Chikabala et Obama ont marqué les buts de Zamalek contre le MC Alger. (Photo : Compte Twitter de Zamalek)
Enfin une victoire. Après 4 matchs où Zamalek n’a récolté que deux points seulement, les Blancs ont finalement arraché leur première victoire dans ce groupe D en donnant du fil à retordre aux Algériens du Mouloudia 2-0 à Alger. Youssef Ibrahim « Obama » à la 6e minute, et Mahmoud Abdel-Razeq « Chikabala » à la 33e minute, ont signé les buts de la victoire qui est une première pour Zamalek contre une équipe algérienne en Algérie. Les hommes de Patrice Carteron étaient plutôt condamnés à l’exploit, car il n’y avait d’autre choix que de remporter ce match pour conserver un infime espoir d’accéder aux quarts de finale de la compétition. Le quintuple champion d’Afrique n’est pas sûr de son sort, car il doit absolument s’imposer contre les Sénégalais du Teungueth samedi prochain au Stade du Caire, à l’occasion de la dernière journée de la phase de poule, et ensuite attendre que l’Espérance de Tunis, déjà qualifié, s’impose contre le MC Alger. « Je suis très fier de la performance de mes joueurs. Nous avions deux semaines pour préparer ce match et nous avons travaillé tous les aspects techniques, physiques et psychologiques. Nous avions une grande volonté et beaucoup de détermination. Notre objectif était de remporter les deux rencontres restantes, nous avons réussi le premier volet. Je sais que tout ne se présente pas forcément de manière favorable, mais je suis persuadé que nous allons remporter notre prochain match. De toute manière, s’il nous arrive de ne pas nous qualifier, ces matchs et ces victoires nous profiteraient en nous apportant une plus grande confiance en championnat », a dit Carteron, lors de la conférence de presse qui a suivi le match.
Bien que ses chances soient minimes, la prestation de Zamalek a entretenu l’optimisme chez ses supporters et observateurs. L’équipe nous a rappelé les exploits de février 2020 où elle avait remporté la Supercoupe d’Afrique et la Supercoupe d’Egypte en l’espace d’une semaine. La bande de Chikabala ressemble de plus en plus à la version gagnante que Carteron avait créée lors de son premier mandat, l’année passée. Le technicien français avait construit son système autour d’une solide organisation défensive pour ensuite jouer en contre grâce à la vitesse des attaquants. Des individualités comme Chikabala, le Marocain Achraf Bencharki, Obama et Ahmad Sayed « Zizo » ont fait la différence. Face au Mouloudia, Zamalek a rarement été menacé. Le groupe a contrôlé le rythme du jeu grâce au maestro tunisien Ferjani Sassi. Ses attaquants ont bousculé la défense adverse et trouvé les espaces nécessaires pour marquer deux buts et se créer de nombreuses occasions.
L’équipe a aussi montré une fraîcheur physique et mentale, contrairement au match de l’Espérance où elle avait perdu 1-0 à domicile. Carteron avait alors invoqué certaines lacunes qu’il avait découvertes à son retour aux commandes, trois jours seulement avant le match. « J’ai trouvé des joueurs en mauvaise condition physique et morale. Nombre d’entre eux rencontrait des difficultés et le groupe manquait en général de confiance », avait-il dit. Des propos qui ont attiré une vague de critiques pour manque de respect contre l’ancien staff mené par le Portugais Jaime Pacheco. La progression de l’équipe lui a toutefois donné du crédit, en attendant confirmation. Il s’agit peut-être d’un réveil tardif mais mieux vaut tard que jamais, sachant que la saison est encore longue et parsemée de nombreux enjeux.
La fragilité d’Ahli
Chez le voisin cairote, le scénario est complètement différent. En concédant un nul de 2-2 à Khartoum contre le Merrikh du Soudan, Ahli a assuré sa qualification pour les quarts de finale avec 8 points, à 5 points derrière le leader tanzanien Simba. Le champion en titre a été fouetté par la critique en raison de sa mauvaise performance et de la vive altération de niveau depuis sa médaille de bronze en Coupe du monde des clubs en février dernier. « La première mi-temps s’est avérée être la pire performance d’Ahli depuis l’arrivée de Mosimane. Les joueurs étaient perdus sur le terrain et les graves erreurs défensives nous ont coûté cher. L’équipe a échappé à la défaite grâce à un but tardif de Yasser Ibrahim qui a évité la débâcle. Je ne peux pas vraiment incriminer l’entraîneur, car l’attitude des joueurs nous a semblé étrange », explique Waël Gomaa, ancien défenseur international de l’équipe. Les Rouges se trouvaient menés 2-0 à la mi-temps et le score aurait pu s’aggraver si Ramadan Ragab avait réussi son penalty ou bien si le poteau n’avait pas repoussé une occasion franche de Tony Edjomariegwe. « Nous avons joué dans des conditions très difficiles. Nous avons fait beaucoup d’erreurs lors de la première période qui ont provoqué la nécessité de nombreux changements lors de la deuxième. Quoi qu’il en soit, nous avons réussi l’essentiel », a expliqué l’entraîneur Pitso Mosimane. Il semble évident que l’équipe était affectée par la chaleur en évoluant par une température matinale atteignant déjà 37 oC. Une situation qui rappelait la débandade face au Simba (0-1). Ahli pourra prendre sa revanche et corriger son image en accueillant Simba, vendredi prochain.
Cette qualification par la petite porte, en le plaçant deuxième du groupe, va compliquer la vie du ténor égyptien qui va certainement hériter de l’un des vainqueurs des trois autres groupes, entre le Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), le Wydad Casablanca (Maroc) ou l’Espérance de Tunis (Tunisie) lors du tirage au sort des quarts de finale. « Notre objectif premier est de remporter notre dixième titre, quel que soit l’adversaire. Il me semble évident que notre équipe inspire la crainte », a conclu Mosimane.
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