Entourée de rameuses d’horizons variés et aux ambitions internationales, la rameuse Nourelhoda a pu briller parmi ces stars lors des Championnats du monde d’aviron en salle des moins de 23 ans en raflant une médaille d’or sur 2 000 m. Elle a réalisé une première pour l’aviron égyptien féminin dans cette discipline toute neuve qui n’est pas olympique et qui a commencé à se développer en Egypte il y a dix ans. « C’était impressionnant de disputer ces championnats avec les stars de cette discipline et de les devancer. J’ai pu distancer la Française Marlène Eychenne qui a remporté la médaille d’argent en réalisant un score de 01 :40.1, et la Française Fanny Chatelet qui a remporté le bronze », raconte Nourelhoda. Et d’ajouter : « Il s’agit pour moi d’une expérience inoubliable lors de laquelle j’ai pu évaluer mon niveau en battant les grandes stars. Cette victoire m’a donné une grande confiance et une détermination pour le reste de ma carrière. C’est sans doute un grand pas en avant pour moi à mon jeune âge ».
Originaire de la ville d’Alexandrie, cette jeune rameuse a commencé à pratiquer l’aviron classique au club de l’Institution militaire. « Je m’entraînais dans le canal de Mahmoudiya situé dans la ville de Mahmoudiya. Mais ce canal a été comblé il y a trois ans et je n’avais plus aucun moyen de m’entraîner sur l’eau. Pour résoudre ce problème, la Fédération égyptienne d’aviron a fait creuser un autre canal dans la ville de Alamein. Mais pour m’y rendre, je devais faire un trajet d’une heure et demie. Alors, mon entraîneur m’a proposé d’essayer l’aviron en salle qui se pratique sur un instrument qui s’appelle les ergomètres », explique-t-elle, en ajoutant que la Fédération égyptienne d’aviron avait acheté les ergomètres pour aider les rameurs à réaliser des entraînements musculaires en salle dans le but de renforcer la musculature des mains et des pieds en pratiquant en dehors des heures d’entraînement sur l’eau. « La fédération a intégré l’aviron en salle en Egypte quand ce sport a commencé à se répandre en Europe. L’institution a organisé des Championnats du monde et à résolu le problème du manque de canaux où les rameurs peuvent s’entraîner », assure Nourelhoda. La Fédération égyptienne a alors commencé à organiser des Championnats nationaux d’aviron en salle à partir de 2010 pour encourager les rameurs à y prendre part. « J’ai été parmi les premières à avoir participé à ces championnats avec ma soeur cadette. J’ai remporté la première place entre 2010 et 2019. Ce qui me manquait, c’était de participer à des compétitions au niveau africain et international pour évaluer mon niveau. Ma première participation a eu lieu en 2017 aux Jeux arabes où j’ai remporté une médaille d’argent ».
5 à 6 entraînements par semaine
Il est à noter que l’aviron en salle a fait son apparition en Europe dans des clubs car les plans d’eau étaient gelés en hiver. En cas de mauvais temps, l’ergomètre reste une véritable alternative au bateau. Ces machines étaient utilisées pour s’échauffer ou faire de la musculation. Petit à petit, leur usage a pris une tournure plus ludique et l’aviron indoor est devenu une discipline à part entière. Ainsi, l’ergomètre a quelque peu évincé les bassins intérieurs utilisés pour simuler le mouvement d’aviron. Munis de compteurs électroniques, les ergomètres estiment les dépenses énergétiques du rameur ainsi que la distance (virtuelle) qu’il parcourt.
Si cette jeune rameuse a pu s’adjuger une médaille d’or dans un tournoi si important, c’est qu’elle a déjà précédemment réalisé un gros travail. Cela montre aussi qu’elle croit en elle et en ses capacités à aller encore de l’avant. Cette jeune rameuse s’entraîne actuellement au club Seid à Alexandrie avec son entraîneur Moataz Abdel-Wahab au rythme de deux séances par jour. « Je m’entraîne en moyenne 5 à 6 fois par semaine en incluant une séance spécifique de musculation qui représente un élément très important. L’aviron en salle sollicite la quasi-totalité des muscles, des jambes, des bras, du dos et des abdominaux ».
Noureldoda a beaucoup d’ambitions sur la voie qu’elle s’est tracée. « J’ai beaucoup de rêves à réaliser. Concernant le futur proche, je me prépare pour les Championnats du monde d’aviron en salle prévus en février prochain en Allemagne. Je rêve aussi que cette épreuve devienne olympique afin que je puisse un jour représenter l’Egypte et devenir la première rameuse égyptienne à remporter une médaille dans cette nouvelle épreuve », conclut Nourelhoda.
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