En remportant a médaille de bronze aux Championnats du monde la semaine dernière à Puebla au Mexique, le taekwondoïste égyptien de 23 ans, Hussein Chérif (-54 kg), a inscrit son nom sur la liste des plus grands athlètes égyptiens. «
Je suis très content de cette médaille. J’étais très fier en voyant le drapeau égyptien flotter très haut au parc d’exposition de Puebla », confie le jeune homme en rentrant à Alexandrie, sa ville natale.
La ville méditerranéenne a offert plusieurs champions à l’Egypte. La dernière médaille égyptienne aux Mondiaux était une médaille de bronze obtenue en 2007 par un autre Alexandrin, Tamer Salah. Salah est aussi le seul taekwondoïste égyptien médaillé olympique avec une médaille de bronze obtenue aux Jeux olympiques d’Athènes 2004.
La récente victoire de Hussein Chérif confirme le potentiel de l’Egypte. « Cette médaille est d’une grande importance pour moi, car elle prouve que nous sommes à la hauteur des meilleurs athlètes au monde. Nous sommes capables de monter sur le podium, comme l’a fait l’ancienne génération, dont Tamer Salah était le dernier représentant ».
A Puebla, Chérif et ses coéquipiers ont prouvé une nouvelle fois que l’Egypte peut concurrencer les meilleures nations du monde. Chérif a réalisé un excellent parcours. En 16es de finale, il bat le Turc Mehmet Doglas (5-2). Puis, il remporte son match contre le Jordanien Almuatasembellah Abuzaid (3-1) en 8es de finale. En quarts de finale, Chérif écrase son adversaire canadien Tyler Muscat (6-0). Après s’être assuré une médaille, l’Egyptien s’incline contre le Taiwanais Chia Liu Hsu (3-5).
Ainsi, Chérif partage le bronze avec le Thaïlandais Jarranat Nakaviroj. Ils arrivent derrière le Sud-Coréen, Hun Kim Tae (or) et le Taiwanais, Chia Liu Hsu (argent).
« Mon match contre le Turc était le plus difficile sur le plan psychologique : c’était mon premier match dans ces Mondiaux, les premiers auxquels je prenais part. Mais sur le plan technique, la rencontre la plus difficile était contre le Jordanien, qui était d’un très haut niveau. En quarts de finale contre le Canadien, j’étais très tendu car une médaille était en jeu, raconte Chérif. Durant cette compétition, j’ai beaucoup appris. J’ai commis beaucoup de fautes durant les matchs à cause de mon manque d’expérience et du trac dû au fait de jouer dans une grande salle pleine de fans ».
En effet, le jeune champion souffre d’un manque d’expérience, il n’a participé qu’à un petit nombre de compétitions. « Chérif est un athlète talentueux d’un très haut niveau. Il a besoin de disputer plus de compétitions internationales afin d’acquérir l’expérience nécessaire », estime Ossama Al-Sayed, entraîneur de la sélection nationale.
Dès le berceau
L’histoire de ce jeune athlète commence au clubSporting d’Alexandrie. A l’âge de 4 ans, Hussein Chérif pratique déjà le taekwondo, tout comme son grand frère, Ziad. A 6 ans, il dispute ses premiers championnats d’Alexandrie et d’Egypte où il termine 2e. A 15 ans, il intègre la sélection junior sous la houlette de Mohamad Abdel-Alim, actuel entraîneur de la sélection senior.
En 2008, il remporte sa première médaille internationale : une médaille d’or à l’Open d’Alexandrie. Dès 17 ans, il intègre la sélection senior, mais n’aura pas la chance de disputer de Championnats du monde. « L’ancien conseil d’administration de la Fédération égyptienne n’était pas objectif dans le choix des athlètes. Bien que j’aie passé plusieurs fois les éliminatoires de la sélection nationale, j’ai subi des discriminations de la part des responsables, ce qui m’a finalement poussé à réfléchir à arrêter la compétition. Mais ma mère m’a beaucoup encouragé en me disant : si tu veux arrêter, remporte d’abord une médaille aux Mondiaux ! Grâce à elle, j’ai gagné cette médaille », confie Hussein Chérif, visiblement très ému.
Nouvelle Fédération, début de reconnaissance
Chérif commence véritablement à attirer l’attention aux Jeux arabes de Doha en 2011. Il y remporte une médaille d’argent, juste derrière la légende égyptienne, Tamer Salah, médaillé d’or. Mais c’est après l’élection du nouveau conseil d’administration de la Fédération égyptienne, en octobre 2012, que Chérif commence à être considéré à sa juste valeur.
Lors de sa première compétition africaine, aux Championnats d’Afrique en 2012, il décroche l’or. Depuis, l’encadrement technique s’intéresse de près à cette figure émergente. Le nouveau conseil d’administration de la Fédération, qui travaille selon un nouveau système, comprend vite l’intérêt de miser sur Chérif. Le bronze aux Mondiaux reste sa plus belle victoire.
Ces Championnats du monde sont un succès pour l’Egypte. Outre Hussein Chérif, 3 autres athlètes ont disputé les quarts de finale. « Cette compétition prouve que les taekwondoïstes égyptiens ne sont plus très loin du podium mondial. Ils ont tous un bon niveau. A mon avis, ils sont capables de décrocher des médailles », conclut Mohamad Chaabane, membre au conseil d’administration et président de la délégation égyptienne à Puebla.
Focus
Hussein Chérif
Né : le 5/9/1990.
Poids : -54 kg.
Taille : 168 cm.
Club : Sporting d’Alexandrie.
Etudes : Baccalauréat en ingénierie informatique de l’Académie maritime.
Palmarès :
2013 : Médaille de bronze aux Mondiaux de Puebla.
2012 : Médaille d’or aux Championnats d’Afrique de Madagascar.
2011 : Médaille d’argent aux Jeux arabes de Doha, médaille d’argent à l’Open de Bretagne, 5e aux Jeux universiades.
2008 : Médaille d’or à l’Open d’Alexandrie junior, 5e aux Championnats du monde universiades.
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