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Ebtissam Zayed : Ces 5 médailles d’or m’ont donné confiance en mes capacités et la détermination de réaliser mes rêves

Mirande Youssef, Mardi, 27 avril 2021

Ebtissam Zayed, 24 ans, est la vedette de la sélection nationale du cyclisme. Elle a obtenu 5 médailles d’or aux Championnats d’Afrique du Caire la semaine dernière. Entretien.

Ebtissam Zayed

Al-Ahram-Hebdo : Vous avez réalisé un exploit pour le cyclisme égyptien en raflant 5 médailles d’or aux Championnats d’Afrique du Caire. Comment éva­luez-vous cette expérience ?

Ebtissam Zayed : C’est une grande fierté pour moi de réaliser cet exploit pour l’Egypte, surtout face à l’Afrique du Sud qui a dominé le podium pendant de longues années. C’est grâce à mes 5 médailles d’or que l’Egypte a pu occuper la deuxième place au tableau final avec un total de 9 médailles. J’ai obtenu 5 médailles d’or dans les 5 épreuves auxquelles j’ai participé (course aux points, scratch, course à l’américaine, course à élimination, omnium). Dans les 5 épreuves, j’ai fait mieux que les cyclistes de l’Afrique du Sud connues pour leur vitesse et leur puissance. Cet exploit est une étape-clé pour la qualification aux Championnats du monde en Belgique prévus en septembre 2021 et auxquels je rêvais de participer. Cette performance m’a donné confiance en mes capacités et la détermination de réaliser mes rêves.

— Avez-vous validé votre ticket olympique pour Tokyo 2021 ?

— Oui, j’ai composté mon ticket olympique à travers les Championnats d’Afrique du Caire en janvier 2020 où j’ai obtenu 4 médailles d’or. Je serai la seule Egyptienne à représen­ter l’Egypte à Tokyo. Il s’agit de ma deuxième participation olympique car j’ai déjà participé aux JO de Rio. En fait, j’étais la seule Egyptienne à participer aux JO de Rio grâce à une médaille d’or aux Championnats d’Afrique 2015. Même si je n’y ai pas réalisé un bon résultat, c’était pour moi une expé­rience très enrichissante qui m’a permis de voir les grandes stars de la discipline.

— Quels étaient vos débuts avec le cyclisme ?

— Je suis originaire de la ville de Suez. J’ai nourri une pas­sion pour le vélo dès ma plus tendre enfance. A l’âge de 5 ans, j’ai commencé à pratiquer la natation au club de l’Institution militaire du gouvernorat de Suez. J’ai vu un jour un groupe de jeunes filles s’entraînant sur un vélo. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’intégrer l’équipe de cyclisme du club. C’était pour moi une discipline particulière, où l’on est seul face à soi-même pour maîtriser le temps et dompter le vent. Grâce à mes bons résultats dans les compétitions nationales, j’ai pu intégrer la sélection junior à l’âge de 13 ans. Mes bons résultats m’ont donné l’envie de continuer le vélo même s’il s’agit d’un sport qui ne jouit pas d’une grande popularité. A 17 ans, j’ai intégré la sélection dames où j’ai continué à enchaîner les bonnes per­formances.

— Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre parcours de championne ?

-— Mes bonnes performances ne sont pas le fruit du hasard. Je déploie de grands efforts à l’entraînement pour atteindre un bon niveau. J’ai été sacrée championne d’Afrique de 2011 et jusqu’en 2021. J’ai remporté également le titre de championne arabe plusieurs fois. Avant la crise sanitaire du Covid-19, j’ai obtenu 4 médailles d’or aux Championnats d’Afrique du Caire. Et c’est grâce à ces médailles que j’ai pu valider mon ticket olympique pour les JO de Tokyo. En février 2020, j’ai participé au tour de Dubaï où j’ai remporté la 59e place. Actuellement, j’occupe la 159e place du classement Union Cycliste Internationale (UCI).

— Comment évaluez-vous le niveau du cyclisme égyp­tien ? Selon vous, quels sont les grands défis de cette disci­pline ?

— Le cyclisme égyptien souffre de graves problèmes comme le manque de terrain d’entraînement idéal. Le cyclisme, qui consiste à parcourir une distance donnée à vélo le plus rapide­ment possible, n’attire pas les jeunes, vu qu’il ne peut pas être pratiqué dans les clubs. Pour s’entraîner, on a besoin de longues routes goudronnées, il est difficile pour les parents d’accompa­gner leurs enfants pour l’entraînement. Les routes en Egypte ne sont pas planifiées comme en Europe où les vélos ont l’avantage de pouvoir rouler sur des pistes cyclables sur certaines routes. Autre problème : le coût des équipements, un vélo professionnel coûte près de 4 000 euros. Mais actuellement, les forces armées nous ont fourni un terrain qu’elles avaient construit dans la nou­velle ville Mostaqbal. Il s’agit du premier terrain d’entraînement créé pour le cyclisme égyptien et qui a obtenu l’approbation de la Fédération internationale de cyclisme.

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