Cette 14e édition des Championnats du monde d’athlétisme réunira 206 pays, un record en matière de participation. Le précédent record était détenu par les éditions de Séville en 1999 et de Berlin en 2009 avec 200 pays participants. Avec un total de 1 974 athlètes (1 106 hommes et 868 dames), le record du nombre d’athlètes participants est également battu. A Berlin, 1 895 athlètes avaient été présents. Les Mondiaux d’athlétisme sont considérés comme l’un des plus grands événements sportifs au monde, juste derrière les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football.
Les athlètes africains seront très attendus cette année. Lors de la dernière édition des Mondiaux à Daegu en Corée du Sud en 2011, l’Afrique s’était hautement distinguée en remportant 30 médailles (9 d’or, 10 d’argent et 11 de bronze). Le Kenya avait réalisé la meilleure performance africaine en terminant à la 3e place avec un total de 17 médailles, dont 7 d’or.
Les Kényans en force
Cette année à Moscou, la tâche des Kényans ne sera pas facile s’ils veulent rééditer leur exploit de 2011. La Fédération kényane d’athlétisme aligne 52 athlètes (30 hommes et 22 dames), soit la plus grande délégation africaine. Mais seuls 3 des 6 champions du monde kényans seront à Moscou. Il s’agit d’Ezekiel Kemboi (3 000 m steeple), Asbel Kiprop (1 500 m), et Edna Kiplagat (marathon) chez les dames. Les 3 autres champions du monde kényans, à savoir David Rudisha (800 m) et Abel Kirui (marathon), sont blessés, alors que la double championne du monde sur 5 000 m et 10 000 m, Vivian Cheruiyot, est enceinte. Sur 3 000 m steeple, Kemboi, le champion olympique en titre, cherchera à conserver son titre mondial. Il fera face à une très forte concurrence, surtout de la part de ses coéquipiers Paul Koech, champion de la Ligue de Diamant en 2012 et Conseslus Kipruto, auteur d’une saison parfaite sans défaite. Dans le 1 500 m, autre spécialité kényane, 4 très forts athlètes seront en lice cette année. Kiprob sera en concurrence avec Silas Kiplagat, vice-champion du monde. Mais Kiprob paraît plus proche du titre, puisqu’il a réalisé cette saison la 4e meilleure performance de tous les temps en réalisant un record de 3:27,72 au meeting de Monaco. 5 Kényans seront en lice pour le marathon. Bernard Koech a réalisé la meilleure performance de l’année, avec un record de 2:04:53.
Chez les dames, la championne du monde, Kiplagat, sera présente cette année à Moscou. Sa compatriote Lucy Kabuu ambitionne de monter sur le podium en tant que 3e meilleure athlète kényane de tous les temps. Le Kenya a des chances de remporter des médailles sur 10 000 m et 5 000 m hommes et dames.
Pour la première fois de l’Histoire, le Kenya s’alignera sur le lancer de javelot. Julius Yego, finaliste aux JO, sera le premier Kényan à disputer l’épreuve du javelot.
L’Ethiopie, grande rivale du Kenya
Le plus grand rival du Kenya, c’est l’Ethiopie, qui possède des athlètes très talentueux dans les épreuves de fond et de demi-fond. 34 Ethiopiens seront alignés cette année face aux Kényans dans les différentes épreuves. Les Ethiopiens tenteront d’oublier leur mauvaise performance des précédents Mondiaux. Ils n’avaient alors récolté que 5 médailles, dont une seule d’or, contre 3 médailles d’or aux Mondiaux de 2009. Toutes les médailles d’or qui avaient échappé à l’Ethiopie sont allées au Kenya.
Les stars de la délégation éthiopienne seront la triple championne olympique, Tirunesh Dibaba, et la double championne olympique, Meseret Defar. Les deux Championnes s’aligneront sur 5 000 m et 10 000 m. Ce qui fait de ces deux distances un sacre éthiopien. Aux Mondiaux 2011, les deux Ethiopiennes n’avaient pas pu monter sur le podium. Mais elles paraissent en meilleure forme cette saison. Dibaba, absente lors des deux dernières éditions, est en bonne forme pour ces Mondiaux. Elle a réalisé la meilleure performance de l’année sur 5 000 m avec un temps de 14:23.68. Dibaba et Defar ont couru ensemble 4 fois, la dernière était aux JO de Londres, lorsque Defar avait remporté l’or. Sur 5 000 m et 10 000 m hommes, l’Ethiopie compte sur de nouveaux athlètes. Le quintuple champion du monde, Kenenisa Bekele, sera remplaçant sur 10 000 m. Pour le marathon, le pays sera représenté par le recordman du monde, Lelisa Desisa, le champion olympique, Tsegaye Kebede, et le médaillé de bronze aux Mondiaux 2011, Feyisa Lelisa.
L’Afrique du Sud, qui a obtenu 4 médailles en 2011, alignera 30 athlètes. L’équipe sera conduite par le champion du monde de saut en longueur en salle et vice-champion olympique, Godfrey Mokoena. Le pays sera privé de sa vedette Caster Semenya, vice-championne olympique, vice-championne du monde et championne du monde 2009 sur 800 m. Semenya n’a pas pu décrocher sa qualification pour les Mondiaux.
Ces 3 pays ne sont pas les seuls à pouvoir réaliser de bons résultats. Le Botswana, la Tunisie, le Soudan et le Zimbabwe, qui ont figuré dans le tableau final en 2011, possèdent aussi des chances de monter sur le podium.
Au milieu de ce lot, l’Egypte sera représentée par une petite délégation composée de 5 athlètes (4 hommes et une dame). Mais leur chance de remporter une médaille est pratiquement nulle.
David Rudisha, le grand absent
Le Kényan David Rudisha, champion olympique et recordman du monde sur 800 m, a été contraint de déclarer officiellement forfait pour les Mondiaux 2013 d’athlétisme de Moscou, insuffisamment remis d’une blessure au genou droit. « C’est une grande déception », a déclaré son entraîneur Colm O’Connell. « Les attentes dans le pays étaient très hautes », a-t-il confié. Un peu plus tard, Rudisha a fait diffuser par la Fédération kényane un communiqué dans lequel il explique ses difficultés. « Je me remets bien, mais malheureusement, c’est très lent. A ce moment de la saison, je ne pense pas que je puisse me remettre à temps pour les Championnats du monde », a affirmé l’élégant kényan. Rudisha, 24 ans, souffre d’un problème au genou droit depuis le début du mois de juin et ne figurait pas dans la sélection d’athlètes annoncée par les responsables kényans. Ceux-ci avaient néanmoins décidé d’accorder une semaine supplémentaire à leur athlète-star, afin de lui permettre de juger une dernière fois de sa capacité ou non à participer au grand rendez-vous athlétique de l’année. Après un début de saison réussi (1:43.87 pour sa rentrée à Doha le 10 mai), Rudisha avait été contraint de déclarer forfait pour la réunion d’Eugene (Oregon) le 1er juin, à cause d’une blessure au genou. Le Kényan n’aura donc finalement jamais réussi à se remettre de ce problème physique. Le 7 juillet dernier, le champion du monde en titre du 800 m affirmait qu’il abandonnait cet été, publiant sur son compte Twitter une photo de lui avec des béquilles qui ne laissait que peu de doutes. L’absence de Rudisha est un coup dur non seulement pour la sélection kényane, mais aussi pour le prestige des prochains Mondiaux
Lien court: