Ce week-end, les ténors égyptiens Ahli et Zamalek auront l’occasion d’écrire une nouvelle histoire en Ligue d’Afrique. En cas de victoires contre les Marocains du Wydad et du Raja, on assistera à une finale purement égyptienne. Ce serait une première que deux équipes de la même ville s’affrontent en finale.
Les ténors cairotes ont pris une grande option pour la finale après des sorties sans faute chez le voisin maghrébin. L’incontestable champion d’Egypte, Ahli, a signé une impressionnante performance face au Wydad de Casablanca 2-0 grâce à des buts de Mohamad Magdi « Afcha » (4e minute) et Ali Maaloul (pénalty à la 62e minute) pour mettre un pied en finale. Le retour vendredi prochain ne semble ainsi qu’une formalité bien que les déclarations officielles insistent sur le fait qu’il faut garder la tête sur les épaules. « Je suis content du résultat et de la performance de mes joueurs. Nous avons exploité les fautes de la défense du Wydad grâce à un pressing sur leurs défenseurs. On aurait pu marquer un troisième et un quatrième but et j’aurais été encore plus content. C’était un match difficile et maintenant on doit tourner cette page, car on s’attend à un autre match difficile au Caire », a dit l’entraîneur Pitso Mosimane, lors de la conférence de presse qui a suivi le match.
C’est donc une victoire hors de ses bases pour Ahli avec un goût de revanche après sa défaite en finale de la même compétition en 2017, leur troisième en quatre éditions. C’est un début de rêve pour le technicien sud-africain qui n’est à la barre d’Ahli que depuis le 2 octobre dernier en succession au Suisse René Weiler. La victoire d’Ahli a relancé les espoirs d’un neuvième sacre devenu une obsession chez les fidèles du club depuis leur dernière gloire en 2013. « Le plus important pour moi c’est aussi de restaurer la culture de gagner hors de nos bases. Nous sommes le club du siècle en Afrique et on doit réaliser des victoires lors de nos matchs à l’extérieur. Je ne dis pas qu’on va toujours réaliser cela, car il n’y a pas d’équipe qui gagne tout le temps, mais on doit toujours avoir cette mentalité », a dit Mosimane au site officiel du club. En effet, les victoires des Rouges se faisaient de plus en plus rares ces dernières années à tel point que la dernière victoire hors de leur temple remonte au 4 août 2018 contre l’Espérance 1-0 à Tunis (ndlr : la victoire contre l’équipe sud-soudanaise d’Atlabara 4-0 au tour préliminaire de cette édition est exclue car les deux manches ont été jouées au Caire). Le résultat de cette semaine ne doit pas cacher certaines lacunes. La défense des Rouges a encore une fois été exposée, et si ce n’était l’excellent gardien Mohamad Al-Chennawi, la partie aurait pu leur échapper. « Al-Chennawi a sauvé un pénalty à un moment important de la partie alors qu’on menait 1-0 seulement. C’était un tournant, car cela nous a donné plus confiance au début de la deuxième période pour marquer notre deuxième but », a confirmé Mosimane. Le dispositif défensif d’Ahli reste un vrai casse-tête pour l’entraîneur en raison du manque de potentiel après les blessures de Mohamad Metwalli, Saad Samir et Rami Rabia. Sans Al-Chennawi au sommet de son art et avec des attaquants plus efficaces que les Wydadis, Ahli aurait payé cher ses largesses défensives.
Zamalek doit encore confirmer
Zamalek disposera aussi d’une marge de manoeuvre confortable lors du match retour samedi 24 octobre, mais elle n’est pas décisive comme celle d’Ahli, après sa petite victoire 1-0 contre le champion marocain, le Raja de Casablanca.
(Photo : CAF)
Une victoire orchestrée par l’entraîneur Jaime Pacheco dont le plan tactique a fonctionné à la perfection. Un début de match en dérapage avec des attaques vives qui ont donné lieu à un but par l’arme fatale des Blancs, Achraf Bencharki, à la 18e minute. Les Blancs ont ensuite contrôlé le rythme du match avant de se replier en défense lors de la seconde période pour assurer la victoire. « Nous avons prévu ce scénario lors de notre préparation, et c’est ce que Pacheco avait appris aux joueurs lors des dernières séances. Notre plan était d’avancer afin de marquer lors de la première période, et ensuite fermer les espaces afin de conserver nos efforts et protéger notre gardien », explique Medhat Abdel-Hadi, l’entraîneur adjoint, après le match.
Ce but de Bencharki l’a fait entrer dans la légende de Zamalek en devenant le meilleur buteur étranger de l’histoire du club dans les compétitions africaines, après avoir signé son neuvième but, battant le record du Burkinabé Abdoulaye Cissé (8 buts).
Bien que le Raja ait dominé les débats en termes de possessions du ballon, le gardien de Zamalek, Mohamad Abou-Gabal, n’a été testé que sur une seule occasion lors d’un corner.
« Je remercie mes joueurs pour leur performance aujourd’hui. Ils ont joué un grand match vu les circonstances. Nous avons joué 5 matchs en l’espace de 15 jours avant d’arriver ici, et donc nous avons des joueurs fatigués et d’autres blessés. Le Raja a joué un très bon match, notamment en deuxième période. Nous étions peut-être plus intelligents et plus chanceux, car dans ce genre de match, on a besoin de la chance. Je suis heureux du résultat, mais on n’a rien gagné encore », a dit Pacheco lors de la conférence de presse qui a suivi le match. Le technicien portugais, qui s’est lui aussi retrouvé dans le feu de l’action après le départ du Français Patrice Carteron en septembre dernier, doit maintenant assurer le match retour. Hors de l’aventure africaine, Zamalek est au coude-à-coude avec Pyramids FC en championnat et cherche à décrocher la place de dauphin et à valider son billet pour la prochaine édition de la Ligue d’Afrique.
Pour les quelques jours à venir, les joueurs se reposeront de la pression du championnat et prépareront leur duel contre le Raja. Pacheco devra récupérer pour cette confrontation son défenseur central Mahmoud Alaa, le capitaine et le latéral droit de l’équipe, Hazem Emam (tous deux absents pour blessures musculaires) et son milieu de terrain, Ferjani Sassi, en quarantaine après avoir été testé positif au coronavirus.
Mais les Blancs ne doivent pas s’attendre à une balade au Stade du Caire, car le Raja aussi va récupérer 7 éléments qui étaient absents lors de l’aller et ils aborderont cette rencontre avec l’unique option de gagner. « Je suis fier de mes joueurs aujourd’hui, nous avons fait un grand match et étions la meilleure équipe sur la pelouse, mais nous avons payé le prix d’une erreur en début de match et manqué d’efficacité en attaque. Nous sommes dans une situation difficile bien sûr, mais j’ai confiance qu’on peut aller en Egypte et décrocher notre qualification pour la finale », a dit l’entraîneur marocain Jamal Sellami.
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