Du haut de sa plateforme, à 10m du bassin, Maha Abdel Sallam n’aspire qu’à une performance qui pourrait être historique pour l’Egypte. Cette jeune plongeuse de 21 ans est bien consciente des espoirs placés en elle. Depuis sa bonne performance surprise en occupant une 6e place dans l’épreuve de 10m de plateforme aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) en Chine, elle n’avait alors que 16 ans, les succès se sont multipliés sur la scène africaine et internationale. Pour la saison 2019-2020, Maha a pu se qualifier aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo en remportant trois médailles d’or aux Championnats d’Afrique qui se sont déroulés en décembre 2019 en Afrique du Sud. « C’est un vrai exploit pour moi, car je participe pour la deuxième fois aux JO. J’ai déjà participé aux JO de Rio où j’ai occupé une 24e place. J’étais la première plongeuse égyptienne à réaliser cette performance à Rio, d’où ma fierté. Ma qualification pour les JO de Tokyo est un rêve qui vient de se réaliser. J’ai un grand espoir de faire mieux à Tokyo », explique Maha.
Cette jeune plongeuse est très axée sur sa préparation physique et tactique, afin de répondre aux grands défis de la saison. Après la reprise des activités sportives, elle est rentrée début septembre aux Etats-Unis pour reprendre ses études de communication de masse à l’Université internationale de Floride. « Je m’entraîne sous la houlette de l’entraîneur chinois Nick Yang avec l’équipe de mon université en Floride. Je suis un programme très strict tous les jours. Je m’entraîne entre 4 et 5 heures par jour. L’entraînement commence par de longs échauffements et renforcement général, des séances de gymnastique au sol, puis je commence l’entraînement de plongeon à toutes les hauteurs de tremplin et de plateforme », raconte la jeune plongeuse.
Maha avait 4 ans lorsqu’elle a commencé son parcours d’athlète. Elle a commencé à pratiquer la gymnastique artistique, ce qui lui a permis d’acquérir de la souplesse pour se distinguer en plongeon. « Au début, j’ai pratiqué la gymnastique artistique et la natation au club de l’Armée à Alexandrie. Un jour, j’ai vu un plongeur qui s’entraîne et qui saute dans le bassin en faisant des figures acrobatiques. J’étais tellement passionnée et j’ai décidé de m’accrocher à cette discipline qui combine entre la natation et la gymnastique artistique », ajoute-t-elle. Maha a intégré l’équipe de plongeon du club de l’Armée, et les responsables, en remarquant son talent, lui ont offert une aide financière. Ils ont recruté un expert chinois qui l’a beaucoup aidée à améliorer son niveau et à s’entraîner d’une façon professionnelle. Ainsi, elle a pu exceller lors de sa première participation internationale en remportant une 6e place aux JOJ en Chine. En 2015, elle a remporté une 3e place aux Grands prix de Singapour. La même année, elle a été classée 11e dans l’épreuve de 10m de plateforme à la Coupe du monde de Russie et elle a pu assurer sa qualification pour les JO de Rio devenant ainsi la première plongeuse égyptienne à faire part aux JO après un vide de 30 ans. « Ces performances ont été un élément déclencheur pour moi. Pour avancer dans ma carrière sportive, à la suite de l’obtention de mon bac en 2017, j’ai décidé de continuer mes études universitaires aux Etats-Unis car là-bas, je bénéficie d’horaire aménagé. Le système d’entraînement est totalement différent, car il permet à l’athlète de bien se concentrer et d’organiser son temps. En Egypte, j’étais un peu dispersée entre l’entraînement et l’étude, mais dans mon université, le plongeon est considéré comme une matière faisant partie des études », ajoute-t-elle.
2019, un tournant
L’année 2019 était un grand tournant pour cette jeune plongeuse, car elle a commencé à récolter le fruit de son dur labeur. En 2019, elle a remporté deux médailles d’or aux Grands Prix dans l’épreuve de 10m et 3m synchronisé et une médaille d’argent en 3m tremplin. Elle a remporté également une 24e place aux Championnats du monde de la Corée du Sud. Elle a terminé la saison 2019 en remportant trois médailles d’or aux Championnats d’Afrique en Afrique du Sud. « Mon niveau a nettement progressé pendant trois années aux Etats-Unis, car j’ai travaillé sur quelques points faibles comme la technique de départ, qui est primordiale. Cette technique permet au corps de se renforcer afin d’effectuer une bonne rotation. J’ai également travaillé sur la souplesse, la vitesse et la position du corps durant les rotations dans l’air ainsi que les pointes du pied tendu qui comptent énormément », assure Maha.
Projetée dans l’avenir, Maha se prépare pour la nouvelle saison 2021. Elle participera à la Coupe du monde prévue en février 2021. « La Fédération internationale annoncera le calendrier de la prochaine période en novembre prochain. En fonction de ce calendrier, j’organiserai avec mon entraîneur mon plan de travail. Je suis très optimiste quant à réaliser une bonne performance pour le plongeon égyptien », conclut Maha.
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