De retour une autre fois à la barre, le technicien portugais Jaime Pacheco commencera son deuxième mandat avec les Blancs, jeudi 1er octobre, par une rencontre contre Masri, à l’occasion d’un match comptant pour le Championnat égyptien. Secoué par le départ inattendu de Patrice Carteron, qui a résilié son contrat avec le club à quelques semaines du rendez-vous important de l’équipe en demi-finale de la Ligue des champions d’Afrique contre les Marocains du Raja, la direction de Zamalek était dans l’obligation de nommer rapidement un remplaçant du même calibre que l’etraîneur français. Ce dernier a réussi un grand travail avec l’équipe en menant les Blancs vers les titres de la Supercoupe d’Egypte aux dépens d’Ahli et de la Supercoupe d’Afrique après avoir battu les Tunisiens de l’Espérance, double champions d’Afrique. Suite à ce grand succès, les « Zamalkouis » étaient très optimistes en ce qui concerne les chances de leur équipe de remporter le titre africain sous le commandement de Carteron.
Mais avec son départ soudain, l’inquiétude règne sur le club, surtout que selon les observateurs, les derniers succès de Zamalek sont dus en grande partie au technicien français et son réalisme. Pacheco est le fondateur de l’école réaliste à Zamalek. Arrivé en 2014 pour succéder à Hossam Hassan, limogé à cause d’insuffisance des résultats, le Portugais a adopté une stratégie défensive assez stricte qui a suscité la colère du président du club Mortada Mansour. Ce dernier a critiqué à plusieurs reprises le style défensif du technicien Portugais, exprimant son mécontentement de la performance de l’équipe. « Zamalek est connu pour son jeu esthétique et offensif qui plaît aux supporters. Je suis très déçu de voir mon équipe pratiquer ce système défensif ennuyeux », avait déclaré le président du club à cette époque. Sous la houlette de Pacheco, Zamalek a disputé 12 rencontres (9 victoires, 2 matchs nuls et une seule défaite). Malgré ce succès relatif, le Portugais a quitté le club le 1er janvier 2015 pour prendre en charge l’équipe saoudienne d’Al-Chabab. Après son départ, Zamalek a nommé un autre Portugais, à savoir le professeur Jesualdo Ferreira. Ironie du sort, Ferreira est resté fidèle à la stratégie défensive de son prédécesseur menant l’équipe à un doublé local (Championnat et Coupe) pour la première fois depuis 1988.
Le Suisse Christian Gross, qui a conduit les Blancs vers leur seul titre en Coupe de la CAF en 2018, était aussi un entraîneur réservé. Ce genre d’entraîneur a confirmé son succès avec Zamalek ; et le Français Patrice Carteron a confirmé cette réalité en février 2020 avec ses deux Supercoupes. Les supporters de Zamalek ont bien accueilli la nomination de Pacheco comme nouvel entraîneur de l’équipe, convaincus de sa capacité à mener les Blancs vers le titre de la Ligue des Champions d’Afrique, loin de leur portée depuis 2002. « Je suis ici pour remporter le titre africain et je ferai mon maximum afin de réaliser cet objectif », a déclaré Pacheco dès son arrivée à l’aéroport du Caire, samedi. Si les Blancs ont besoin du titre africain pour sauver leur saison après leur échec au championnat, le technicien portugais a aussi besoin de ce titre pour relancer sa carrière d’entraîneur. Suite à son départ de Zamalek en 2015, Pacheco a pris en charge l’équipe saoudienne d’Al-Chabab avant de se rendre en Chine l’année suivante pour entraîner l’équipe de TJ Teda. Depuis 2017, Pacheco était sans travail. Il tente à nouveau sa chance avec Zamalek.
L’avantage de connaître l’équipe
Sa précédente connaissance de l’équipe et du foot égyptien est l’une des raisons qui ont favorisé Pacheco pour prendre en charge l’équipe. Il est clair que le facteur temps n’est pas en faveur de l’équipe, et il n'y a pas de place aux expériences. Pacheco ne doit pas perdre de temps. L’effectif actuel de Zamalek a beaucoup changé par rapport à celui qui était la disposition de Pacheco en 2015. 6 joueurs seulement ont conservé leur place au sein de l’équipe, à savoir les deux gardiens, Mohamad Abou-Gabal, Mahmoud Abdel-Réhim, les deux milieux Tareq Hamed et Youssef Ibrahim, le latéral Hazem Emam et enfin, l’ailier Moustapha Fathi. Tareq Hamed et Hazem Emam ont joué plusieurs rencontres sous le commandement du Portugais, alors que les autres étaient sur la touche. Hamed, qui avait perdu sa place de titulaire lors des 4 dernières rencontres avec le Portugais, est maintenant la star numéro 1 de l’équipe tout comme Youssef Ibrahim devenue titulaire indiscutable, alors qu’il était remplaçant en 2015. Mohamad Abou-Gabal, qui était le 3e gardien avec Pacheco, est maintenant le gardien titulaire de l’équipe. Techniquement, l’effectif actuel est beaucoup plus riche que celui de 2015 avec des joueurs de poids comme le Marocain Achraf Bencharki, l’international tunisien Ferjani Sassi et l’infatigable milieu Ahmad Sayed. Sans compter la star de la sélection olympique Moustapha Mohamad. La mission de Pacheco ne sera pas très difficile, car il dispose d’un grand nombre de talents et il ne lui reste qu’à trouver la formule convenable pour profiter de ces talents comme c’était le cas avec Carteron.
Le cauchemar du second mandat
Le bilan de l’entraîneur de 62 ans avec Zamalek en 2015 était assez satisfaisant, mais les Zamalkaouis ont de mauvais souvenirs avec les entraîneurs qui reviennent pour une deuxième expérience avec l’équipe. Cela a commencé avec Carlos Alberto Cabral qui a dirigé l’équipe en 2002-2003. Le Brésilien a réalisé un grand succès lors de son premier mandat en remportant le titre de la Ligue des champions d’Afrique et le championnat. Sous son commandement, l’équipe a joué 42 rencontres (31 victoires, 7 matchs nuls et 4 défaites).
Deux saisons après, Zamalek a fait un très mauvais départ au championnat, ce qui a incité le club à faire appel à Cabral une autre fois, afin de redresser la barre, mais cette décision n’a pas porté ses fruits. Le second mandat de Cabral a été différent du premier. Sur 23 rencontres, l’équipe en a gagné 8 et elle a concédé 8 nuls avant de subir 7 défaites. Par conséquent, le technicien brésilien a perdu son poste après 5 mois.
Le Français Henri Michel à son tour a entraîné l’équipe à deux reprises. La première en 2007, et il a obtenu un succès relatif (16 victoires, 4 matchs nuls et 2 défaites). Il était très proche de soulever la Coupe d’Egypte avant de perdre 3-4 contre Ahli en finale au dernier souffle de la rencontre restée gravée dans la mémoire des fans du football égyptien. Tout comme Cabral, le second mandat du technicien français, qui n’a duré que 2 mois en 2009, était décevant. Sous sa houlette, l’équipe a disputé 7 rencontres (2 victoires, 1 match nul et 4 défaites) et son limogeage n’a pas été une surprise. Les supporters des Blancs espèrent bien éviter ce scénario catastrophique. Ils souhaitent que le second mandat du Portugais soit mieux que le premier et qu’il permette à l’équipe de remporter le titre africain.
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