de l’équipe n’est pas consistante, non seulement elle varie d’un match à l’autre, mais au cours du même match, le niveau change. Contre Moqaouloun par exemple, Zamalek a disputé une première période exemplaire avant de ralentir le rythme en deuxième période à tel point que Moqaouloun a dominé le jeu pendant 10 minutes pour décrocher le but de l’égalité, 2-2. Les joueurs se sont relancés à l’attaque de nouveau, mais n’avaient pas eu assez de temps pour décrocher la victoire. Carteron doit revoir ses choix tactiques et aussi le choix de certains joueurs », avait dit Hazem Emam, ancien capitaine de Zamalek et analyste spor­tif. L’équipe compte sur des gestes de génie de Bencharki qui semble incontournable sur le plan offensif par ses dribbles, ses passes et ses buts. Il est le meilleur buteur de son équipe et l’un des meilleurs du championnat avec un total de 9 buts en 18 matchs.

Entre fatigue et blessures

Une victoire lundi prochain donnerait un nouvel élan à Ahli en championnat, qui cherche à briller mais semble trop fatigué pour le faire. Depuis le derby du 18 avril, les Rouges ont disputé 6 matchs avant la rencontre de Zamalek, contre 5 pour les Blancs. « Comment peut-on parler d’une concurrence juste alors qu’on nous oblige de disputer un match toutes les 72 heures ?! Nos concurrents ont une plus grande marge de repos, c’est comme si on était punis parce qu’on a réussi notre parcours en Ligue d’Afrique. Il est normal qu’on ait des baisses de régime à certains moments, ce que je crains c’est que cela ne nous arrive lors d’un match de Ligue d’Afrique qu’on ne pourra pas com­penser », dit Sayed Abdel-Hafiz, directeur de la section foot à Ahli. Dans cette cadence infer­nale, Ahli a perdu des points qui auraient pu lui permettre de prendre le large, mais surtout de nombreux joueurs. Le latéral tunisien Ali Maaloul, le défenseur marocain Badr Benoun, le Nigérian Junior Ajayi et les internationaux Ayman Achraf, Yasser Ibrahim, Mohamad Hani, Mahmoud Wahid, Saad Samir, Mahmoud Abdel-Moneim « Kahraba » et Hamdi Fathi ont passé quelque temps à l’infirmerie, en rai­son de blessures musculaires aux côtés du trio Mohamad Mahmoud, Mahmoud Metwalli et Karim Walid « Nedved », absents depuis de longs mois pour cause de blessures graves aux genoux. L’entraîneur Pitso Mosimane a dû faire tourner ses effectifs et puiser même dans les équipes espoirs du club, afin de combler le déficit. « Nous sommes fatigués et nous man­quons de fraîcheur physique. Nous avions quelques chances de tuer le match, mais nous ne l’avons pas fait et nous n’avons pas pu conserver notre avantage. Vous critiquez mes changements au cours du match, mais je veux vous dire que ce n’était pas des choix tactiques, mais plutôt pour laisser reposer certains joueurs. A chaque rencontre, on perd un ou deux joueurs pour blessures, je n’ai jamais vu un tel calendrier. Comme j’ai déjà dit, cela nuit à Ahli et aux joueurs aussi, et cela se reflétera sur la sélection », a dit le technicien sud-afri­cain suite au match nul face à Gouna 1-1, vendredi dernier. Mais bien que les nuages noirs aient envahi le ciel du camp rouge, un homme sort du lot et semble porter les espoirs d’Ahli sur ses épaules. Il s’agit de Mohamad Chérif. Révélation de la saison dernière à Enppi, Chérif s’est immédiatement replacé sur l’échiquier de Mosimane affichant un bon début de saison. Mais suite à une baisse de régime, il a perdu sa place de titulaire en faveur de la nouvelle recrue congolaise Walter Bwalya, mais ce dernier n’a pas été au niveau des attentes. De nouveau sur la pelouse, Chérif a étalé son talent devenant l’arme fatale d’Ahli lors des dernières rencontres. Il est en tête des buteurs du championnat avec 9 buts et 3 passes décisives en 16 rencontres. C’est un attaquant rapide, adroit avec les deux pieds et doté d’un bon jeu de tête, il a fait la différence lors de matchs décisifs, notamment grâce à des dou­blés face à Zamalek 2-1 et à Masri 2-1. Homme du match face à Zamalek à l’aller, Chérif espère rééditer sa prouesse lundi. C’est vrai que le match n’est pas décisif, mais il consti­tuera un tournant important de la saison, car le vaincu perdra beaucoup plus qu’un match dans la course au titre.

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