Sans même avoir eu besoin de frôler la pelouse, Liverpool a été sacré champion d’Angleterre pour la première fois depuis 30 ans. La victoire de Chelsea 2-1 contre Manchester City, jeudi 25 juin, a mis les Reds hors de portée des hommes de Pep Guardiola avec 23 points d’avance dans 7 matchs seulement de la ligne finale. La menace de coronavirus et les mesures préventives n’ont pas empêché les fans de Liverpool d’animer les rues de la ville pendant toute la nuit pour célébrer le 19e titre de l’histoire du club qui a mis fin à une longue traversée du désert depuis 1990. Un sacre bien mérité et prévisible depuis déjà plusieurs mois pour la bande de Jurgen Klopp, qui voit finalement son projet payer ses fruits. Embauché en octobre 2015, le technicien allemand a reconstruit son équipe avec des joueurs comme l’attaquant sénégalais Sadio Mané, l’attaquant brésilien Roberto Firminio, le gardien brésilien Alisson et le défenseur néerlandais Virgil Van Dijk pour créer son « heavy metal » football, comme il l’aime, qui consiste à étouffer ses adversaires par un haut pressing pour ensuite lancer des attaques rapides et intenses. L’arrivée de Mohamad Salah en 2017 était exactement la pièce dont il avait besoin pour combler son puzzle. Un attaquant talentueux et rapide qui peut bousculer toutes les défenses adverses mais surtout avec une grande faim pour réaliser la gloire. Bien qu’il ait été de passage à Chelsea lors de son sacre en 2015 (on ne lui a pas attribué de médaille car il n’a joué que 3 rencontres) et raté le titre la saison passée à un point seulement derrière Manchester City, la présence de Salah a été décisive dans le sacre écrasant de cette année, pour devenir le premier joueur égyptien à soulever le trophée de la Premier League. « J’ai réalisé le grand objectif que je m’avais mis depuis mon arrivée à Liverpool. La perte du titre l’année dernière était difficile, mais j’étais sûr qu’on était sur la bonne voie. Tout le monde me demandait si on pouvait remporter le titre de la Ligue d’Europe et de la Premier League. Maintenant, je suis heureux d’avoir réalisé ces victoires », a-t-il dit au micro de la chaîne beIN Sports.
Buteur de la saison lors des 2 dernières éditions, Salah maintient sa cadence infernale en marquant 17 buts en 27 matchs cette saison pour se situer à deux longueurs derrière le leader Jamie Vardy (Leicester City). Un taux qui aurait pu être plus élevé si ce n’était la malchance (3 fois bloqué par le poteau) et un peu de maladresse (8 grandes occasions manquées). Débarquant généralement de son poste classique sur le flanc droit et parfois déployé dans le poste d’attaquant central, cet exceptionnel gaucher est le joueur qui tente le plus de frappes en championnat avec une moyenne de 3,81 par matchs et un total de 103 tirs (44 cadrés), deuxième derrière Raul Jimenez qui a tenté 107 tirs en 32 matchs.
Un rôle décisif
Dès le début de la saison, Salah et les autres ont lancé un avertissement à tous les adversaires avec une large victoire contre Norwich 4-1 dont un but signé du pharaon. « Mon but était très important. J’aime marquer dans les débuts car cela me donne une grande confiance », a-t-il dit. Lors du premier rendez-vous de taille, Salah a signé un doublé face à l’Arsenal lors de la troisième journée pour effacer un potentiel adversaire et prendre le sommet du classement.
Le numéro 11 des Reds était décisif à des moments-clés dans le parcours de Liverpool en marquant le but de victoire contre Tottenham (2-1), une tête contre City (3-1), pour ouvrir un écart de 12 points avec leur plus proche rival, des buts d’égalité qui ont permis à ses coéquipiers de remonter le score contre West Ham (3-2) et Burnley (2-1) et finalement mettre fin à sa longue disette face à Manchester United (2-0). « Mon but contre United est très spécial car c’était l’unique équipe de la Premier League contre laquelle je n’avais pas pu marquer. En plus, c’était la seule équipe que nous n’avions pas battue lors de la saison. Quand les gens me posaient cette question avant le match, je répondais en plaisantant que c’est probablement parce que j’étais absent lors de ce match. C’est pour ceci que je voulais marquer à tout prix », ajoute-t-il.
Bien que le système de Klopp prime le collectif sur les individualités, l’absence de Salah ne passait pas inaperçue. Mo a manqué à 4 rencontres cette saison, face à Manchester United pour blessure (0-0 à la 9e journée), face à Everton (0-0 à la 30e journée) pour manque de préparation physique après la reprise et dans une difficile victoire à l’arraché contre Crystal Palace (2-1 à la 13e journée) ainsi que face à Everton (5-2, à la 15e journée), afin de le reposer. En effet, outre ses buts, Salah a aussi contribué à ceux des autres en offrant 7 passes décisives à ses coéquipiers parmi 13 grandes occasions créées selon les statistiques de la Premier League.
Mais malgré ses chiffres impressionnants et la victoire historique du titre, Salah n’a pas encore comblé sa saison. Avec 7 matchs restants, le « roi égyptien », comme il est surnommé, est en quête d’un 3e titre consécutif de buteur pour égaler le record de la gloire anglaise, Alan Shearer, en 1995, 1996 et 1997. Rien ne semble impossible pour lui !
Palmarès de Salah à Liverpool
Titres :
—Champion d’Angleterre en 2020
—Champion d’Europe en 2019
—Vainqueur de la Coupe du monde des clubs en 2019
—Vainqueur de la Supercoupe d’Europe en 2019
—Meilleur buteur du Championnat anglais en 2018 et 2019
—Meilleur joueur du Championnat anglais en 2018
—Meilleur joueur de la Coupe du monde des clubs en 2019
Records :
—Plus grand nombre de buts (32) dans une saison de Premier League de 38 journées.
—Plus grand nombre de buts (11) dans une saison européenne pour Liverpool
—Plus rapide joueur à atteindre la barre des 50 buts dans l’histoire du club en 65 matchs seulement
Statistiques :
145 matchs, 92 buts et 38 passes décisives (toutes compétitions confondues).
Lien court: