L'attaquant d'Ahli Walter Bwalya a été coupable de rater de nombreuses occasions faciles devant les buts contre l'AS Vita Club du Congo. (Photo : Yasser Al-Ghoul)
Au sommet de la discipline au niveau continental, il y a à peine quelques mois, les ténors cairotes Ahli et Zamalek montrent une pâle figure. Les finalistes de la Ligue d’Afrique 2020 sont en mauvaise posture dans l’édition de 2021 et risquent de se voir éliminer de la phase de poule. Face à l’AS Vita Club de la RD Congo, samedi 6 mars au Stade du Caire, le ballon n’a pas tourné rond pour Ahli. Nous avons assisté à une association de maladresse et de malchance, couplée d’une abondance d’occasions manquées, comme par exemple les 3 balles repoussées par le poteau. Comble de fatalité, un penalty controversé à la 86e minute qui a offert aux visiteurs un nul de 2-2. Le champion en titre se trouve maintenant à la 3e place du groupe avec 4 points, derrière les Tanzaniens de Simba (7 points) et l’AS Vita Club (4 points) qui possède une meilleure différence de buts. « C’était un scénario dramatique, je n’ai jamais vu un tel match. Je dois avouer que c’est vraiment décevant et frustrant. Je ne vais pas commenter les décisions de l’arbitre, je ne fais jamais ça. Mais nous n’avons pas concédé le nul à cause de ce penalty, nous avons concédé ce nul car nous avons perdu un grand nombre d’occasions », a dit l’entraîneur d’Ahli, Pitso Mosimane, lors de la conférence de presse qui a suivi le match.
Les statistiques de la rencontre nous donnent une idée plus claire de ce qui s’est passé. Ahli a affiché un taux de possession du ballon de 69 %, des occasions comme s’il en pleuvait avec 29 tirs dont 15 cadrés contre 5 dont 3 cadrés pour les visiteurs et 13 corners contre 1 seul pour les Congolais. Une domination totale qui ne s’est pas reflétée dans le score final. « Je dois avouer qu’Ahli n’a pas été chanceux contre nous. Ils auraient pu marquer 5 ou 6 buts et je dois féliciter mes joueurs pour leurs performances contre le champion d’Afrique », a dit l’entraîneur de l’AS Vita Club, Florent Ibengé. C’était un spectacle frustrant que de voir les vedettes de l’équipe Mohamad Magdi « Afcha », Hussein Al-Chahat, Junior Ajayi et Walter Bwalya rater leurs chances à tour de rôle. Et, bien que les remplaçants Marwan Mohsen et Mohamad Chérif aient marqué les deux buts d’Ahli, ils ont aussi montré des signes de maladresse devant les buts. « La dernière fois (défaite contre Simba 1-0 en Tanzanie) nous avons critiqué Mosimane pour ses choix, mais aujourd’hui ce n’est pas lui qui est à blâmer, la faute en revient exclusivement aux joueurs. Il leur appartient de se relever désormais et corriger la situation qu’ils ont créée par leur négligence », a dit Waël Gomaa, ancien défenseur international d’Ahli et actuel analyste sportif auprès de la chaîne beIN sport. Les hommes de Mosimane seront de sortie face à l’AS Vita Club, ce mardi 16 mars. Ils n’ont plus le luxe de laisser échapper des points et se trouvent dans un coude-à-coude acharné avec l’AS Vita Club et Simba pour les deux tickets qualificatifs des quarts de finale.
Zamalek y croit toujours
Du côté blanc, la situation est encore plus grave. Zamalek a concédé une défaite de 3-1 contre l’Espérance de Tunis à Radés dimanche dernier pour chuter à la 3e place du groupe avec 2 points seulement. Le conseil d’administration a annoncé, dans un communiqué officiel le soir même du match, qu’il allait se réunir pour « examiner les choix nécessaires pour redresser la barre ».
Cette déconfiture n’est que le résultat de récentes contre-performances qui ont commencé au début du mois de février. En 7 matchs, toutes compétitions confondues, les Blancs ont remporté 2 matchs, concédé 2 défaites et 3 nuls, marqué 6 buts et concédé 6. Cette dégringolade a mis l’entraîneur portugais, Jaime Pacheco, sur la sellette. « Il est clair qu’un problème technique existe. Il n’est pas admissible qu’une équipe avec de grandes individualités ne marque qu’un seul but en 3 rencontres face à des groupes de moindre calibre. (ndlr : Zamalek a concédé un nul vierge contre le MC Alger et Teungueth en Ligue d’Afrique et Wadi Degla en Championnat). Pacheco doit trouver une solution et travailler le comportement offensif de l’ensemble, gravement affecté depuis le départ de Moustapha Mohamad », a dit Ayman Younès, ancienne gloire et membre d’administration du club. Depuis que Mohamad a fait le forcing pour son transfert vers le géant turc Galatasaray quelques heures avant la clôture du mercato de janvier dernier, l’équipe semble avoir perdu son énergie offensive. A 23 ans, Mohamad a montré son talent en qualité d’attaquant complet et numéro 9 de l’Egypte pour les années à venir. Imposant physiquement, adroit des deux pieds et maître du jeu aérien, Mohamad était devenu le point focal de l’attaque de Zamalek. Les deux recrues embauchées en janvier, Marwan Hamdi et le Tunisien Seifeddin Jaziri, n’ont pas encore montré leur valeur pour porter ce label. Pacheco a essayé plusieurs joueurs et différents schémas de jeu mais jusqu’à présent, il n’a pas encore trouvé la bonne formule.
Le technicien portugais doit aussi exiger l’ordre au sein du groupe après que de nombreux joueurs eurent exprimé leur mécontentement quant à leur participation ou remplacement au cours des matchs. « Les joueurs doivent comprendre qu’ils jouent pour l’équipe prestigieuse de Zamalek qui donne de l’ampleur à leur carrière et leur renommée. Leurs participations incombent uniquement à l’entraîneur et ils doivent s’y conformer ou renoncer. C’est le moment où tout le club doit s’unir pour franchir cette période critique », a dit Hazem Emam, ancien capitaine de l’équipe. Les Blancs s’étaient trouvés dans une situation similaire lors de la Coupe de la Confédération 2019 où ils n’avaient récolté que 2 points après 3 matchs pour ensuite transformer leur saison et remporter le titre. Malgré la différence de circonstances, Zamalek garde son optimisme. « Je crois toujours en nos chances de remporter le titre de cette édition. Nous avons bien joué contre l’Espérance, mais de petits détails qui se sont ajoutés à l’expulsion d’Ahmad Fattouh ont anéanti nos efforts. Nous avons encore 3 matchs à jouer et le sort est entre nos mains », a dit Pacheco après le match.
La remontée espérée commencera ce mardi lorsque Zamalek accueillera l’Espérance de Tunis au Stade du Caire où aucun faux pas ne sera permis.
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