Al-Ahram Hebdo : Vous êtes le premier gymnaste égyptien au niveau africain et arabe à avoir raflé 8 médailles dans des Coupes du monde. Que représente cela pour vous ?
Ali Aboul Qassem : Je suis très content et fier de cette performance considérée comme la meilleure pour un gymnaste égyptien. J’ai pu montrer mon potentiel dans les plus grandes compétitions de la discipline, où la concurrence est très forte. J’ai pu rafler 8 médailles : deux d'or, trois d’argent et 3 de bronze, et ce, à travers des compétitions de la Coupe du monde auxquelles j’ai participé depuis 2013 jusqu’en 2020. La médaille la plus précieuse était en 2019 lors de la Coupe du monde de France, où j’ai devancé le gymnaste japonais Kentaro Yunoki et le Français Samir Ait Said. Ce sont deux gymnastes très forts, connus par leur palmarès plein de médailles. C’était pour moi un vrai exploit de les devancer.
Ce record me donne une grande confiance et une détermination pour le reste de ma carrière. C’est sans doute un grand pas en avant pour moi, et je ne pouvais rêver de plus que de voir mon nom mentionné sur le site de la Fédération internationale de gymnastique avec le drapeau de mon pays. C’est une vraie fierté. En fait, c’est la deuxième fois que mon nom soit inscrit au registre de la Fédération internationale, car en 2013, la Fédération a enregistré mon nom pour avoir inventé un nouveau mouvement artistique sur les agrès des anneaux lors des Championnats du monde en Belgique. Le jury a inclus ce mouvement qui porte mon nom sur la liste des nouveaux mouvements susceptibles d’être étudiés par les autres gymnastes.
— Vous êtes spécialistes de l’épreuve des anneaux. Pouvez-vous nous en parler ?
— Je me suis spécialisé dès le début de mon parcours professionnel dans l’épreuve des anneaux. Les anneaux sont les plus difficiles de la discipline, car ils exigent un maximum de souplesse, de maîtrise et de force physique. J’ai choisi ces agrès en particulier, car très peu de gymnastes au niveau africain y font de bons résultats. En fait, Cette épreuve est tellement difficile qu’elle fait perdre beaucoup de points aux gymnastes égyptiens dans le classement général. Mais pour moi, c’était un défi de maîtriser cette épreuve, car celui qui arrive à améliorer son niveau dans cette épreuve peut, par la suite, maîtriser les 5 autres agrès de la discipline, à savoir le sol, le cheval d’arçons, le saut, les barres parallèles et la barre fixe.
— Comment avez-vous abouti à ce haut niveau professionnel ?
— La gymnastique est une discipline qui exige un dur entraînement et a besoin de longues années de préparation et d’entraînement sans aucune perturbation, pour créer un vrai champion. Voilà pourquoi j’ai dû énormément travailler pour arriver à mon niveau actuel. Je m’entraîne en rythme des deux séances par jour, et chaque séance dure 4 heures. Mon but est d’améliorer ma technique d’équilibre, de souplesse et de force physique, qui sont les points les plus importants dans cette épreuve. L’expérience a joué un grand rôle dans ma réussite, car j’ai dû disputer un grand nombre de tournois qui m’ont permis de me classer parmi les grands.
— Que vous faut-il pour composter votre billet de qualification aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo ?
— La qualification pour Tokyo 2020 devrait prendre fin en avril 2020, mais à cause de la suspension des activités sportives suite à l’épidémie du Covid-19, tout a été reporté. La qualification se fait à travers des étapes de la Coupe du monde. Elle est basée sur le cumul des points obtenus sur les trois meilleurs résultats réalisés lors des différentes étapes de Coupes du monde auxquelles je participe. Pour assurer ma qualification, je dois donc obtenir le meilleur total sur les agrès des anneaux. Il s’agit d’un rêve que j’ai longtemps attendu, car lors des JO de Rio 2016, la Fédération égyptienne de gymnastique artistique a refusé d’engager les gymnastes qui jouent dans un seul agrès. Mais actuellement, la Fédération m’a permis, en tant que spécialiste dans les agrès des anneaux, de pouvoir participer. Je dois participer à deux Coupes du monde pour assurer ma qualification. La première est prévue en mars 2021 au Qatar et la deuxième en Egypte en juin 2021. Je participerai également aux Championnats d’Afrique en mai 2021.
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