« La qualification d’Ahli et Zamalek pour les demifinales de la Ligue d’Afrique reflète la puissance du football égyptien. Cela prouve qu’il y a eu un net progrès ces dernières années, ce qui s’est illustré dans les performances des clubs dans les compétitions africaines », a déclaré l’entraîneur d’Ahli, René Weiler, lors de la conférence de presse qui a suivi le nul contre les Sud-Africains de Sundowns 1-1, samedi dernier. En effet, pour la première fois depuis 2005, les deux ténors égyptiens accèdent à la demi-finale de la compétition élite d’Afrique. Alors qu’à l’époque, ils s’étaient retrouvés face à face (victoire d’Ahli 4-1 sur l’ensemble des deux matchs), Ahli et Zamalek seront cette fois-ci confrontés à une épreuve marocaine en ayant au menu, respectivement, le Wydad et le Raja.
Le recordman de 8 titres africains, Ahli, a validé son billet pour la demifinale grâce à sa victoire de 2-0 à domicile, le 29 février, lors du match aller des quarts de finale, avant de concéder le nul 1-1 à Pretoria. Une victoire au goût de revanche pour les Rouges qui avaient été éliminés de ce même tour l’année passée par Mamelodi Sundowns sur une humiliante défaite de 5-0 à Pretoria. La pire de son histoire africaine et qui avait vivement secoué l’équipe.
« Nous avions promis au public de prendre notre revanche et c’est ce qu’on a fait. Nous aurions pu marquer plus de buts, que ce soit à l’aller où au retour, mais les joueurs étaient pressés et énervés parfois. En tout cas, nous avons réalisé l’essentiel et maintenant nous devons nous concentrer sur le reste du parcours », a dit Mohamad Al-Chénnawi, gardien international d’Ahli. Les hommes de Weiler avaient dominé Sundowns au Caire et marqué deux buts grâce au latéral tunisien Ali Maaloul, mais aussi perdu de nombreuses autres occasions. Au retour, le technicien suisse, réputé pour son football offensif, a été plus prudent en essayant de fermer les espaces devant la talentueuse formation sud-africaine. Pour la première fois cette saison, Ahli a perdu la possession du ballon (35 % seulement), mais a été menaçant par son jeu direct, en réalisant 11 tirs dont 5 cadrés.
« Nous avons pris du temps pour nous accommoder au football africain, nous avons observé plusieurs rencontres pour Sundowns et ainsi mis en place une stratégie pour les deux rencontres. Au retour, il était important de changer notre stratégie et d’user de trois milieux centraux pour protéger notre défense, surtout que Sundowns est une équipe très difficile sur son terrain », a déclaré David Sesa, entraîneur adjoint d’Ahli.
Améliorer son attaque
Zamalek était aussi en sortie, en Tunisie, pour arracher son billet pour la demi-finale. Les Blancs sont devenus une vraie bête noire pour l’Espérance de Tunis, après leur victoire en Supercoupe d’Afrique (3-1 le 14 février) et deux bons matchs en quarts de finale de la Ligue d’Afrique (3-1 au Caire et 0-1 à Radès). Sans pour autant être une balade au Stade de Radès, car Zamalek a concédé un but sur penalty, de Billel Bensaha, à la 5e minute, et ainsi subi une énorme pression durant presque 90 minutes de jeu. « Nous avons beaucoup souffert en raison de ce but qui est arrivé très tôt. Ce n’était pas notre plan de ne pas attaquer, mais nous y avons été, de fait, contraints. Nous devons améliorer notre performance offensive, mais pour le moment, je suis satisfait, car nous avons réalisé notre objectif », a dit l’entraîneur de Zamalek, Patrice Carteron. C’est vrai, Zamalek était limité à un jeu purement défensif et n’a effectué que trois tirs vers les buts adverses lors du match. Mais il est vrai aussi qu’il a pu entièrement contenir les Espérantistes, incapables de percer le bloc défensif des Blancs, pour n’enregistrer que deux tirs cadrés, dont le penalty. Pointé du doigt auparavant pour ses failles défensives, Zamalek peut maintenant se vanter de ce nouveau point fort. A son arrivée,
Carteron a organisé la défense autour du duo de l’axe central, Mahmoud Alaa et Mahmoud Hamdi « Al-Wench », dans une excellente forme. « Les joueurs ont montré leur grand caractère et ont su bien gérer la pression. Cette équipe a acquis une grande expérience suite à sa victoire en Coupe de la Confédération l’année dernière. L’équipe a bien défendu et ne s’est pas laissée influencer par l’ambiance au Stade de Radès », a dit Haitham Farouq, ancien défenseur international de Zamalek et analyste auprès de la chaîne beIN Sports.
Ce palier franchi, les deux ténors cairotes ont presque deux mois pour préparer les demi-finales, prévues pour mai prochain, et combler leurs lacunes. Les Blancs, qui ont probablement dit définitivement adieu à leurs rêves de titre national, espèrent améliorer leur rendement offensif avant l’aller face au Raja, à Casablanca. Ahli aussi espère récupérer certains éléments pour l’aider dans sa mission face au Wydad, le solide leader du Championnat marocain. « Ramadan Sobhi (absent depuis décembre dernier) a rejoint les entraînements, mais maintenant que nous avons du temps avant la demi-finale, nous ne voulons pas précipiter son retour. Il aura tout son temps pour retrouver petit à petit sa grande forme physique et technique avant le match du Wydad. J’espère aussi que nous pourrons jouer les matchs retours au Stade du Caire, et que les travaux de maintenance seront reportés », a souhaité le directeur de la section foot d’Ahli, Sayed Abdel-Hafiz. Car l’ambiance de ce temple mythique du foot, où se massent plus 70 000 supporters, constitue une énorme force motrice pour les ténors cairotes .
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