La semaine dernière était assez agitée dans le monde du football égyptien. Et ce, après la décision du ministre de la Jeunesse et du Sport concernant le retour de la compétition locale à partir du 25 juillet prochain, indiquant que les clubs pourront commencer les entraînements à partir du 25 juin. Le ministre Achraf Sobhi a confirmé que cette décision est celle de l’Etat. Il a aussi déclaré que la Fédération Egyptienne de Football (FEF) était chargée de l’appliquer, tout en montrant une certaine flexibilité en cas de refus des clubs de compléter la saison. En effet, la FEF a tenu la semaine dernière une série de réunions, étalées sur trois jours, avec les responsables des clubs du championnat pour discuter du nouveau règlement et du retour de la compétition locale, insistant sur le fait que la décision gouvernementale du retour du championnat est définitive, et que ces réunions sont destinées à entendre les représentants des clubs, discuter des difficultés qu’ils affrontent et trouver des solutions à ces problèmes.
Ahli, à la tête de 5 clubs qui sont pour le retour du championnat (ndlr : Pyramids FC, Smouha, Enppi et Moqaouloun), a beaucoup apprécié la décision du retour du championnat, exprimant son soutien total à la FEF dans ses efforts pour garantir le retour du championnat, suspendu depuis le 15 mars dernier. Les quatre autres équipes ont aussi indiqué qu’elles étaient prêtes pour le retour du championnat selon le protocole mis en place par le ministère de la Jeunesse et du Sport. Un protocole qui comprend des mesures sanitaires strictes, surtout que la pandémie du Covid-19 est devenue une réalité qui va durer et à laquelle il faut s’adapter. « Je ne comprends pas l’attitude des clubs qui refusent le retour du championnat. C’est une décision de l’Etat et on doit tous s’y soumettre » indique Mohamad Farag Amer, président de Smouha et aussi membre du parlement.
De l’autre côté, 13 autres équipes, soit le reste des clubs du championnat, ont refusé un tel retour, estimant que cette décision est assez précipitée surtout que la situation sanitaire au pays n’est pas encore stable. « Le championnat a été suspendu en mars dernier à cause du Covid-19, maintenant ils parlent du retour, la question reste ouverte. Est-ce que le virus a disparu? Avant de parler du retour du championnat il faut d’abord s’assurer de la situation dans le pays et garantir la protection des joueurs, des cadres techniques et tous les éléments de la discipline. En tout cas, je déclare que mon équipe ne va pas poursuivre la saison », explique Mortada Mansour, président de Zamalek et aussi député.
Difficultés financières
Magued Sami, propriétaire de Wadi Degla, était encore plus ferme, il a carrément menacé d’annuler l’activité du football au sein de son club à cause des pertes financières qui secouent son club comme la majorité des clubs. « La majorité des clubs du championnat sont sur le point de déclarer leur faillite, et la reprise du championnat va rendre la situation pire. Franchement, je pense d’une façon sérieuse à annuler le football dans mon club », explique Sami. « Par ailleurs, c’est inacceptable que la FEF informe les clubs que le retour du championnat est obligatoire sans prendre en considération la volonté des clubs » ajoute-t-il.
Masri, Ismaïli, Maqassa et Ittihad d’Alexandrie ont aussi indiqué que les dépenses nécessaires pour répondre aux exigences sanitaires du ministère allaient être très élevées et vont représenter un véritable fardeau aux clubs. Ils ont aussi parlé du problème des joueurs étrangers qui se trouvent hors d’Egypte et dont le sort reste ambigu.
La FEF, de son côté, a dit qu’elle allait faire son maximum afin de répondre aux demandes des clubs et de trouver, avec le ministère, des solutions à ces problèmes. Mais elle a insisté sur le fait que les clubs sont priés aussi d’aider la FEF en cette période critique.
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